2ème édition du festival Al Maya d’El Jadida

Nul doute que le salut des villes passe par le développement des campagnes et celui-ci passe par une meilleure mise en valeur de la place de la femme dans ces campagnes. Dans un siècle où la mondialisation a tendance a effacer la part de l’individu, l’heure est a la mobilisation pour privilégier les actions qui tendent a sauvegarder les traditions. c’est l’essence même du festival Al Maya d’El Jadida, devenu presque une nécessité absolue pour la défense, la sauvegarde et la mise en valeur du Patrimoine des Doukkala.

Après le succès éclatant de la 1ère édition, la région Oulad Amrane (province d’El Jadida) s’apprête a abriter le Festival “Al Maya” dans sa deuxième version. Un festival qui se veut par les organisateurs a la fois un tremplin et un hommage particulier dédié aux chants de femmes. Cet événement se déroulera donc du 1 au 5 juillet 2009, avec un plateau alléchant qui connaîtra la participation de plusieurs troupes féminines représentant les quatre coins du royaume.

Cette manifestation est initiée par l’association Al maya et l’Association Provinciale des affaires culturelles sous l’égide du Ministère de la Culture et la Province d’El Jadida, en collaboration avec les cinq communes de la Caïdat d’Oulad Amrane, la Direction Régionale du Ministère de la Culture Doukkala-Abda et les Associations et potentialités locales. l’idée que véhicule cette manifestation , affirme M. Mrabet, s’inspire de l’Initiative Nationale du Développement Humain (INDH). La réhabilitation du patrimoine musical, sachant que la musique constitue sans contexte un langage universel, semble aujourd hui, un devoir de tout un chacun d’autant plus que le phénomène de la globalisation est la et “nous devons nous reconnaître pour que nous soyons connus et reconnus”, a-t-il indiqué.

Cet événement comprendra des soirées artistiques de chant traditionnel et moderne, des spectacles de tbourida et de fauconnerie, des jeux traditionnels d’enfants, des conférences-débats et des expositions vivantes de l’artisanat locale ou les artisans, hommes et femmes, vont exposer leurs produits dans leurs stands, ils travailleront leurs matières et façonneront leurs produits en action vive et vivante. Cette manifestation ne compte pas pour autant se limiter a la thématique des traditions et du patrimoine, puisque différents genres musicaux modernes déclinés au féminin seront au rendez-vous.

signaler que l’esprit du festival est d’ériger un rendez-vous annuel international dédié aux voix féminines venues de divers horizons en ambassadrices de cultures diverses. Il s’agit notamment de convier des musiciennes qui perpétuent des traditions musicales typiques de différentes régions du Maroc et du monde. Cet événement culturel a pour mission d’ouvrir un espace de rencontre, de convivialité, de dialogue et d’interculturalité, une invitation a la découverte de l’autre, de ses traditions et surtout a la rencontre sur ce que les peuples ont en commun : la culture et l’art qui constituent l’essence même de toute civilisation.

Entre autre cette édition verra l’organisation d’une très grande cérémonie d’ouverture, l’organisation de la circoncision selon la tradition des doukkala, la cérémonie traditionnelle du mariage, la takhrija du taleb dans les douars avoisinants le site du festival et la valorisation des coutumes ancestrales de la région tel l’utilisation du hénné, l’hargous, souak, lakhoul et autres..

Bravo aux organisateurs et initiateurs de ce festival. Cette initiative comme la considère de nombreux observateurs est une justice faite au monde rural en général et a certaines communes relevant de la Province d’El Jadida en particulier. Cette manifestation doit être aussi une opportunité pour que les décideurs de compatir d’abord et de réfléchir ensuite et profondément aux solutions viables a la pauvreté et a la marginalisation qu endure la population de certaines régions du monde rural, si ce ne sont pas toutes.

Bonne chance Si Mrabet pour les efforts déployés et plein succès a ce festival.

PHOTO : Chants de femmes rurales et Tborida a l’honneur

Mohamed LOKHNATI
L’Opinion

Auteur/autrice