7 questions a la présidente de l’association marocaine d’aide a l’enfant et a la famille a El Jadida

Quand on passe par la rue pasteur, et juste a côté de Dar Attalib, on retrouve une maison appelée «Dar Al Amal» (maison de l’espoir), qui ne se vide pas a longueur de journée, peu savent que cette maison est le siège d’une association très active a la ville d’El Jadida, dans le domaine de la protection de l’enfance en situation difficile. Nous avons rencontré sa présidente, Bouchra El Ouryaghli, pour nous parler des activités de cette association.

Madame, beaucoup de choses se sont passées depuis la création de l’association en 1999, où en êtes vous actuellement?

Nous avons débuté avec juste une vingtaine d’enfants en situation difficile, que nous accueillons afin de satisfaire leurs premiers besoins, et pouvoir ainsi les aider a sortir de ce cadre des enfants de la rue, où ils étaient délaissés, maltraités et a la merci de la colle sniffée et des aléas de la vie, sachant que ces petits sont dans la plupart issus de l’exode rurale, familles pauvres, mais aussi, des enfants issus de relations illégitimes, qui vivent sans parents et parfois sans familles. Actuellement, nous avons instauré un programme spécial: «Programme Rue», afin de les approcher et les faire sortir progressivement de la rue, en les insérant au niveau de leurs familles et dans la vie active.

Comment vous arrivez a réaliser tous ces objectifs?

Sur la base d’études menées par nos éducateurs a travers l’accueil de plusieurs centaines de cas recensés et accueillis, et aussi, des sorties que nous avons effectué dans des zones précaires de la ville d’El Jadida, nous avons réparti notre activité autour de trois axes a savoir: l’accueil et l’assistance des enfants de la rue dans au sein de notre centre d’accueil «Dar Al Amal», ensuite, un programme d’éducation non formelle qui assiste ces mêmes enfants en les intégrant dans des classes mises a notre disposition par la délégation de l’enseignement d’El Jadida, où 80 enfants suivent des cours toute la semaine, a raison d’une demi-journée par jour, répartis sur trois salles de classe, une a Dar Al Mouaten Azemmour et deux a El Jadida, a l’école Mohamed VI et l’école Moutanabi. Aussi, nous avons mis en place un programme de soutien scolaire au profit des enfants démunis, issus des quartier mitoyen notre centre, où 120 jeunes viennent quotidiennement, profiter de cours de français, arabe et mathématique, animés par 30 étudiants bénévoles de l’ENCG d’El Jadida.

A votre avis, quel est le but du programme d’éducation non formelle?

Tout d’abord, ce projet a été mis en place grâce au partenariat entre l’association marocaine d’aide a l’enfant et a la famille (AMAEF) etla délégation de l’éducation nationale d’El Jadida, ces enfants profitent de cours d’éducation non formelle, dans ce cadre, les enfants qui réussissent leurs années, intègrent directement les classes régulières au sein des écoles de la ville d’El Jadida. En plus, nous essayons d’intégrer les enfants ayant abandonné l’école a un niveau de la sixième année, dans les cours de formation professionnelle de l’OFPPT.

Qu en est-il des enfants qui n’arrivent pas a atteindre le niveau de la sixième année?

Le but de ce programme est d’insérer ces enfants dans la vie active et professionnelle après avoir passé plusieurs années livrés a eux mêmes. Nous avons réussi a le faire avec plusieurs enfants dans des programmes de formation de l’entraide nationale (Dar Al Mouaten) où ils apprennent des métiers de coiffure, cuisine, mécanique, électricité …etc, ou comme apprenti artisan au sein du complexe d’artisanat de la ville d’El Jadida.

Qu est ce qui pousse les enfants a fréquenter Dar Al Amal?

Notre petit centre joue la carte de la proximité et liberté, il n’est pas géré dans le modèle d’orphelinat avec des horaires de déjeuner, de dîner ou d’extinction des feux, mais il est ouvert toute la journée aux enfants en situation difficile, où il retrouvent la maison familiale qu il n’ont pas eu, ils peuvent jouer, étudier, et participer a des activités culturelles organisées le long de l’année en partenariat avec des écoles et acteurs socio-culturels de la ville d’El Jadida ou d’autres villes du Maroc, notamment, l’école Charcot, l’Ange Bleu, l’école Ihssane, Zaytouna et Chiraz pour ne citer que ces écoles la. De cette manière, on s’est retrouvé au fil des années, avec des enfants qui font partie intégrante de cette grande maison, ce qui pousse parfois, d’autres enfants de leurs fréquentations, a venir vers nous et profiter de nos activités; cela nous créé parfois des problèmes d’espace vu la taille limitée de Dar Al Amal, mais cela ne nous dérange guère puisque nous arrivons a arracher des sourires innocents, ayant quitté leurs petits visages angéliques.

De quels moyens disposez vous pour arriver a vos objectifs?

Nous avons des charges quotidiennes relatives a la nourriture, déplacements, animations et habillement des enfants, en plus d’un budget de fonctionnement relatif aux indemnités des éducateurs et assistants au sein de notre centre d’accueil, ces frais sont couverts grâce aux contributions irrégulières de la commune d’El Jadida, de Moulay abdellah, ou de l’entraide nationale mais aussi de la part de quelques donateurs ou de financement de projets qu on arrive a monter au sein de l’association.
Nous ne cessons d’apprendre dans le tas, puisque nos éducateurs ne sont pas spécialisés a accueillir et assister cette catégorie sociale d’enfants qui viennent directement de la rue, affamés, fatigués et déprimés; pour cela, nos formateurs assistent périodiquement a des formations spécialisées, au niveau de l’association BAYTI ou l’association LIQUAA a Safi.
Aussi, nous manquons de psychologue, et c’est la le plus grand travail qui reste a accomplir, car si nous traitons le côté matériel et éducationnel de l’enfant, le côté psychologique reste primordial pour une insertion réussie.

Le mot de la fin!

Nous essayons de toutes nos forces, d’aider les enfants a sortir du cadre de la rue, et de les insérer dans leur familles ainsi que dans la vie active, notre effort se heurte parfois a un contexte familial et socio-culturel inadapté a notre démarche, causé par une situation précaire de la famille, leur pauvreté ou leur analphabétisme. Notre souhait est de pouvoir assister les enfants dans leur milieu en assistant les mamans, ceci ne peut se faire, qu en coordinant nos efforts avec toutes les institutions étatiques, et pourquoi pas l’aciquisition visa social qui nous ouvrira encore plus de portes.
Nous avons également un grand souhait, celui d’ouvrir une crèche au profit des mamans démunies, qui exercent des métiers de bonnes a domicile.

Driss Lebbat
Eljadida.com

Auteur/autrice