7ème Congrès Maghrébin des Sciences de la Mer et le 1er Congrès Franco Marocain de Zoologie et d’Ichtyologie

Sous le thème : “Environnement Aquatique et ses ressources : Connaissance, Gestion et Valorisation”, l’Association des Doukkala et la faculté des Sciences de l’Université Chouaïb Doukkali organisent du dimanche 04 au mercredi 07 novembre 2007 a El Jadida, le 7ème Congrès Maghrébin des Sciences de la Mer et le 1er Congrès Franco Marocain de Zoologie et d’Ichtyologie.
Cette manifestation scientifique a laquelle l’Association des Doukkala a mobilisé tous les moyens pour garantir sa réussite, souligne M. Andelkrim Benchrki, président de l’Association, constitue un forum de dialogue entre les experts, les chercheurs, les opérateurs socio économiques et les responsables de l’administration a l’échelle du Maghreb et de la Méditerranée occidentale, contribuant ainsi a la mise en place d’une stratégie régionale de l’exploitation de la biodiversité marine et continentale.

Nous investissons beaucoup sur ce congrès Maghrébin, indique M. Mohamed Moncif, directeur de l’Association des Doukkala. Nous souhaitons après 4 jours de travail intensif et de discussion stimulantes, qu il puisse contribuer a promouvoir la coopération parmi les scientifiques travaillant dans différentes disciplines des sciences aquatiques et dans différents secteurs géographiques d’une part, et entre les scientifiques, les opérateurs économiques et les décideurs d’autre part. En réalisant cet objectif, la conférence aurait accompli la mission par laquelle elle a été mandatée.

La séances d’ouverture de cet événement a été marquée par la présence de MM. Abdelkrim Bencherki, président de l’Association des Doukkala, Driss Dahak, président de la cour suprême, des représentant des pays de l’Algérie, Tunisie, Libye et de la Mauritanie, ainsi que du président de la cour d’Appel d’El Jadida, du procureur général,vice doyen de la faculté des sciences et de plusieurs autres personnalités, invités de marque, professeurs et chercheurs éminents, venus du Maghreb et d’Europe pour participer et animer ce 7ème Congrès.

Ouvrant le bal lors d’une conférence plénière intitulé le ” Droit de la Mer au Maroc, le professeur Driss Dahak a indiqué que ce vieux principe universel fut mis en défaut par l’Uruguay et la Colombie qui décidèrent en 1930 de porter a six milles marins, soit 11 km, leur mer territoriale. Mais c’est a l’Etat de Malte que revient le mérite d’avoir pour la première fois en 1967, soumis aux Nations Unies un projet de texte qui régirait le droit maritime.
Il a fallu, explique t-il, attendre plus de trente ans pour que les Etats s’accordent sur un texte réglementant l’exploitation des Océans. Et ce n’est donc que le 10 décembre 1982, que le nouveau Droit de la mer trouve une véritable portée, lors de la IV° Convention sur le Droit de la mer conclue a la Jamaïque, qui n’est entré en vigueur que douze ans plus tard en novembre 1994. Le tribunal international chargé de la faire respecter n’a été institué qu en 1997, et son siège est installé a Hambourg.
Les pays signataires ratifient la liberté de naviguer, notamment dans les détroits stratégiques pour les marines et le commerce. La convention, précise le professeur Dahak, impose aux Etats un devoir de préservation des Océans et définit précisément les conditions d’exploitation des différentes zones océaniques.

La première zone dite mer territoriale, souligne le conférencier, s’étend depuis la côte jusqu a une distance de treize miles marins, c’est a dire 24 km. Cette bande étroite reste la propriété du pays côtier qui en exploite toutes les ressources a sa guise et y régule le trafic maritime. Puis débute la zone économique exclusive (zee), qui s’étend jusqu a deux cent miles (370 km) marins des côtes. Le trafic maritime y est libre, mais le pays a qui elle appartient garde le contrôle de l’exploitation des ressources, ce qui lui permet d’établir des autorisations de pêche, ou d’imposer des quotas a ne pas dépasser afin de préserver ses richesses.

La zee concerne également le fond et le sous-sol marin, ce qui permet aux pays concernés d’accorder des licences d’exploitation aux consortiums souhaitant extraire les richesses en commun, comme par exemple les hydrocarbures. On estime a 30% la surface des Océans nationalisée.
Dès lors, on comprend que les Etats soient prêts a tout pour un bout d’île, car un petit territoire peut s’avérer être un vivier de richesse. Ainsi un simple caillou au beau milieu de l’océan suffit a conférer, a un Etat qui y exerce sa souveraineté, une mer territoriale. A condition que le dit caillou reste émergé. Si ce « territoire » est foulable par l’homme, l’Etat peut y exercer ses droits pour l’exploitation de toutes ses ressources sur 200 milles marins. La pêche et le pétrole représentent une réelle mine d’or bleu qui peut rendre un Etat ingénieux. Ainsi, a l’Est de l’archipel japonais de Kyushu, l’atoll okino-tori-shina a vu son sommet s’enfoncer après un mouvement sismique. Afin de pouvoir conserver leur zone de 200 milles, les japonais l’ont tout simplement bétonné de peur que la mer ne vienne le recouvrir.

Un autre exemple typique est fourni par le minuscule rocher dénommé rockall, dans l’Atlantique que disputent trois pays a l’Angleterre.

Au-dela de la zee, s’étend la zone des grands fonds, que la convention décrète patrimoine commun de l’humanité, dîtes encore la chose de personne ; cette vaste étendue couvre les deux tiers des Océans et fait l’objet d’une juridiction particulière : la pêche y est libre, mais l’exploitation des sols et sous-sols est soumise a une commission siégeant a Kingston, en Jamaïque, l’Autorité Internationale des fonds marins.
L’enjeu réside dans l’accès aux fabuleux gisements de nodules polymétalliques véritables mines de nickel, de manganèse et de cobalt, présents sous forme de pépites posées sur le fonds de l’Océan Pacifique. Leur exploitation ne pourra se faire qu a la condition que chaque Etat partage sa zone avec une entreprise internationale représentant l’ensemble des pays n’ayant pas les moyens d’exploiter la ressource sous-marine, et devra verser la moitié des bénéfices pour alimenter un fonds d’aide au développement.

Cette manifestation scientifique a connu l’exposition de plusieurs thèmes relatifs aux milieux marins, côtiers, lagunaires, estuariens et limnétiques : Géosciences Marines, Biologie Marine, Hydroéchologie, Hydrodynamique, Modélisation, Ecotoxicilogie, Microbiologie, Zoologie, Hychtologie, Génétique Biotechnologie Marine, Aménagement, Gestion Intégrée des Ressources Littorales et Côtières, Aquaculture, Anthropisation, Préservation de la Biodiversité et Valorisation des Milieux et des Ressources.

Mohamed LOKHNATI

Auteur/autrice