Agonie d’une plage

Comme s’il s’agit d’une richesse inépuisable, ou d’une matière capable de se régénérer en quelques années, le sable de la plage d’El jadida a été tout simplement pillé par des maladroits et des malintentionnés irresponsables.

Rares, sont les jdidis, en ces temps pluvieux, qui ont l’idée de faire un tour sur la plage pour pouvoir se rendre compte des changements qui y ont été opérés et de l’ampleur des dégâts.

Entre l’hôtel IBIS et la salle des sports, on voit la base d’un mur censé initialement stopper l’avancée d’un sable, jadis si abondant !
Où est il passé ce sable et en un temps si court ?

Des témoins affirment, que ce sable a servi a la construction de la nouvelle corniche entre El mellah et les environs du lycée El qods.

Or, il est a noter, que si le pillage du sable de la plage d’El Jadida, reste une idiotie, une grave bavure et une catastrophe naturelle, la nouvelle corniche pour laquelle ce sable a servi en est aussi une autre.

Des morceaux de barres de fer débordant des trottoirs, l’eau de pluie inondant la route par manque de système d’évacuation adéquat, l’étroitesse de la route, tous les ingrédients qui peuvent témoigner d’un travail bâclé, un travail fait a la hâte.

Or il s’agit dans cette affaire d’un argent limité et précieux des contribuables mais si bêtement dilapidé.

Bientôt, le ciel s’éclaircira, et les jdidis verront , au lieu du sable qu ils ont l’habitude de voir a la plage, une terre noirâtre qui a plus a voir avec de la boue qu avec le sable doré de notre enfance.

Et comme si cela n’en était pas suffisant c’est le moment adéquat parait t il qu ont trouvé certains responsables, pour construire des égouts sur la plage derrière l’hôtel Doukkala déversant sur la plage un liquide plus que suspect.
Des égouts en plein milieu d’une plage !!! Pour un beau travail esthétique, nos responsables ont indéniablement construit une vraie merveille .

Et après de tels travaux, certains continuent a s’étonner que les touristes occidentaux et aussi les nationaux qui ont les moyens fuient sans espoir de retour, cette cité qu ils qualifiaient naguère de Deauville marocain.

Si avec de tels travaux on continue a croire que nous recevrons dix millions de touristes en l’an 2010 c’est qu on risque de se fourrer bigrement le doigt dans l’œil ,pour ne pas nommer une autre partie de l’anatomie humaine.

A. Hanbali
Eljadida.com

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