Aicha Al7adga

Aicha Al 7adga, moulat chmare , femme de petite de taille la cinquantaine, belle sans maquillage, connue par son tatouage sur le visage, toujours avec son kaftan et Ta7tiya et Balgha, bien ceinturée, cheveux moitié rangés dans un foulard vert, panier dans une main et bâton dans l’autre, ses yeux gris toujours la flèche, salive sortie de sa bouche signe de son humour dans son état dépressif, et toujours derrière elle son mari, qu elle l’appelle al 3aksri au lieu de al 3askri , toujours lui aussi vêtu d’une uniforme des militaires, trois-quart et pantalon vert des Mkhaznias , chemise blanche et cravate rose, brodequin noir et tarbouche watani avec Nouna , toujours bien rasé, visage triangulaire, grand de taille, faible de corps, c’est une canne des pirates qui l’aide marcher, il donne l’impression de quelqu un qu on doit respecter quand il marche dans la rue.

Dans leur parcours quotidien de l’en face de Hammam Qaid Er7a , tout prés de l’ancienne maison de la famille du Penseur Abdellah Al Aroui au Fandek Al Bacha , un passant les invite manger et Aicha de choisir le restaurant.
En arrivant l’arbre de Bouchrit, où il y a Zatout, le jongleur des mots et le Roi de la Halka, ils s’arrêtent et se mettent debout, le restau-maison de Hariss devant eux et la pâtisserie de Abdellah le chauve derrière.

Zatout a senti l’affaire et commence improviser, il parle de l’invitation, de l’invité, de l’invitant et du verbe inviter pour inciter tous les présents dans sa halka lever leurs mains vers le ciel et prier Dieu de donner de l’argent sans calcul celle ou celui qui lui donne la somme ou l’adition de son invitation comptant main, et en même temps il joue avec son regard vers celui qui invite Aicha et son mari.

Le Passant qui est debout dans la Halka, met sa main dans sa poche derrière et tire un carnet et un crayon, et commence faire l’adition. Un bol de Harira, de la sauce, une salade de tomates nues, 4 couplets de sardines, un pain complet, une mille-feuilles et un verre du lait cassé comme dessert pour terminer.

Quand il arrive l’addition, Zatout dit : 4, 40 dirhams. Alors le passant tire un billet de cinq dirhams de sa poche devant et dit : Tiens cinq dirhams et rends moi la monnaie ?

Aicha demande son mari : « – Dis-moi Al Aksri, tu es sur qu il n’y a pas d’erreur? » et Al Askri commence vérifier le compte! Une zlafa de Harira et moitié d’un pain même pas 1dh, de la sauce tomate et 4 couplets de sardines et moitié d’un pain presque un dirham, un quart de mahracha et un verre de Lban même pas un demi dirham, total c’est même pas 5 dirhams.

Et la fin ils se contentent du reste de cinq dirhams pour une mahracha et verre de Lban chacun.

– Mais c’est incroyable, tout ça avec même pas cinq dirhams! Fait le Passant ébahi. Comment est-ce possible?

Zatout commence jouer avec les chiffres et lettres :
« – Ze bais bous ezpliker : izi, ze ne zuis qu un zimple zerbiteur, le reste de cinq dirhams ze dois les garder comme pourboire ! Le patron de l’agora, comme d’habitude, y n’est pas la, il z est enfuit, parze qu il a bu mon berre de lban , et moi ze baize les prix pour récupérer le rezte de bos cinq dirhams…. »

Al Askri tire Aicha par les manches de son kaftan en colère et refuse rester la Hlaka écouter Zatout et le passant cherche savoir pourquoi ils ont refuser de rester manger.

Aicha avec un air sévère lui répond :
Pourquoi rester et l’argent de Lban esr dans la poche de zatout ?.
Elle tire son mari par la main en disant tous les passants sa phrase connue : « yallah Al Aksri, rahom ba3ou lablad o catlou loulad, amma Flouss lban rahom addahom Zatout » qui veut dire On y va Al Askri, ils ont pris la terre et tué les héros, quant l’argent du lait cassé, il est dans la poche de Zatout ».

El Bachir Boukhairat

Auteur/autrice