Aimer son métier : le sérieux paye

Loin de vouloir faire l’apologie de mon expérience ou de céder a une prolixité empreinte d’un ton moralisateur, je vais tenter de parler d’une vérité que j ai vécue et dont le fruit n’échappe a personne.

Tout d’abord, en tant qu être humain musulman de religion, conscient de ma mission dans la vie et que membre actif dans ma société, je dois par obligation religieuse, sociale, humaine ou autre assumer toutes mes responsabilités.

Or l’enseignement est une responsabilité bien énorme vis-a-vis de Dieu, de la société, de l’individu et de soi-même. Donc l’enseignant doit agir ainsi dans son action pédagogique et éducative.

Enseigner ne consiste pas uniquement a inculquer, mais c’est apprendre a l’enseigné a conquérir le savoir et non pas a l’acquérir ; et éduquer c’est apprendre a l’enfant un ensemble de comportements tout en développant chez lui des aptitudes a pouvoir observer, analyser, comparer, critiquer, découvrir et corriger et s’auto corriger : développer chez lui une méthodologie, des facultés pour découvrir le savoir et non pas l’acquérir.

Ainsi l’enseignant doit-il donc étudier, chercher de façon a ce que son action pédagogique aboutisse a ces objectifs qui feront de l’enfant un autodidacte capable de mieux comprendre les situations, de mieux distinguer entre ce qui devra être conservé et ce qui devrait être banni, donc de mieux critiquer pour corriger, créer ou rénover, et non un individu qui ne fera que perpétuer les mêmes acquisitions, les mêmes connaissances bien que dépassées qui sont longtemps faussement considérées comme « expérience », or l’expérience doit permettre de créer et rénover , et non pas répéter naïvement tout ce qu on a hérité du passé.

En agissant ainsi avec l’enfant, on découvre que l’on a a faire a un univers divin plein de mystères et que l’enfant est lui-même une véritable école qui nous enseigne beaucoup a nous-mêmes en tant qu enseignants

En procédant ainsi, les efforts sont doublement récompensés : l’enseignant découvre d’autres vérités, d’autres connaissances et s’ouvrent devant lui d’autres perspectives qu il ignorait. Il enrichit ainsi sa propre expérience et contribue a sa propre culture ; il jouira en plus du respect et de l’admiration de la société, et Dieu bénit tous ses actes

Ce type d’enseignant bien instruit, doté d’une maturité plus que certaine et armé d’une expérience infaillible, se fraye des chemins partout, même dans les conditions les plus difficiles. Il constituera une référence solide de connaissances et de méthodes pédagogiques.
Ce type de professeur érudit, malgré la situation dans laquelle il se trouve actuellement, reste une idole pour certains et un prophète pour d’autres.

On constate que celui qui agit selon des objectifs bien conçus et sains, et qui assume ses responsabilités avec amour, conscience et humilité, se trouve finalement au plus haut niveau sur le plan moral, intellectuel et social. Il se procure ce « bonheur » tant recherché vainement par d’autres mais qu ils ne pourront le trouver que par le sérieux et le dévouement dans le rôle qu ils doivent assumer idéalement dans leur carrière.

Le sérieux et le dévouement payent donc sur tous les plans : la contribution au développement de son pays et la quiétude de l’esprit et de la conscience. Quel bonheur et quel honneur !
Quelle serait alors la valeur d’une vie si ce n’est que cette satisfaction et cette quiétude de l’âme, si ce n’est que cette sérénité et clairvoyance de l’esprit ?!

c’est pour cette raison que le poète arabe a dit : « Le maître a failli être prophète ». Alain a dit lui aussi a ce propos : « Le métier de maître de classe est le plus beau après celui du roi », bien qu il ne vise peut-être la , que le côté matériel et non pas moral !

RIFKI Mohamed
Emarrakech.info

Auteur/autrice