Allocution de son excellence le Secrétaire d’Etat portugaise des affaires Etrangères et Coopération, Prof. Joao Gomez Cravinho lors de la signature de convention de coopération avec l’Université de Coimbra et l’Institut Camoes

Cette allocution a été présentée lors de la cérémonie de signature de convention de coopération entre l’Université Chouaib Doukkali et l’Université de Coimbra, l’Institut Camoes et la Délégation régionale du ministère de la culture d’El Jadida

Monsieur le Gouverneur
Monsieur l’Ambassadeur du Portugal
Monsieur le président de l’Université Chouaib Doukkali
Madame la Vice-recteur de l’Université de Coimbra
Madame la Doyenne de la Faculté de Lettres et Sciences Humaines de l’Université Chouaib Doukkali
Monsieur de Doyen de la Faculté des Lettres de l’Université de Coimbra

Mesdames et Messieurs,

c’est avec un grand plaisir que je participe a cette cérémonie dans cette belle salle de la citerne portugaise qui évoque, sans avoir besoin de paroles, les forts liens historiques et culturels entre nous deux pays.

Ce qui m amène aujourd hui a l’ancienne Mazagan, a El Jadida, dans le cadre de ma visite au Royaume du Maroc, c’est effectivement le patrimoine commun que le Maroc et le Portugal partagent. Je vous dis que nous le partageons parce-que, même s’il est marocain, l’identité des portugais ne serait pas la même sans la richesse que l’histoire commune entre nos deux pays y a apportée. En effet, c’est aussi notre histoire et notre identité en tant que nation qui sont inscrits dans ces murs.

Je suis convaincu que la sauvegarde, la récupération et la valorisation de la plupart du patrimoine architectural, au Portugal et d’ailleurs, nous oblige a avoir une perspective pragmatique en vue de chercher les solutions les plus adéquates, tenant compte de l’importance des ressources y impliquées. Le tourisme culturel, appuyé par l’investissement public ou privé, joue, dans ce cadre, un rôle majeur. Au Portugal nous avons déja une expérience importante dans le domaine de la valorisation des monuments et sites historiques par le biais du tourisme culturel.

Tenant compte de notre riche patrimoine commun, il me semble évident la pertinence de développer une coopération plus étroite entre nos deux pays dans ce domaine.

Nous ne sommes pas au début de ce chemin. Je sais qu il y a ici des témoins de cette coopération, qui est déja en place depuis quelques années. d’ailleurs, nos deux gouvernements ont signé au cours de la dernière haute commission mixte, le mois de juillet dernier a Lisbonne, un plan d’action dans le domaine du tourisme qui prévoit notamment la valorisation du patrimoine commun par le biais de son intérêt culturel touristique.

Mais, il nous faut faire plus, il nous faut faire mieux.

Mesdames et Messieurs,

Le développement d’une politique soutenable de sauvegarde du patrimoine, surtout architectural, ne peut être fait aussi sans le recours a la société civile et aux institutions que, par leur vocation, ont la compétence nécessaire pour y contribuer.

c’est la où je crois, que les Universités peuvent jouer un rôle important, car elles ont la nécessaire compétence scientifique pour nous aider a comprendre la valeur réelle de ce que nous avons devant nous.

Je ne vous cache pas que j accorde une grande importance a la coopération scientifique qui verra le jour aujourd hui entre l’Université Chouaib Doukkali et l’Université de Coimbra et qui a comme principal objectif la réalisation d’un inventaire systématique de notre patrimoine commun.

En effet, je ne vois pas comment on pourrait valoriser convenablement tout ce patrimoine sans un inventaire scientifique, de ce qui a été bâti, ce qui a été détruit et ce qui a finalement résisté au passage des années et des siècles.

Je suis s»re qu après sa conclusion, cet inventaire jouera un rôle majeur dans la préservation d’un patrimoine qui, a part d’être commun, est aussi de toute l’humanité, comme El Jadida l’est déja.

Mesdames et Messieurs,

Mais ce que les portugaises ont laissé au Maroc et les arabes au Portugal n’est pas simplement du patrimoine architectural. d’ailleurs, d’après ce que j ai appris du projet de coopération entre nos deux Universités, ce qui les ambitionnent c’est de faire l’inventaire de tout le patrimoine architectural, mais aussi du patrimoine immatériel, ainsi que de publier les sources historiques qui restent inconnues du grand public.

Or, la plupart des sources historiques qui existent sur notre passé commun sont aujourd hui dans les archives publiques portugais, notamment a la Torre do Tombo.

Donc, il existe une vraie nécessité de donner aux chercheurs marocains les outils nécessaires pour qu ils puissent consulter et étudier le monceau de documents que nous avons, sur une bonne partie de votre histoire et qui sont tous écrits en portugais.

Je me réjouis d’être en mesure de vous apporter aujourd hui, une contribution pour combler cette difficulté, par le biais de la coopération entre l’institut Camoes du Ministère des Affaires Etrangères et de l’Université Chouaib Doukkali qui permettra, dès l’année scolaire en cours, l’enseignement de la langue et culture portugaises au sein de sa Faculté de lettres et des sciences humaines.

La signature de Protocole de coopération s’inscrit dans une stratégie plus vaste de promotion de l’enseignement et de la divulgation de la langue et la culture portugaises dans l’enseignement marocain. En effet, l’institut Camoes soutient déja des cours de portugais a l’Université Ain Chock de Casablanca, a l’Université Mohamed V d’Agdal et a l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès.

Dans le cadre de la coopération avec l’Université Mohamed V d’Agdal, nous sommes en train d’aboutir a la création de la première filière d’études portugaise au Maroc et dans tout le Maghreb.

Mesdames et Messieurs,

Je termine avec un mot de remerciements a Monsieur le Président de l’Université d’El Jadida et a Madame la vice-recteur de l’Université de Coimbra pour leur pertinente initiative et pour l’aimable invitation qui m a été adressée d’assister a cette cérémonie.


Eljadida.com

Auteur/autrice