Aménagement du centre-ville d’El Jadida

Depuis quelques mois, la capitale des Doukkala vit au rythme des travaux d’aménagement, de réhabilitation et de rénovation. Tous ces chantiers visent en premier lieu l’amélioration des infrastructures urbanistiques et esthétiques de la Deauville marocaine afin qu elle soit la sirène des plages de l’Atlantique.
Tous ceux qui vont passer par El Jadida très prochainement vont s’apercevoir qu un vent de renouveau et de réhabilitation est en train de souffler sur cette ville magique.

Ils constateront des résultats positifs et spectaculaires notamment tout au long de la plage et a l’autre extrémité a l’entrée principale de la ville via Casablanca. Des résultats, également, ont déja porté leurs fruits du côté de la place El Hansali et juste en face de la cité portugaise. La plus grande part des travaux lourds est terminée. Il reste les travaux de finition et d’embellissement afin de faire en sorte qu il ne s’agisse pas d’un courant destructeur, mais d’une reprise de tout le cœur d’El Jadida afin qu il soit préservé et valorisé.

Et, si ces résultats bénéfiques se font déja constater, c’est grâce aux efforts fort louables de l’ancien gouverneur, Driss Khazzani, a l’engagement ferme du maire de la ville, Abdellatif Toumi, et a la volonté et a la clairvoyance de l’actuel gouverneur, Mohamed Yazid Zellou, qui a donné comme mot d’ordre de considérer le sort urbanistique de la capitale des Doukkala comme priorité et de l’esthétique comme souci majeur. Et ce, selon les règles de la parfaite commodité. En témoigne ce grand «remue-ménage» qui a offert a la corniche une luxueuse parure dont tout le monde se félicite.

Cependant, il faut signaler que quelques bévues ont été commises tout au long de l’esplanade: selon des techniciens en la matière, la pose du carrelage n’a pas vraiment été faite dans les normes (dosage des matériaux de la forme)-le déplacement du sable tout près de la porte du port et en face de l’ex-cercle d’El Jadida.

En matière d’environnement, des travaux de grande ampleur ont aussi porté leurs fruits au parc Mohammed V, parc Hassan II et a la plage.
En plus, le grand projet d’assainissement, effectué aux boulevards Mohammed V, Mohammed VI et Annakhil, a été chaudement accueilli même si, a la fin, le bitumage de la chaussée laisse a désirer.

N empêche que tous ces grands chantiers ont été entrepris grâce aux efforts de l’autorité provinciale et la présidence du Conseil municipal qui croit fermement que la restructuration et la réhabilitation d’El Jadida est l’enjeu majeur pour la prochaine décennie. Ce vent de fraîcheur et de jeunesse qui souffle sur la capitale des Doukkala prend donc en considération les trois dimensions : l’environnement, l’économie et le tourisme.

Et, en attendant la réalisation du programme dans sa globalité, on craint dès maintenant que la belle étendue sablonneuse de la plage ne soit envahie par des tonnes de déchets durant la saison estivale.
c’est pourquoi on s’attelle activement a El Jadida, comme dans les différentes plages des Doukkala, de faire mieux et de redoubler d’efforts pour assurer une meilleure protection de l’espace environnemental. Ainsi a-t-on entrepris dès le début du mois de juin l’opération (plage propre) en collaboration avec les sociétés citoyennes et la société SEGEDEMA, spécialisée dans l’élimination et le ramassage des déchets.

Cependant, il faut que tout le monde participe activement a cette action de préservation de la santé et de l’environnement et surtout les jeunes qui devront eux aussi être sur le terrain.

Mais on craint que ces projets ne tombent a l’eau a cause de la « razzia polluante » de certaines usines de la zone industrielle dont souffre toute la ville depuis plusieurs années. Leurs déchets liquides sont déversés dans les canalisations du réseau d’assainissement de la ville sans aucun traitement et sans aucun respect des écosystèmes (contamination des eaux marines- nuisances olfactives- risques sanitaires).

Pourquoi a-t-on peur de soulever ce problème grave? Pourquoi ces pollueurs bénéficient-ils de l’impunité au détriment de tous les habitants de la capitale des Doukkala? Pourquoi le département de l’environnement ne les oblige-t-il pas a respecter la loi tout en réalisant une station de traitement et d’épuration conforme aux normes de l’OMS ? Va-t-on faire appliquer par le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Eau et de l’Environnement la loi 00-28 votée dernièrement par le Parlement (articles 70-71-72 et 58 concernant la protection de l’environnement) ?
D autre part, si El Jadida est traitée cette année comme une ville touristique et une cité de vie paisible, grâce aux crédits alloués par le gouvernement de S.M. le Roi Mohammed VI, sa mutation doit être perçue comme une nécessité vitale. Mais celle-ci ne peut se faire contre les vraies attentes de la population.

c’est pourquoi il faut comprendre que la stagnation sur la vision indécise de certains «profiteurs» aboutira a des bévues impardonnables et a une mort certaine. Prenons par exemple le cas de la zone appelée autrefois «derb Eddeggaga » qui est mentionnée dans le plan d’aménagement comme espace vert suite aux recommandations de l’Icomos (Unesco) et qu on veut a tout prix «chiper» pour bâtir des locaux commerciaux pour des fins politiques (prochaines élections).

Ce schéma décousu qu on veut appliquer en face de la cité portugaise, malgré le refus des autorités, est contre-nature et même le plus simple des Jdidis sait qu il est le fruit d’un concept dépassé qui ne prend en aucun cas en considération une vision futuriste exigée par l’Icomos lors de la classification de la cité portugaise en tant que patrimoine mondial. Mais n’oublions pas que si une telle gaffe est commise, la cité portugaise risque d’être déclassée. c’est pourquoi il est du devoir des autorités provinciales de veiller au bon respect des engagements de la ville. d’un autre point de vue, El Jadida peut entrer glorieusement dans le troisième millénaire a condition qu on traverse prudemment et intelligemment ce petit pont.

Cette idée n’est guère utopique. Il suffit de s’intéresser un peu des autres secteurs qui souffrent de la précarité si on veut vraiment que tout devienne moins navrant qu il ne l’était, aussi beau qu on l’espérait. Pour cela, citons les exemples suivants :
les nids de poules et les plaies qui causent des désagréments aux usagers – le rond-point de «El Haria» qui doit être pensé;
– le scandale du honteux projet du complexe commercial «El Kalaâ» qui est devenu un vrai marécage avec ses «Tsé-tsé» et ses odeurs nauséabondes en plein-centre de la ville;
– l’absence totale des toilettes publiques – la léthargie totale des services de l’hygiène malgré l’étalage des produits de consommation;
– l’état déplorable des transports publics;
– les agissements incongrus des taxis et les soi-disant surveillants des parkings
Tout cela est réalisable a moindres efforts et sans grosses dépenses. Cependant, ne soyons pas pessimistes car le cœur est a la tâche qu on le veuille ou non. Et ce, grâce a la nouvelle vision de S.M. le Roi Mohammed VI.
Espérons que ce vent de renouveau et de jovialité soufflera aussi sur la cité portugaise.

Abdelmajid Nejdi et Elmostafa Lakhiar
Lematin.ma

Auteur/autrice