Assemblée générale ordinaire du Groupement National de Football

Une assemblée pacifique qui a fait certainement déchanter tous ceux qui s’attendaient a une bataille clanique au vu des bras de fer et des coups bas qu on ne cesse de rapporter au terme de chaque réunion. La démission du président Aouzal de la Commission de la mise a niveau, a l’aube du congédiement du coach national Philipp Troussier que le premier parrainait, devait également donner l’occasion pour jeter l’huile sur les braises.

Finalement, il n’y a eu ni feu ni braise mais un auditoire sage, voire même compatissant et solidaire du bureau que nombreux présidents de clubs n’ont pas lésiné a lui tirer dessus par médias interposés. Tant mieux car le terme requiert la sérénité pour pouvoir mettre sur scelle le projet de mise a niveau, le cheval de bataille du bureau de M. Aouzal. s’exprimant dans un arabe accidenté avant de se réfugier dans le français, il monopolisa la parole pour rappeler les grandes réalisations durant son double mandat.

Il rappela qu avant 1995, les clubs n’obtenaient pas un rond de la fédération. Aujourd hui, ces mêmes clubs bénéficient de rentrées substantielles et ont pris connaissance que le football peut être un produit commercialisable, ragaillardi en cela par des conventions de sponsoring signés avec le privé. Ils sont conscients que la consolidation de l’acquis suppose la formation de profils en marketing sportif. M. Aouzal tira la sonnette d’alarme que le volet administratif doit bénéficier d’un intérêt et qu il est temps que la législation soit revue et adaptée aux aspirations du GNF. La réactualisation des procédures devra toucher tous les aspects de la gestion administrative tant au niveau des clubs que des entités de tutelle.

La restructuration est d’urgence surtout qu on s’apprête a amorcer le virage historique que représente le contrat-programme signé avec les pouvoirs publics en juin 2005. Un contrat qui devra permettre le décollage du football national car le budget alloué permettra de répondre aux besoins en matière d’infrastructure et de préparation des conditions idoines a l’efficience de la gestion et a la performance sportive. En un mot : franchir le pallier du professionnalisme, armé de sa caisse a outils.

Tout devra marcher a merveille dans le meilleur des mondes, peut-on déduire de l’allocution de M. Aouzal qui voit les prémisses du décollage dans le budget collecté par le GNF la saison écoulée et qui a atteint la coquette somme de 25 millions de dirhams. Un montant qui devra être réalisé également en 2006. Mais cette manne pourrait subir une coupe si les clubs ne font pas preuve de rigueur dans leur comportement vis-a-vis du sponsor officiel et ne respecteront pas le cahier de charges, prévient-il. M. Aouzal a tenu a lever la confusion suivante : le budget alloué par l’Etat dans le cadre du contrat-programme est un budget d’investissement dans l’infrastructure et la formation et pour les équipes nationales. Autrement dit, les clubs devront compter sur eux-mêmes, en dehors des aides du GNF puisées des revenus provenant du sponsoring.

M. Aouzal a-t-il été convaincant tout comme les deux rapports moral et financier ? On est tenté de répondre par l’affirmative dans la mesure où le débat n’aura concerné que quelques détails sans grande importance, comme le fait de ne pas recevoir le « reporting » des sommes allouées aux clubs ou encore les critères qui ont présidé au choix des stades a aménager. Le baril de poudre que représentait la décision de relégation de 4 équipes au GNF2 n’a pas explosé au visage du bureau de M. Aouzal. Et pour cause, celui-ci s’est empressé d’emblée a annoncer la bonne nouvelle : le GNF et la FRMF ont convenu du maintien du système précédent c’est-a-dire la relégation a la D2 de deux clubs seulement.

On aborda ensuite le 5e point a l’ordre du jour, a savoir l’élection du tiers sortant. Il constituera le point de rupture d’une assemblée jusque-la sage. Huit clubs sont entrés en lice pour glaner les 4 sièges vacants au GNFE1 et autant au GNFE2. Le travail de coulisse sera fatal pour le WAC, battu par des clubs de moindre envergure. Les Casablancais crient a la malversation et quittent la salle, imités par les autres clubs de la capitale économique sauf le Rachad Bernoussi (nous y reviendrons). Les membres cooptés sont Nouredine Lazraq (ASS), Mohamed Abroun (MAT), Abdallah Toumi (DHJ) et Khaled Abou Nasr (OCS). Pour la seconde division : Mohamed Allali Atifi (KACM), Abdelhakim Oujdi (RSB), Alaoui Moudni Abdelaziz (NRM), Mohamed Benali ((FUS), Mahdaoui Said (USK).

On regretta le retrait des Casablancais et on aborda le dernier point : les projets élaborés par les différentes commissions. l’assemblée générale ordinaire se transforma en extraordinaire afin de pouvoir approuver les amendements concernant certaines dispositions réglementaires. Ces changements touchent le joueur qui deviendra professionnel et donc lié par un contrat-type différent d’un contrat de travail classique. Les clubs devront s’astreindre a l’obligation de faire auditer leur gestion. La professionnalisation constitue un autre défi et pour cela on prévoit la création d’une Administration de l’arbitrage qui mettra ainsi fin a la vieille dame, la CCA, formée de bénévoles. Le championnat aura, de son côté, une nouvelle configuration.

L’ensemble de ces mesures a été approuvé par l’assemblée, ou plutôt ce qui en reste. Elles devront être soumis a l’appréciation de l’Assemblée générale de la FRMF qui se tiendra le 31 mars courant, avant leur adoption définitive.

Brahim Oubel
Lematin.ma

Auteur/autrice