Autant faire tout pour plaire ou se taire

Tissu, blanc ou coloré, mais doux et beau,
L’habit conforte en se frottant a la peau !
De fourrure, de coton ou de laine cardée,
Il protège du chaud ou froid toute l’année.

Le drapeau emblème, chaque pays l’arbore,
Flotte au sommet de chaque garnison
Où troupes et officiers, en parfait ordre,
Rendent, avec fierté, les honneurs a la nation.

Simple ou raffiné, vénéré modèle,
L’habit met chaque corps en concordance.
Défiant parfois le temps et sa cadence.
Il retient la taille, pas la marque telle !

chaque métier, un uniforme, un teint.
L’habit ne musserait jamais le métier !
La toque des saveurs échoit au cuisinier,
Le bleu au mécanicien, électronicien !

On se partage, parfois, le prêt-a-porter.
Le tablier vert étanche a qui veut jardiner.
Au musicien va le costume de gala,
l’imam, le fez et la blanche djellaba !

Les habits hauts en couleurs ! Quel entrain ?
Simple décor ou rêve de fuir le dédain ?
chaque plaisir sied un itinéraire,
Mais nul ne peut éviter le funéraire !

Le caftan et l’habit chic propulsent le clan.
Le linceul oblige a rentrer dans le rang !
L’habit suaire blanc, a Dieu il rappelle
Sous la terre remuée a coups de pelle.

Parfaites, les tuniques cousues avec soin,
Gracieuses, les écharpes en toile de lin,
Luxueuses soieries, les caftans a l’or brodés,
Haute couture ! Bénis sont tes doigts et dés !

L’habit en soie excite les sens intimes.
Son piquant vient de la traversée des cimes !
Un soupçon de fragrance le rend sublime
Pour l’extravagance de la mode en prime !

Le remède a cette splendide ode
Est l’annonce déguisée de l’exode
Vers d’autres cieux, vers d’autres milieux,
Pour faire encore mieux, se gaver les yeux !

En portant des fringues exemplaires
On se fait, de suite, inviter par paire
Pour humer l’air diffus des hautes sphères.
Autant faire tout pour plaire ou se taire !

Moussa Ettalibi
Eljadida.com

Auteur/autrice