Autisme : A quand une prise de conscience collective ?

Le problème des enfants atteints d’autisme réside dans l’incapacité de notre société a trouver les véritables mécanismes de leur prise en charge dans des structures adaptées, gérées par des professionnels qualifiés, mais aussi par le regard que nous portons a la personne autiste qui dans bien des cas est un regard où se mélange la pitié, la méfiance, le dédain mais surtout l’indifférence. Pourtant les enfants autistes peuvent guérir et mener une vie normale si un dépistage précoce de l’autisme est fait et si l’enfant est pris en charge par une équipe multidisciplinaire : pédopsychiatres, psychomotriciens, orthophonistes, éducateurs spécialisés, institutions éducatives publiques et privées, qui uvreront aux côtés des Parents et familles d’enfants atteints d’autisme.

Autisme au Maroc :
Où en sommes-nous, aujourd hui?

Depuis 2002, Léa pour Samy oeuvre pour sortir l’autisme de l’anonymat au Maroc. Nous menons nos actions d’information, de formation, d’assistance et d’accompagnement psychologique et juridique des familles pour faire respecter leurs droits d’enfants et d’enfants atteints d’autisme, pour garantir leurs droits d’Hommes et d’adultes atteints d’autisme de demain. l’année 2005 a vu le 1er Congrès National pour l’Autisme tenu sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohamed VI et le soutien de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité a été l’élément déclencheur d’une réelle prise de conscience de la part des pouvoirs publics et de la société civile. Ainsi l’année 2005 a été décrétée «Année de l’Autisme au Maroc». Aujourd hui, plus que jamais, nous souhaitons renforcer notre rôle de catalyseur pour changer l’avenir des enfants atteints d’autisme a travers des opérations de diagnostic et d’évaluation, des actions de formation, d’information et de sensibilisation en collaboration avec les autorités et acteurs locaux. Aujourd hui, tout le monde s’entend sur la nécessité du diagnostic précoce.

Cependant, poser dès le plus jeune âge un diagnostic clair et irréfutable n’est pas encore a la portée des praticiens marocains. Les parents sont confrontés aux innombrables recommandations parfois contradictoires données faute de compétences par certains praticiens. Dirigés tantôt vers un pédiatre, un neurologue, un pédopsychiatre, un neuropsychologue, etc. les parents mènent un parcours désespérant, épuisant et parfois surréaliste pour trouver des réponses et des explications quant aux symptômes que présentent leurs enfants. Comment dans un tel contexte obtenir une prescription thérapeutique adaptée si le diagnostic reste encore très difficile a poser. Ceci est également vrai en France, où le diagnostic aussi précoce soit-il peut être erroné. En effet, dans un pays aussi développé, on assimile encore autisme et psychose infantile. Nous osons dire qu il s’agit la d’un parcours «idéal» vécu en général par des parents de classes sociales aisées et intellectualisées. Que dire des parents de classes moins aisées : elles souffrent de voir leur enfant « mourir » a petit feu, délaissées, incomprises et acculées a une sorte de résignation forcée.

La situation au Maroc

Du fait de la quasi-inexistence de diagnostic et de la méconnaissance de l’autisme, il est difficile de chiffrer le nombre d’enfants marocains atteints d’autisme. La récente Enquête Nationale sur le handicap ne peut fournir aucune donnée quantitative sur les personnes atteintes d’autisme étant donné le manque de compétences en matière de dépistage.

Selon les données internationales de l’OMS, on estime de a 30 000 a 50 000* enfants atteints d’autisme a travers le pays. Où sont-ils ? Qui s’occupe de leur sort ?

Ces enfants souffrent d’une vulnérabilité, d’angoisses imprévisibles et ont un désir d’apprendre malgré l’incompréhension extérieure, les difficultés a affronter les problèmes de la vie quotidienne et l’absence d’éducation adaptée. Ces enfants incompris, sont souvent mal diagnostiqués, traités par psychanalyse, considérés comme têtus et perturbateurs. Une prise en charge inadaptée rend leur évolution difficile, voire impossible ou vouée a l’échec. Par méconnaissance de l’autisme, de nombreuses personnes, inconsciemment ont une attitude et un comportement violents, physiquement et psychiquement, envers l’enfant atteint d’autisme.

Ces enfants ont pourtant un potentiel humain et intellectuel mais ont besoin, pour s’épanouir, de disponibilité et de compréhension.

Pour plus de renseignements sur le programme complet des manifestations qui seront organisées du 3 au 17 juin 2006 vous pouvez contacter :
Siège de l’association 9, Immeuble E Résidence Miftah El-Khaïr – 24000 EL JADIDA – MAROC Tél. : 023 37 27 57 – Port. : 065 49 92 05 – E-mail : [email protected]


Albayane.ma

Auteur/autrice