Ayoub Sbaa: je fus exploité tout le lon de ma carrière

Ce jeune footballeur, est l’exemple vivant du joueur marocain a qui tout le monde prédisait le plus rayonnant des avenirs, et que plus tard , personne n’a la moindre explication, ni du pourquoi, ni du comment, qui font que ce joueur, âgé aujourd hui de 27ans tarde a mettre tout le monde d’accord sur sa grande classe, en donnant enfin raison a ceux qui voyaient en lui le futur Garrincha, le joueur qui appartient a une race en voie de disparition : la perle rare,

Pire, aujourd hui, ce joueur est entrain de passer a coté de la grande carrière qui était largement a sa portée et qui l’est toujours.

Lancé dans le bain des grands, alors qu il était a peine âgé de 18ans, il a tout de suite tapé dans l’œil de certains pseudos agents sans scrupules, qui tels des rapaces affamés, se sont jetés sur le jeune joueur (presque un enfant a l’époque), lui promettant monts et merveilles, s’il se décide a quitter son club le DHJ, et oser tenter sa chance ailleurs, la ou ses qualités seront «appréciés » a leurs justes valeurs.

En posant ses premiers pieds de jeune footballeur, dans la voie qui lui a été tracée par « ses agents » Sbaa s’est mis, naïvement, lui et sa carrière, dans un engrenage infernal, duquel il n’a pu s’extirper qu une décennie plus tard

Après le DHJ, Sbaa s’est retrouvé tour a tour au KACM, Nejm El Khaldia(1ére division -Tunisie) ,Nejm El Orouba (Oman), Olympique Baja (Tunisie), OCK et l’ Olympique (Libye).

Partout, il n’a jamais retrouvé, cette stabilité, ce bien être, capables de créer autour de tout joueur, l’ambiance adéquate, capable de lui permettre une progression technique suffisamment soutenue dans le temps ; et un sentiment de force morale, dont le but final est de réunir les facteurs nécessaires, et o combien favorables a la création d’une synergie capable de servir au joueur de tremplin, vers les lointains horizons dont il a toujours rêvé.

« Au début de ma carrière, j étais méfiant vis-a-vis de mes agents, c’est pour cela que je n’osais pas signer de contrat me liant a aucun d’entre eux. Or arnaqué, je le fus de bout en bout. Dés que le contrat était signé, et que l’ « agent » touchait sa part, il s’empressait de disparaître dans la nature. Les problèmes qui risquaient de surgir plus tard, je me trouvais toujours tout seul a essayer de les régler du mieux que je peux, alors que c’était a mes agents de s’en occuper .J étais jeune, inexpérimenté, dans des eaux troubles et peuplées de requins. Bref, j étais désarmé contre toute une armée d’escrocs fort blasés dans le domaine.

A chaque fin de saison, j avais des problèmes d’argent avec mon « nouveau » club. Quand je demandais l’accord de ma libération, on se gardait de me payer les dizaines de millions de centimes qu on me devait, sous divers prétextes : c’était ou partir sans demander mon du, ou revenir après les vacances de fin des championnats pour re_ signer et récupérer ce qu on me doit. Mon agent a ce moment était loin et il faut préciser aussi qu aucun contrat ne nous liait. Très jeune, esseulé, mal dans ma peau, loin de ma famille et d’El Jadida le désir d’aller encore voir ailleurs finissait toujours par l’emporter a la fin.

Partir, était ma façon a moi de ne pas perdre espoir et de continuer a croire en l’homme.

En Tunisie au Nejm El Khaldia , j était le joueur vedette de l’équipe . Ce club était entrainé par Lahbib l’Majri, aujourd hui entraîneur adjoint de l’équipe nationale Tunisienne aux cotés de Couelho. Un jour Hammam al anf qui était en mauvaise posture m a proposé une grande somme d’argent pour « lever le pieds » et faire en sorte que mon club perde le match. Au lieu de me contenter de refuser et de fermer ma « gueule », je croyais bien faire en racontant tout a mon entraîneur. Ce dernier qui ne m a cru qu a moitié hors de cause, m a fixé un curieux dilemme : marquer contre l’équipe adverse pour être disculpé de tout soupçon ! Je n’ai pas marqué ce jour la et il ne m a pas cru innocent. Curieuse façon de tester l’innocence d’un joueur que celle-ci. Pire, a chaque fois qu un grand club se présentait pour me recruter, il l’orientait vers d’autres joueurs, car « le marocain » d’après ses dires vend des matches (que dieu lui pardonne).

A l’OCK, ce sont les joueurs qui m ont pris en grippe. Après leur avoir déclaré le montant de ma signature ainsi que ma mensualité, un jour qu on discutait entre « amis »,beaucoup de titulaires, sont devenus jaloux et n’ont pas apprécié de toucher moins qu un nouveau arrivant au club. c’était le temps ou je fus victime de la « NAKABA », autant lors des matches officiels que lors des entraînements.

Bref, la carrière d’un joueur de foot n’est pas éternelle et en un clin d’œil, je me retrouve aujourd hui âgé de 27 ans. Plus droit a l’erreur. c’est au DHJ que j ai débuté et c’est au sein de ce club que je désirais boucler ma boucle footballistique. J ai la rage de remporter enfin le dessus sur la poisse et le mauvais destin qui semblent poursuivre ma carrière footballistique. Cette année je ne demande qu a faire étalage de toute ma classe au sein de l’ASS et vous ne perdrez rien d’attendre, le début de ma qualification pour (fin octobre, en provenance de la libye) ce championnat ».

Abdellah HANBALI

Auteur/autrice