Campagne agricole : 960.000 hectares mobilisés

LES préparatifs de la campagne agricole vont bon train dans la région Doukkala-Abda. Les prévisions arrêtées a la mi-septembre 2012 tablent sur la culture de 960.000 hectares. A peine quelque 98.000 ha pour les zones irriguées, et tout le reste pour des cultures bour, soit 862.000 ha dont 640.000 réservés aux céréales. De bien nombreuses cultures sont éligibles a l’irrigation, comme la betterave a sucre (15.000 ha), les céréales d’automne (56.000 ha), le forage (18.500 ha), les cultures maraîchères (6.000 ha), les légumineuses (1500 ha) le blé tendre (2.500 ha) et l’arboriculture fruitière (500 ha). Toutefois, les agriculteurs n’ont pas les mains libres quant a l’usage de l’eau. La direction régionale de l’agriculture en a plafonné l’utilisation a 600 m3.

En revanche, la betterave aura un traitement privilégié cette fois-ci a El Jadida. «Une attention particulière sera réservée aux filières les plus importantes dont justement la betterave a sucre», indique Essadi Abdellatif, chef de service Vulgarisation et appui a la Direction provinciale de l’agriculture (DPA). «Les marchés publics pour l’achat des engrais et des pesticides ont été attribués et des quantités importantes en ont été livrées aux agriculteurs début de septembre», indique un rapport de l’Office de la mise en valeur agricole de la région.

D autres actions, déja initiées lors des campagnes précédentes, vont se poursuivre. Il s’agit de la mécanisation, de la formation et de la prévention des cultures contre les parasites et autres maladies. «Dans toute cette batterie de mesures visant a réorienter l’agriculteur vers la betterave a sucre, rien ne peut l’en persuader mieux que le prix de vente», affirme un agriculteur de la place. Les autorités agricoles en ont conscience et ont décidé d’augmenter le prix net de vente a 470 DH la tonne pour l’année 2012/2013 au lieu de 390 DH la tonne.
Les céréales d’automne représentent aussi une priorité du plan agricole régional. Pour ce qui est de la province d’El Jadida et son périmètre agricole, les céréales d’automne s’accapareront 78.000 ha et celles du printemps 27.000 ha.

En vue d’en booster la production, quelque 150.000 quintaux de semences sélectionnées et 130.000 quintaux d’engrais ont été mis a disposition. Il existe un réseau de 30 points de vente des semences sélectionnées et des engrais dans les magasins et entrepôts du bureau régional de Doukkala et des Directions provinciales agricoles d’El Jadida et de Safi. Les coopératives et la Sonacos ont également aménagé des locaux pour la vente des semences sélectionnées et les engrais. En ce qui concerne les céréales, une demande de 25.000 quintaux de semences sélectionnées a été exprimée a Sonacos. Jusqu au 25 septembre, les quantités reçues sont estimées a 8.530 quintaux dont 1.150 de semences pour blé dur et 7.380 quintaux pour blé tendre. Sur le plan des semences sélectionnées pour l’orge, aucune provision n’est encore acheminée. Toutefois, la distribution aux agriculteurs n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Seuls 571,5 quintaux ont été écoulés. Restent encore dans les entrepôts 7.958,5 quintaux. «L on a constaté un grand rush de la part des agriculteurs sur les points de vente après les dernières pluies. Et nous estimons que la moitié des semences seront distribuées d’ici fin octobre», affirme un responsable a la DPA. Côté engrais, les agriculteurs recevront 6.600 quintaux qui seront mis en vente a travers sept points de vente ouverts dans le périmètre de la province d’El Jadida (Safi et régions, non incluses).

Côté production animalière, autre filière phare de la Région, de nouveaux circuits d’insémination artificielle ont été mis en place. «Des semences sélectionnées de taureaux géniteurs ont été mises a disposition», souligne Essadi. Concrètement l’opération consiste a prélever la semence sur des mâles sélectionnés pour leurs performances. Puis vient l’étape de mise en paillettes: la semence est diluée dans du liquide physiologique en laboratoire avant d’être fractionnée en petites doses et refroidie ou congelée, après avoir été mélangée a des cryoprotecteurs. «A plusieurs stades, des contrôles sont effectués. Les lots susceptibles de ne pas être fertiles sont retirés», précise un responsable a la Direction provinciale de l’agriculture. Avant d’ajouter, «les éleveurs ont le choix entre des semences sélectionnées en vue de l’engraissement ou de la production du lait».

Encore faut-il trouver un marché où vendre sa production. c’est pour faciliter la tâche aux agriculteurs que la DPA compte amener les agriculteurs a s’organiser en coopérative. l’objectif étant de mettre en place une dizaine de coopératives et de centres de collecte de lait. c’est un créneau porteur et le guichet unique qui siège a la DPA a reçu plusieurs demandes de subvention de la part des éleveurs qui, pour la majorité, préfèrent importer des génisses en vue de la production de viande rouge mais surtout de la production de lait.
A noter que le montant de la subvention est de 4.000 DH par génisse. «En période de basse lactation, celle qui court entre septembre et février, le prix de vente d’un litre de lait est de 3,4 DH alors qu il est de 3 DH en période de haute lactation», fait savoir un agriculteur.

Avec cette précision que chaque vache peut produire jusqu a 30 litres par jour, a une condition qu il y ait un suivi vétérinaire et que du forage de qualité soit disponible. c’est un investissement, pas trop cher (22.000 DH pour l’achat d’une génisse) et qui peut rapporter gros.

Ali JAFRY
L’Economiste

Auteur/autrice