Cimetières ou décharges publiques

Mais que fait la municipalité ?». Telle est l’indignation d’un citoyen rencontré un vendredi au cimetière de Sidi Bouafi, où le respect d» aux morts ne semble pas être le souci de ceux qui ont a charge la gestion de ces lieux. Les mauvaises herbes, aujourd hui complètement desséchées, recouvrent la majorité des tombes.
Il en est même qui se confondent avec les allées, tellement celles-ci se sont affaissées jusqu a ne ressembler qu a de minuscules ados, particulièrement celles situées au fond du cimetière. En raison d’un laisser-aller manifeste, des bouteilles en plastique et autres détritus longent les allées de ce lieu censé être celui du repos éternel. Et comment peut-on parler de repos quand on sait que des “chamkaras” y rôdent depuis plusieurs années sans être dérangés, disputant aux morts leur espace. Leur présence n’est pas étrangère a la dégradation accentuée de ce cimetière devenu, au fil du temps, une véritable décharge publique.

En l’absence d’un gardien, les sachets gonflés de détritus parsèment les sentiers séparant les tombes. Les coins isolés servent de dépotoir alors que des déchets de construction sont même abandonnés sur le lieu. Partout, que ce soit au cimetière du Plateau (avenue Ibno Badiss), Sidi Bouafi ou Sidi Ahmed Ankhal, l’œil est agressé par ces poubelles éventrées au-dessus des tombes qui cèdent sous le poids des ordures, par les gravats de chantiers et autres détritus. c’est a se demander pour quelles raisons ces cimetières sont devenus aujourd hui une déchetterie a ciel ouvert où on peut tout jeter.

Quant a l’entretien des allées et au désherbage, la situation n’est guère reluisante. Les herbes folles ont fini par envahir les tombes. Heureusement, de temps en temps, certains bienfaiteurs se chargent au moins du nettoyage et de l’entretien du cimetière du Plateau. Mais, en fait, pourquoi donc les gérants de la ville ne se sont-ils pas démenés pour l’entretien de ces lieux de culte ? s’agit-il d’un manifeste abandon de ce lieu de repos éternel ? Ou, au contraire, la municipalité n’est pas en mesure de s’en occuper réellement et sérieusement ? Dans ce cas de figure, pourquoi ne pas lancer un appel aux bonnes âmes pour une campagne d’assainissement et de désherbage dudit cimetière ? Il suffit d’un rien pour rouvrir les allées et permettre aux visiteurs de se recueillir sur les tombes des pères, mères, frères ou sœurs.

Cimetière principal de la ville

Le cimentière Errahma est seulement entouré de simples grillages lorsqu il n’est pas carrément ouvert aux quatre vents. Ce cimetière principal de la ville n’est guère doté d’un mur d’enceinte. Un programme d’aménagement des clôtures et de restructuration (pose d’un mur et certains aménagements internes) devra être lancé afin que ce lieu de repos éternel ne soit pas livré a son triste sort. d’autre part, ce site sera bientôt saturé. Ainsi, il deviendra difficile de trouver la moindre parcelle de terre vacante sur ce terrain. Le Conseil municipal doit dès maintenant octroyer un terrain en vue de l’implantation d’un nouveau cimetière.
Un autre point essentiel a signaler reste celui de l’enterrement au cimetière de Sidi Moussa au sein duquel la plupart des citoyens désirent enterrer leurs morts malgré sa saturation. On doit cesser de faire du favoritisme car au monde des morts il n’y a plus de classes sociales.

Abdelmajid Nejdi
Le Matin

Auteur/autrice