De Dakar a El Jadida, ces statuettes qui rappellent l’afrique

Marchant sur l’avenue Mohamed V a côté de cette agence bancaire qui fait le coin de rue, un nouvel étalage vient de faire surface: statuettes en bois, tableaux en verre et cuivre, et autres bracelets de fortune sont mis en vente par deux jeunes africains. Auparavant, des jeunes sillonnant la ville d’El Jadida avec les mêmes articles suscitaient ma curiosité et me donnaient envie d’en savoir plus sur ces artistes, ou simples vendeurs venant de pays lointains.

En m approchant de ces jeunes de l’avenue Med V, je me retrouve en face de deux gentils bonhommes, se sont les frères Sow, originaires de Dakar au Sénégal, il parcourent le Maroc avec des articles importés de leur pays d’origine, ou réalisés sur place; Leur lot de produits comporte des statuettes représentant les fameux trois singes, la porteuse d’eau, giraffes, éléphants ou le célébre penseur façon africaine, qu ils font venir de Sénégal et vendent entre 80 et 400 Dhs; Sadibou, l’aînée des deux frères me montra également des petits tableaux de peinture sur cuir, mais exhibe avec fierté ses autres tableau sur verre, qu il peint lui même dans sa chambre d’hôtel d’El Jadida, et qu il propose en vente a 100 ou 150 Dhs, il dit aussi s’y connaître en sculpture sur bois, sauf que le bois marocain reste un peu cher pour lui, et préfère tout faire venir du Sénégal.

Les frères Sow ne s’arrêtent pas a El Jadida, ils se déplacent aussi a Fes, Essaouira ou Marrakech a la recherche de nouvelles opportunités, l’été reste la période où les affaires marchent le mieux, le reste de l’année, les ventes leurs assurent de quoi vivre; Même s’ils ne sont pas dérangés par les autorités qui les laissent écouler leur marchandise en toute liberté, nos amis sénégalais sentent parfois ce regard moqueur de certains passants, chose que j ai remarqué moi-même en parlant a des personnes de mon entourage. « Ce n’est pas parce que nous avons la peau noire que nous devons être mis sur le même pas que ces autres africains qui font la mendicité dans la rue, ou qui sont juste de passage au Maroc pour aller en Europe, nous travaillons ici pour gagner notre vie, et aider nos familles au Sénégal» me confia Sadibou, ce jeune va même plus loin, en exprimant son souhait de rencontrer des artistes locaux, afin d’en savoir plus sur la peinture qu il aime pratiquer.

Emportant avec moi quelques souvenirs, je quitte ces jeunes gens avec beaucoup d’émotion, tout en leur souhaitant toute la chance du Monde, ils en ont beaucoup besoin.

Karima LEBBAT
Eljadida.com

Auteur/autrice