Dépassements a méditer

Le mot « Dépassement » sous-entend limite, norme, code, juste milieu, respect du « vivre ensemble », respect de l’environnement, respect de la propriété, respect des lois, etc. Dès qu on effectue un dépassement, on tombe dans l’excès qui est, par définition, nocif et condamnable. Notez que « Celui qui transgresse les lois d’Allah se fait du tort a lui-même » selon le Saint Coran, Sourate Attalak (le divorce).

Abordons tout d’abord le calcul du « Jour du Dépassement ». Réalisé par l’ONG « Global Footprint Network », ce calcul est basé sur la quantité des ressources naturelles fournies par la Terre en une année (biocapacité) divisée par l’empreinte écologique (consommation humaine en ressources naturelles en une année) multipliée par 365. Ce jour a correspondu au 27 septembre en 2011, au 20 aout en 2013 et au 13 aout en 2015 (http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/actu/d/developpement-durable-apres-ce-13-aout-2015-jour-depassement-terre-vit-credit-59359/).

Ainsi, le jeudi 13 aout 2015, notre Planète « Terre » a été officiellement dans le ROUGE. Autrement dit, la population mondiale a tout « consommé » ce qu elle avait « produit » pour l’année 2015. Donc, dès le vendredi 14 aout 2015, elle a commencé a empiéter sur les ressources prévues pour 2016 ! En d’autres termes, la population mondiale a commencé a « vivre a crédit » ! Quel gâchis ! Qui paiera la note ? A qui la faute ?

Cela veut dire que certains habitants de la « Terre » vivent dans l’opulence et la pléthore. Leurs assiettes sont tellement surchargées qu elles ne sont pas finies. Ipso facto, les restes de leurs plats finissent dans les poubelles. Dans ces conditions, des aliments, qui auraient pu servir a d’autres individus, sont souillés inutilement. A côté peut-être dans des bidonvilles ou baraques de tuiles a l’amiante, les autres habitants malheureux « vivent » dans la misère et le sous-développement d» a l’analphabétisme, au non accès a quatre principaux facteurs essentiels a la vie décente : l’eau potable et l’hygiène, les aliments, la santé et le Savoir !

Hélas ! Certains individus semblent consommer plus avec les yeux et les dents qu avec l’esprit et le cœur ! Ils se remplissent la « panse » comme s’ils doivent « ruminer » a la manière des vaches pendant des heures ! Or, on ne doit prélever de la « Terre » que ce dont on a vraiment besoin physiquement et psychiquement !

Savez-vous que pour produire un kg de viande de bœuf, il faut environ 15000 litres d’eau sans compter les céréales pour l’engraissement du bétail (bovins essentiellement) destiné aux sociétés riches (les enseignes de restauration rapide poussent comme des champignons un peu partout dans le monde). Malheureusement, ceci va au détriment des populations pauvres de la planète. En effet, quand certains pays peuvent se payer le steack et rouler « propre » au biocarburant, d’autres populations très nombreuses n’ont pas de quoi confectionner une galette de pain pour remplir leur ventre !

Bref, comment parler de système équitable quand tout est déja en déséquilibre ? Le constat est amer : «Egoïsme oblige, on consomme plus qu il n’en faut ». On a tendance a oublier ce paradoxe car « Celui ou celle qui dépense/consomme plus qu il/elle n’en gagne cherche inéluctablement une place dans le bagne ».

Autrefois, la « Jamâa » ou l’ « Assemblée », constituée de Sages, gérait les affaires de la Communauté en accordant toute l’importance au Savoir pour rayonner au plus haut niveau. Les « Savants » ou « Oulémas » avaient d’ailleurs un grand privilège. A titre d’exemple, a leur fin de vie, les Oulémas de la région de Had El Aounate (Err haila) étaient enterrés dans un seul et même cimetière qui leur était totalement réservé. Une sorte de reconnaissance posthume mais éternelle !!!

Autres exemples éclatants de « Dépassements » : le système électoral, l’ignorance, la drogue.

Concernant l’ignorance qui mine une grande frange de la population, on peut dire qu on ne sait pas s’imposer des limites du fait qu on vit dans l’obscurité. Bien au contraire, on a tendance a verser dans l’excès croyant bien faire. Ainsi, quand on ne sait pas préparer du thé, il est plus facile d’ajouter du sucre en quantité, voire en excès ! De la même manière, quand on ne sait pas préparer un mortier pour construire un mur, on a tendance a augmenter la quantité de ciment. Dans les deux cas de figure, on gaspille une denrée chère sans en profiter au maximum.

Pour ce qui des élections, leur réalisation est aveuglée par le calcul tantôt juste et c’est tant mieux, tantôt erroné d» a certains politiciens et c’est très regrettable. Or, élire un représentant de la Région ou de la Nation doit être avant tout un « Témoignage » juste sans détours. Hélas ! Nombreux sont ceux ou celles qui sont inutiles voire négatif(ve)s car non productif(ve)s pour la Société et qui passent a travers les grilles des élections a cause de tous types de faux témoignages. A bon entendeur salut ! Le Député ou Représentant du peuple, lorsqu il est honnête, sait qu il doit mériter sa Noblesse et son Honorabilité via le respect de ceux/celles qui l’ont élu.

En s’adonnant a la drogue, les consommateurs sont considérés comme les ratés de la société au même titre que les cleptomanes. l’overdose est le dépassement qui se traduit dans bien des cas par la mort. En effet, l’usage excessif des drogues ou substances psychotropes est toxique. Le ravage est particulièrement observé chez les jeunes des quartiers difficiles. Dans le même ordre d’idées, les produits phytosanitaires et plus particulièrement les pesticides peuvent causer des intoxications alimentaires graves voire mortelles chez les consommateurs involontaires, et ce, quand le fellah ou agent agricole ou horticole ne maîtrise pas les doses de produit a appliquer sur les fruits et légumes, d’une part, et ne respecte pas le délai d’attente pour récolter et vendre sur le marché sa récolte, d’autre part.

Voyons maintenant le « Dépassement » a la base d’autres accidents comme ceux de la route ou du comportement civique. Il s’agit la du non respect du « Code de la route, de la famille, etc. ». Imaginez un peu quand le code génétique n’est pas traduit correctement, cela se manifeste par des mutations, parfois très graves, voire non viables. Idem pour n’importe quel code comme le code de la famille, le code du travail, le code de la route.

Dans le cas de ce dernier, le « Respect des feux tricolores » ou du « Signal STOP » est la moindre des règles a observer dans un pays civilisé disait Feu Pof. Dr Abderrahim El Harouchi, ancien Ministre de la Santé qu Allah ait son âme en Sa Sainte Miséricorde. Le non respect du « Code de la route » est donc synonyme d’hécatombe matérielle, humaine, etc. Ce « Dépassement » aux yeux de certaines petites cervelles est simple, mais hélas trop co»teux pour l’ensemble de la population ! Les cicatrices laissées béantes par ce phénomène ne se refermeront probablement plus jamais ! l’installation de radars onéreux ne semble pas venir a bout du phénomène du « Dépassement de la vitesse ». Peut-être, il est temps de recourir a l’installation permanente de faux « gendarmes ou policiers » a certains endroits stratégiques de la route.

Dans le cas du « Dépassement instinctif et bestial » de la pédophilie et des viols, le niveau de monstruosité est tel qu il devient ineffaçable de la mémoire des victimes.

Quant aux « Dépassements naturels » dus aux changements climatiques tels que les tsunamis, les raz de marée, les crues d’oueds, les sécheresses ou pénuries d’eau, etc., ils sont souvent la source de catastrophes. Les facteurs anthropiques sont, encore une fois de plus, la cause principale. A ce propos, les projets de construction doivent tenir compte de la « situation géographique et historique » du foncier. Il ne viendra jamais a l’esprit de construire dans un ancien lit d’oued ou dans un ancien marécage remblayé. Souvenez-vous des crues de Oued Flifal qui avait isolé la Faculté des Sciences d’El Jadida et obligé un jury de thèse d’Etat ès-sciences a siéger dans la Faculté des Lettres de la ville.

Autre « Dépassement grave » le feu. La aussi, le déclenchement de tous les types d’incendies est une calamité très souvent d’origine anthropique. Autre problème grave pour les zones semi-arides et arides : la « Désertification ». Malgré les progrès réalisés pour stabiliser les réserves hydriques des racines, le chemin est encore loin, d’autant plus que le phénomène de la « Désertification » continue de ramper et de priver les populations surtout nomades des maigres sources d’eau.

Récemment, une chercheuse américaine Theresa Dankovich (http://www.illionweb.com/societe/c-chaud/des-livres-pour-de-leau-potable/) a mis au point un « livre a boire » ou « drinkable-book » dont les pages permettent de rendre potable des eaux contaminées (http://www.maxisciences.com/eau-potable/the-drinkable-book-le-livre-revolutionnaire-qui-pourrait-ameliorer-l-acces-a-l-eau-potable_art35716.html) .

En conséquence, pour surmonter ces difficultés sans cesse croissantes, armons-nous de Savoir (M. Ettalibi, 2015) et n’oublions jamais de positiver et de rester optimistes pour l’honneur et le bonheur de notre chère patrie. Pour cela, il faudrait mettre le paquet sur la Formation et la Recherche. On a trop longtemps considéré la recherche comme un luxe, voire un super-luxe. Le triste résultat est la : la carence est criarde. Aucune Université marocaine ne figure dans le top mondial du classement Shangaï de cette année. Néanmoins, il est possible de relever les défis en éclairant les lanternes de chaque habitant. Il suffit de le VOULOIR sans attendre en investissant d’abord dans le capital humain. l’exemple de l’INDH sous le règne de S.M. Mohammed VI le démontre clairement.

En conclusion, le Saint Coran nous rappelle : « Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. Et craignez Allah, car Allah est, certes, dur en punition! ».

Moussa Ettalibi, Dr Sci., El Jadida le 20-08-2015

Pour en savoir plus :
Le Saint Coran : http://tanzil.net/
http://www.eljadida.com/actualite_news_el_jadida/jour-du-depassement-a5532.html
Moussa Ettalibi (2015) Eau et Capital humain, 262 p., Adrar Edition, Rabat, ISBN : 978-9954-35-284-7

M. Ettalibi, Dr Sci.
Eljadida.com

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