DHJ, 50 ans et toujours pas de dents !

Le Difaâ Hasani d’El Jadida vient de fêter ses 50 ans d’existence. Un événement qui allait passer inaperçu si le service Sport de la chaîne 2M ne lui avait consacré, dimanche 28 mai, un reportage dans l’émission Al Majalla Ar-riyadia. Malheureusement, la fête a été gâchée par la ritournelle litanie du manque de moyens financiers. Navrant !

Pour ce qui est d’un événement, c’en est un. Le Difââ Hasani d’El Jadida a 50 ans. Déja ! Cela méritait une fête, un rappel historique, de la réjouissance, un gala d’autant plus que les clubs, aussi vieux que cela, ne sont pas légion.
Pour exemple, retenons que le Difaâ a été créé un an après que le Raja de Casablanca a vu le jour (1948), et 8 ans avant la création de l’équipe des FAR (1958).

La fête du Difaâ n’était pas grandiose. On fait comme on peut, dirait l’autre. Mais elle a surtout valu par la présence de figures emblématiques, de grandes stars dont des anciens de l’équipe et des ex-gloires du football national, le grand Ahmed Faras en tête.

Lors de cette fête, le journaliste de 2M a recueilli les propos de Baba. Défenseur légendaire du Difaâ et surtout auteur du but qui a offert au Maroc son unique Coupe d’Afrique des nations en 1976. Baba était vraisemblablement ému, tout heureux de voir son équipe qu il chérit tant atteindre cet âge.

Alors que Baba exprimait sa joie, des responsables du DHJ ont insisté sur le manque de moyens. « Nous n’avons même pas un car pour faire les déplacements », a dit amèrement un dirigeant au micro de 2M.
Le reportage de 2M avait pour titre : « Le Difaâ d’El Jadida : 50 ans d’existence et même pas un moyen de transport digne de l’équipe ! »

Professionnalisme, vous dites ?

Créé en 195O, le DHJ est plus qu une simple équipe de foot. Un patrimoine national. Il est, cependant, curieux de relever qu en dépit de ces nombreuses années d’existence, l’équipe a un palmarès toujours vierge.
Aucun titre. Juste trois finales de la Coupe du trône (1977, 85 et 86), la première perdue face au Raja et les deuxième et troisième face aux FAR.

Pourtant, les grands joueurs n’ont jamais fait défaut au DHJ. De Maâroufi a Ryahi en passant par Baba, Chrif, Yaghcha, Bihi, Amanellah et la liste est longue, le Difaâ est un réservoir inépuisable de footballeurs dont le talent n’a rien a envier a la correction.

On regrettera, cependant, que le Difaâ, implanté dans l’une des régions les plus richement agricole au Maroc, Doukkala Abda, souffre ainsi du manque de moyens.

Dans le championnat de cette saison, le Difaâ accomplit un parcours respectable. l’équipe, qui a retrouvé l’élite la saison passée, a atteint son objectif, a savoir le maintien.

Après 27 matchs joués, le Difaâ occupe la 6e place. Il a gagné 8 fois, a concédé 14 matchs nuls et a été défait a 5 reprises.
Son attaque a inscrit 26 buts et sa défense en a encaissé 22.
Satisfaisant, en somme.

Mais de sombres nuages planent a l’horizon. Et, comme pour préparer l’opinion publique a une éventuelle déconvenue, on évoque le manque de moyens. Comme si les malheurs du football national sont a cantonner dans le seul aspect financier.
Diafaâ, quand relèveras-tu la tête ?

Abdelkader El Aine
Menara.ma

Auteur/autrice