Doukkala: Les dégâts de la sécheresse déja visibles

LES pluies ont beaucoup tardé et le marasme s’est installé auprès des agriculteurs des Doukkala. Et pour cause, les céréales jaunissent et les herbages se réduisent.
La sécheresse qui sévit actuellement dans le pays, br»le petit a petit les champs. Ce n’est pas la joie non plus même dans la zone irriguée. La situation en bour devient de plus en plus critique avec la persistance des conditions climatiques défavorables.
Le jaunissement des feuilles des céréales notamment de l’orge est très avancé. Les attaques des parasites ont aggravé la situation dans la zone côtière. Au sud de Sidi Bennour, 70% des cultures sont irrécupérables. «D ici quelques jours, la situation sera irrémédiable», indique un spécialiste. «Des précipitations permettraient au moins de faire pousser de l’herbe pour le bétail», ajoutent Brahim et Saïd Sadouk, agriculteurs dans la région de Ouled Frej.
Concernant l’eau d’irrigation, la réserve du complexe hydraulique Al Massira-Hansali était, au 6 janvier dernier, a 800 millions m3, soit 23% de sa retenue. La consommation d’eau d’irrigation destinée aux cultures retenues par la commission provinciale d’agriculture a atteint 104,5 millions m3. Soit 32% de la dotation totale accordée au périmètre des Doukkala et qui s’élève a 331 millions m3. La dotation en eau a été réservée pour 20.500 ha pour la betterave, 14.000 ha de fourrages et pour 47.000 ha pour les céréales d’automne.
Les emblavements en zone bour ont atteint 204.790 ha de céréales et 11.700 ha de légumineuses.
Le cumul des précipitations enregistré s’élève en moyenne a 88 mm. Contre 152 mm de la campagne écoulée et 195 mm représentant la moyenne d’une série de 42 dernières campagnes agricoles. Soit un déficit de 44 et 55% par rapport a la campagne agricole précédente et a la moyenne annuelle.
Il faut dire que la pluviométrie fut concentrée durant deux journées, les 25 novembre et les 25 octobre 2006. Et qui ont reçu, a elles seules, une pluviométrie moyenne de 61 mm, équivalent a 69% du total enregistré jusqu a ce jour (88 mm).
Dans la zone irriguée, les agriculteurs ont détourné l’eau réservée a la betterave pour les céréales. Une situation qui n’a pas été prévue au programme de l’Ormvad (Office régional de mise en valeur agricole des Doukkala). A noter que dans la zone d’irrigation, les cultures sont considérées a 45% bonnes, 45% moyennes et 10% mauvaises.
Les agriculteurs gardent malgré tout espoir avec les pluies annoncées. Car une récolte moyenne leur permettrait de «sauver» la situation. l’espoir est encore de mise pour les sols argileux. Ces derniers de grande porosité retiennent l’eau. Les champs aux sols sableux et durs sont les plus menacés par les mauvaises récoltes.

Les prix grimpent

CE n’est pas l’enthousiasme dans les souks ruraux hebdomadaires. Le prix du fourrage grimpe et celui du bétail diminue. La botte de paille qui se vendait 5 DH avoisine actuellement les 20 DH.
Le prix du son et la pulpe de betterave a aussi augmenté. «Personne n’en voulait, il y a quelque temps», disent les agriculteurs. La valeur du bétail qui a maigri est en diminution constante. Le veau qui se vendait dans les 10.000 DH est sacrifié aujourd hui au prix de 6.000 DH. La brebis qui était cédée jusque dans les 1.800 DH est écoulée parfois a 400 DH, au grand désespoir des petits fermiers. Pour ces derniers, c’est un moyen de troc pour se faire de l’argent pendant les souks hebdomadaires.
A noter aussi que les prix des légumes ont fortement chuté faute d’acheteurs dans le souk de Ouled Frej, dimanche dernier.

Mohamed RAMDANI
L’Economiste

Auteur/autrice