Doukkala – Maroc vert : Les premiers projets lancés

Les premiers projets-phares retenus par le Plan agricole régional (PAR) des Doukkala-Abda ont été lancés dans 3 secteurs. Le premier contrat-programme a été signé entre l’Association des producteurs de la betterave a sucre et l’entreprise Cosumar. Les superficies cultivées actuellement tournent autour de 20.000 ha. Cette étendue sera maintenue. Le plan consiste en l’augmentation de la production de 38% et l’amélioration de la teneur en sucre de 33%, indique Abdelaziz Ouakka, chef du département de développement agricole a l’Office régional de mise en valeur agricole (Ormvad).

En outre, les dernières dispositions sont en cours de finalisation entre les producteurs maraîchers et l’agrégateur OCE (Office de commercialisation et d’exportation). Il est question d’étendre les superficies réservées au maraîchage. Elles passeront de 2.000 ha actuellement a 5.200. l’objectif est d’augmenter la production de 640%, dit Ouakka. l’OCE va agréger les agriculteurs du secteur dans les zones de Chtouka et Oualidia a El Jadida et Ayer a Safi. Le projet concerne l’approvisionnement en intrants nécessaires et tend a faciliter l’accès aux financements et a assurer la commercialisation de la production. Pour ce faire, l’Office prévoit d’équiper 3 stations de conditionnement du maraîchage.

Améliorer la production de lait

Par ailleurs, un 3e projet est en cours de réalisation pour la consolidation du secteur de l’élevage avec les opérateurs-phares de la région (Centrale Laitière et Nestlé). Il est question d’approvisionner les producteurs en alimentation équilibrée, en l’achat de génisses de race, d’équipements et d’assurer un encadrement efficace pour améliorer la production de lait.
La superficie agricole utile (SAU) a Doukkala-Abda est de 1,57 million d’hectares. Le périmètre irrigué est de 114.650 ha (entre El Jadida et Safi).

Dans son ensemble, le Plan agricole régional a délimité 96 projets pour un investissement global de l’ordre de 10,5 milliards de DH. Il est réparti entre deux grands piliers (P1 et P2). Le premier compte 83 projets. Il concerne l’agriculture avec des projets d’investissement privés. Le P2, avec 13 projets donc, est dénommé «agriculture solidaire». Il y est question d’opérations d’épierrage, de remembrements, de plantations et de différentes actions sociales. Concernant la production végétale, 65 projets ont été retenus contre 31 pour celle animale. Il est prévu la réduction des superficies dédiées aux céréales a l’horizon 2020 avec parallèlement l’augmentation de la production de 78%. Les terrains réservés aux céréales passeront ainsi de 349.300 ha a 228.900 ha. La production augmentera grâce a l’amélioration des apports techniques avec la participation des différents acteurs locaux comme les CAM (Coopératives agricoles marocaines), les multiplicateurs de semences ou la Sonacos (Société nationale de commercialisation des semences).

Pour le lait, la situation actuelle est de 331.000 tonnes par an. Cette dernière passera a 500.000 t/an en 2020, assure le chef du département de développement agricole. Contradictoirement, l’augmentation du cheptel des vaches laitières n’est pas prévue. Les agriculteurs sont très souvent confrontés aux contraintes de la raréfaction de la ressource hydrique, est-il ajouté. Par contre, l’extension des superficies fourragères est au programme.
Le levier préconisé est l’amélioration de la race et des systèmes d’alimentation. l’objectif des opérateurs des Doukkala-Abda est de faire passer le nombre de génisses de race pure de 28% actuellement a plus de 50%. Les impacts prévus par les différents plans de développement agricole sont estimés positivement. Selon les études, la valeur ajoutée qui est de 4,1 milliards de DH, valeur d’aujourd hui, passera a 8,1 milliards de DH avec une variation de 112%.

En matière d’emploi, la situation présente passera de 15,8 millions de journées de travail a 25,9 millions (soit une augmentation de 64%). Par ailleurs, les projets potentiels de P1 et P2 seront accompagnés par la mise en œuvre d’autres actions a caractère transversal. c’est le cas pour la réalisation du programme national d’économie de l’eau d’irrigation (goutte a goutte) sur une superficie de 100.000 ha. La sauvegarde de la zone de Chtouka au nord de la ville d’El Jadida par la mobilisation des eaux d’irrigation a partir de Oued Oum Er-Rabiî pour l’irrigation de 200 ha entre dans ce cadre. Des interventions sont également programmées pour le remembrement des terres agricoles et des immatriculations groupées.

Le renforcement de l’encadrement des fils d’agriculteurs conformément au schéma directeur de formation établi entre le ministère de l’Agriculture et l’OFPPT n’est pas en reste. d’autres actions concernent l’alphabétisation fonctionnelle et la promotion de la femme rurale par la création d’activités génératrices de revenus.

Mohamed Ramdani
L’Economiste

Auteur/autrice