Eclairage domestique: La lampe économique gagne du terrain

A l’instar de l’Europe, l’efficacité énergétique séduit les ménages. En effet, cette mesure susceptible d’alléger la facture d’électricité trouve preneur même dans le monde rural. En témoigne l’installation de plus de 650.000 lampes basse consommation (LBC). Une opération qui s’inscrit dans le cadre d’un plan d’action de l’Office national d’électricité (ONE) qui vise l’installation de 5 millions d’unités en 2008.

Au total, le programme Inara devra permettre d’installer 15 millions en trois ans. Selon les responsables de l’ONE, «l opération, qui fait partie d’un vaste plan de maîtrise de la demande d’électricité (Demand Side Management, DSM), a connu un grand succès. La cadence est maintenant très forte puisque plus de 650.000 unités ont déja été installées dans les régions desservies par l’ONE», affirme Zakaria Botor, chef du projet LBC.

Les lampes recommandées par l’ONE sont produites par un fabricant de renommée internationale. Elles consomment, a éclairage égal, cinq fois moins que les lampes a incandescence et leur durée de vie peut atteindre jusqu a 15.000 heures, soit environ 15 fois plus que les lampes classiques.
L’installation de ces lampes est effectuée par des agents de l’ONE qui se déplacent gratuitement dans les foyers.

«Ces lampes sont facturées a 1 DH par mois sur 24 mois et nous offrons en même temps une garantie de deux ans. En cas de défectuosité, les lampes sont gratuitement remplacées», explique Botor. La lampe revient donc a 24 DH, mais les clients qui le veulent peuvent payer comptant. Dans ce cas, la LBC revient a 22,65 DH.

Les lampes ONE sont de puissance 18 watts (équivalent a une lampe classique de 100 watts). Et le client a le choix entre la lumière jaune et blanche.
Les lampes a basse consommation ne sont pas vraiment une nouveauté. Elles ont fait leur apparition sur le marché marocain il y a déja quelque temps. Mais il est difficile de trouver des modèles qui ne br»lent pas dès les premiers jours. «Le ministère du Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles technologies est d’ailleurs en train de prendre des mesures pour rendre obligatoire l’application des normes de sécurité et de performance concernant les lampes a basse consommation. Le contrôle et l’homologation par un laboratoire certifié seront préalables a l’introduction des lampes sur le marché», déclare-t-on auprès de l’ONE.

Les clients des grandes villes intéressés par l’achat de ces lampes doivent encore patienter. Pour le moment, a Casablanca, seule l’agence de l’ONE située dans le quartier Lissasfa en assure la commercialisation. Comme il n’a pas vocation a vendre ce type d’article, l’Office est en train de passer des conventions pour pouvoir commercialiser ses lampes a travers son réseau de distributeurs: Lydec a Casablanca, Redal a Rabat, Amendis dans le Nord et les régies de distribution d’eau et d’électricité dans le reste du territoire.
A rappeler, enfin, que l’opération Inara vise uniquement les clients dits «basse tension» (ménages, magasins, commerces). Les industriels, eux, ne sont pas concernés puisqu ils sont déja dotés d’un éclairage économique via les tubes a néon.

Pour assurer le succès de l’opération, l’Office a mis en place un vaste plan de communication pour convaincre les usagers d’adhérer a la démarche de l’ONE visant la réduction de la consommation d’énergie. «Les clients sont satisfaits et persuadés de l’intérêt de changer de lampes d’autant plus que l’offre commerciale est intéressante», déclare Botor.

Par ailleurs, l’ONE a dispensé une formation marketing a ses installateurs pour leur apprendre quelques règles de base pour convaincre les clients et leur expliquer les avantages des nouvelles lampes. Et, en guise de support pédagogique, un kit de démonstration est disponible dans chacune des agences du réseau ONE.

Double objectif

Le projet Inara vise deux objectifs. L installation de 5 millions de LBC par an se traduira par une économie de 300 GWh, soit l’équivalent d’une fois et demie la consommation annuelle d’une ville de la taille d’El Jadida (600.000 habitants) ou de sept fois une ville comme Essaouira. A l’horizon 2010, l’ONE aura économisé 900 GWh.

Le deuxième objectif visé par l’opération consiste en l’effacement de puissance de 200 Mw durant la pointe, c’est-a-dire au moment où la consommation d’électricité atteint son paroxysme, soit de 20 h 30 a 23 h. Or, pour produire ce volume d’énergie, il faudrait construire une centrale thermique au prix de 2 milliards de DH. l’opération permettra donc d’économiser 6 milliards de DH pour la période 2008-2010.

Toutefois, les consommateurs n’ont pas de quoi se frotter les mains. l’ONE ne baissera pas pour autant ses tarifs. En effet, selon Botor, «l offre étant ce qu elle est, l’ONE est seulement en train d’essayer de maîtriser la demande pour assurer une meilleure adéquation entre les deux». Cependant, l’utilisation de ce type de lampe permettra d’alléger la facture d’électricité, qui pourrait être réduite jusqu a 40%.

Hassan EL ARIF
L’Economiste

Auteur/autrice