Economisons l’eau dans les industries!

Faire des économies d’eau dans le milieu industriel est possible et même vital. Les industries qui ne recyclent pas leur eau peuvent en perdre près de 90%! Le Centre marocain de production propre (CMPP) vient de rendre publique une étude intitulée: «L économie de l’eau dans le secteur industriel marocain». Celle-ci a été conduite avec l’appui technique du Réseau des experts de l’environnement français, EA. Elle s’est étendue sur plus d’un an (cf. encadré). c’est le ministère de l’Industrie et du Commerce qui a initié le projet, et il a été cofinancé par le service de Coopération et d’Action culturelle français.

L’étude a nécessité la réalisation de plusieurs diagnostics-pilotes afin de montrer aux industriels, l’efficacité de la mise en œuvre de mesures de gestion et de rationalisation de l’eau sur la productivité d’une part, la qualité des produits et la protection de l’environnement de l’autre, indique Pascal Gemperli, chargé de Communication au Centre marocain de production propre.

Sept entreprises ont été auditées. Il s’agit des Conserves Nora a Meknès, La Monégasque a Kénitra, Dychem, spécialiste de la fabrication de colorants alimentaires et industriels basée a Casablanca. Sur la liste également Daricouspate sise a Salé, Nestlé Maroc a El Jadida, Polymédic a Casablanca et la société Siof basée a Fès.

«Une suite favorable, a l’issue des audits, a été enregistrée au niveau de trois entreprises», explique Gemperli. Un contrat de 5.000 euros, soit près de 55.000 DH, a été signé entre la société Dychem et Fluides et Automatisation, une entreprise française. Ce contrat porte sur la réalisation des essais-pilotes de caractérisation et de filtration membranaire pour des échantillons des effluents de Dychem.

De même, La Monégasque s’est engagée sur une étude d’avant-projet menée par le français Ternois. Et ce, afin d’installer une station de traitement des affluents liquides pour un montant global de plus de 1,5 million d’euros, soit environ 16,5 millions de DH. 70% des équipements proviendront de l’Hexagone, explique le CMPP.

Ternois devrait coopérer, en outre, avec la société Nora pour l’installation d’une station de traitement des affluents liquides, également. Le montant engagé est légèrement inférieur: 16,28 millions de DH, indique le Centre.
Par ailleurs, les deux projets, Nora et La Monégasque, ont été présentés au Fonds de dépollution industrielle (FODEP) afin de bénéficier d’un don de 40%, indique Gemperli. l’accord a été donné et la constitution des dossiers est en cours de finalisation.

La démarche

L’étude, démarrée en 2004, a nécessité plusieurs phases. La première a consisté en un séminaire de formation des industriels sur le thème de la gestion des eaux. Quelque temps après, le premier audit technique de l’usine est réalisé par les experts français d’EA et du CMPP.
Des conseils seront alors fournis pour notamment la pose de compteurs sur plusieurs points de la fabrique. La deuxième visite sur site, elle, restitue l’audit et est accompagnée d’une étude approfondie des données fournies. Elle marque aussi le début de la campagne de prélèvements et d’analyses.

Une troisième visite sur site est réalisée quelques mois après. Celle-ci a pour finalité la présentation des voies de développement possibles, indique le CMPP. La dernière étape concerne la présentation du projet technique et financier de traitement et de valorisation des eaux résiduaires aux entrepreneurs.

Cline PERROTEY
L’Economiste

Auteur/autrice