El Jadida/Approvisionnement en eau des douars Le blocage des propriétaires terriens

El Jadida veut brancher ses douars a l’eau potable, mais le projet trouve une bien farouche résistance auprès des propriétaires terriens. Le plan Mazagan espère approvisionner 135 localités rurales appartenant aux communes Oulad Rahmoune, Sidi Hssayne Ben Oulad Hamdane, Chiîyaâte Abderrahmane, Al Haouzia et Oulad Hssayne. Pour un co»t de 68 millions de DH, l’approvisionnement en eau devrait bénéficier a un peu plus de 51.000 personnes. «Le plan Mazagan d’adduction a l’eau potable est en phase d’exploitation, l’état d’avancement a atteint 98%. Toutefois, il reste quelques petits problèmes que nous sommes en train de résoudre», indique un responsable de l’ONEE a El Jadida.

A vrai dire, certains agriculteurs s’opposent a la pose de canalisations et a l’installation des bornes fontaines sur leurs terrains. Des négociations sont engagées avec ces propriétaires terriens en vue de trouver une solution. Ce n’est pas tout, un autre petit détail retarde la mise en œuvre de huit autres bornes fontaines: «Nous peinons a trouver des gardiens gestionnaires pour huit bornes fontaines», reconnaît le responsable régional du projet. Et sans la désignation de ces vigiles, l’exploitation ne peut démarrer de crainte que des mécontents s’en prennent au matériel. Une autre région, un autre plan d’adduction a l’eau. c’est le plan de Chtouka qui vise a approvisionner 79 douars. Quatre communes sont concernées, en l’occurrence Laghdira, M Harza Sahel, Sidi Ali Ben Hamdouche et Hachtouka. Ce sont 98 millions de DH qui permettront d’amener de l’eau a 48.000 habitants de ces collectivités rurales. Le projet est finalisé a hauteur de 90% en termes de mise en place du réseau et d’installation d’ouvrages d’art (réservoirs et stations de pompage). Mais il n’est pas encore opérationnel. Et pour cause, sur les 163 bornes fontaines prévues, seules 22 ont été effectivement réalisées. «Le projet, en dépit des avancées, n’a pas pu passer a la phase d’exploitation en raison d’un problème foncier que nous avons pu résoudre récemment et la mise en oeuvre est prévue pour fin 2013», explique un responsable local. En fait, pour ces projets de branchement a l’eau des localités rurales, un même problème bloque le passage a l’exploitation: le foncier. Les propriétaires refusent que l’ONEE installe ses équipements sur leurs propriétés.

Oulad Fraj n’est pas mieux lotie. Dans cette localité, l’opposition des habitants est encore plus farouche. Ils refusent a l’ONEE la mise en place des réseaux et des bornes fontaines. Ils ont même saccagé certains des dispositifs mis en place. Conséquence: blocage de l’exploitation d’un projet qui a co»té 28 millions de DH et dont l’objectif est de brancher sept communes rurales (Oulad Fraj, Sidi Ali Ben Youssef, Chibate, Maghrass, Sidi Ismaïl, Oulad Hssayne et Lakouassme), soit un peu plus de 17.000 habitants.

Le plan Boulaouane, bien qu il ait été totalement installé, a également subi la vindicte des habitants locaux qui s’en sont pris aux installations hydrauliques. d’un co»t de 49 millions de DH, le projet équipe trois communes rurales (Mettouh, Boulaouane et Zaouiyate Lakouasseme) afin d’approvisionner 38.500 habitants.

Le plan de Sidi Ismaïl qui projette l’approvisionnement de 48.000 habitants dans 102 douars pour un co»t de 91 millions de DH a été carrément bloqué pendant quelque temps. «Et pour cause, un propriétaire refuse que l’ONEE construise une station de pompage sur son terrain», affirme le responsable du plan Sidi Ismaïl. Heureusement, une issue a été trouvée: «Nous avons convenu de construire la station dans un terrain limitrophe et l’exploitation est prévue pour fin 2013», poursuit-il.

Les autres plans, en l’occurrence ceux de Moulay Abdellah-Sidi Abd, dotés de 83 millions de DH, n’ont pas, non plus, connu d’issue heureuse. Les gens s’y opposent en saccageant des installations (bornes fontaines) et en s’opposant a la mise en place des divers équipements et ouvrages sur leurs terrains. Résultat: une exploitation partielle et un retard de livraison.
Ces agissements et cette opposition font que le projet d’approvisionnement qui a démarré en 2007 peine toujours a être finalisé. «Les études techniques ne suffisent pas. Pour ce genre de projets qui impliquent des populations, il faudrait en plus des études sociologiques. A défaut, l’on tergiverse a l’infini», estime un élu local. Le projet avance tant bien que mal pour approvisionner 616 douars, 273.000 bénéficiaires pour 417 millions de DH.

Ali JAFRY
L’Economiste

Auteur/autrice