El Jadida célèbre la poésie par La Nuit des Poètes

c’est dans la Médiathèque Driss Tachfini, en plein milieu du magnifique Parc Hassan II, qu a eu lieu en ce mercredi 21 mars, la troisième édition de « la nuit des poètes ».

Peut-il y avoir meilleur accueil et magnifique façon de fêter le retour du printemps qu en partageant, pendant quatre heures, le bonheur de ces poètes venus des quatre coins du pays ?

La poésie c’est la vie. La fêter, c’est faire un hymne au Mot. En la célébrant c’est une manière, de s’offrir une pause dans ses diverses courses-poursuites, de se permettre un retour sur soi, de parvenir a une nouvelle réflexion sur la vie et sur ce qu elle offre d’essentiel.

Commémorer la poésie c’est éveiller notre humanisme, c’est passer outre les obstacles et rapprocher les hommes, car la poésie reste un langage universel et sans frontières.

c’est pour toutes ces raisons et, sans aucun doute, aussi grâce a ces acteurs de Dame Nature annonçant le retour du printemps : les arbres centenaires du parc Hassan II, les senteurs des fleurs, ces aquariums a ciel ouvert, ces coccinelles et ces abeilles faisant mille bruits de leurs ailes comme pour applaudir l’arrivée de cette douce saison, que nous avons été immédiatement séduits par l’ambiance paisible et sereine émanant de cette magnifique médiathèque.

Nous nous sentions comme happés par elle, par sa beauté si naturelle et si irrésistible a la fois. Partout des livres de littérature, de sciences, de langues, d’artsa portée de main, comme pour vous quémander une caresse, un simple geste, mais un geste « fatal », capable de vous aiguiser l’appétit et vous pousser a le dénuder, pardon a l’ouvrir et a comprendre qu aujourd hui, plus que jamais, la Culture est pour tous et a la portée de tout un chacun.

Heureux, comme tous ces poissons colorés qui peuplent les trois aquariums du parc Hassan II, nous f»mes agréablement ramenés sur terre par une douce musique, jouée en bas volume, comme pour éviter de trop attirer l’attention et faire en sorte que l’ambiance générale baigne dans un doux fond musical. c’était l’orchestre d’Al mawcily Académia de l’incontournable M. Mohamed Riday.

Ce fut trop d’émotions pour un soir, trop pour une assistance totalement séduite par la profondeur des poèmes et la magnificence des lectures et des gestes. Un pur bonheur.

Un grand Bravo a MM. Abdessalam Amarir, Directeur régional de la culture, Abdellah Slimane, Directeur de la Médiathèque Driss Tachfini, a Hamid Fikri, Président de l’Association du même nom et a tous ceux qui ont veillé, de prés ou de loin, a l’organisation et a la réussite de cette troisième édition. Merci d’avoir permis a la cité de Driss CHRAIBI, Abdelkbir AL KHATIBI, Mohamed AL AROUI… et aujourd hui Maria ZAKI, Chouaib DOUIB, Fatima MOUTIH d’accueillir le printemps de la plus romantique des façons.

Grâce a la justesse de ses mots, a leurs pérennités et leurs atemporalités, la poésie répond de la meilleure des façons aux aspirations actuelles des jeunes : Amour, bonheur, dignité, et décrit de manière imagée leur désillusion, malheur, tristesse, injustice.

Vingt et un poètes ont défilé lors de cette manifestation :

– Neuf en langue arabe : Abdelâziz Aboulkacim, Amine El Bilali, Said Ettachfini, Zahira Hamami, Hassnae Addi, Bouchaib Atrane, Azzeddine El Maâzi, Amine Najib, Mohamed Gabbi.

– Neuf au Zajal : Abdelmajid El Bahli, Fatima Bel Laâroubi, Salheddine Zouhair, El Habib El Assali, Idriss Lamrabet, Abdelkrim Mahi, Abdelilah Moutawakkil, Abdelkrim Moslim, Omar Nafissi.

– Et trois dans la langue de Molière : Khatiba Moundib, Habiba Zougui et Atif Mokhtari.

Portes promises

Viens sans venir, trace tes pas
Dans un empire où la Reine ne chante pas,
Où les colombes viennent se reposer,
Se cachent dans l’ombre de l’olivier.
Leurs yeux sont aveuglés par trop de sang criard,
Ces voix enfantines qui gémissent avec art,
Ces souffrances qu un seul soupir résume
Et le règne de cette verdure posthume.
Les colombes attendent, attendent
La métamorphose de ce monde en Eden

Habiba Zougui

——– ——–

le grand départ
rarement on s’y prépare
quand l’heure sonne
c’est l’irréparable qui trône
le cœur se tord et se brise
la douleur électrocute et tétanise
la séparation vous afflige
gelé par la bise
le temps se fige

Khatiba Moundib

Notons enfin que, parmi la pléiade des poètes qui ont été programmés lors de cette soirée, une majorité a autofinancé l’édition de ses recueils et veillé a leur distribution gratuite lors de pareilles manifestations uniquement par amour pour la poésie.

Rendons hommage donc a cette coquette ville qui, par ses cafés littéraires (naissance de l’Association des Amis du Café Littéraire : El Jadida Mazagao dont la première rencontre avec Maria Zaki a réalisé un succès phénoménal auprès des étudiants, enseignants), son ciné-club, ses multiples galeries d’expositions, ses soirées de poésie, de musique honore tant ses habitants que l’activité culturelle qu elle ne cesse de promouvoir a chaque occasion.

Marrakech

Marrakech ville de ma jeunesse
Tu m as donné joie et tendresse
Tes palmiers accueillent le visiteur avec finesse
Les vents caressent tes remparts ocre avec délicatesse
La koutoubia s’érige en hauteur comme une déesse
Et la place Djemaa EL F na toujours en kermesse

Atif Mokhtari Warzazi

Abdellah HANBALI
L’Opinion

Auteur/autrice