La réalisation de deux grands projets complémentaires va permettre a El Jadida de prétendre enfin au statut de destination touristique a part entière. Pour l’instant, la ville vit du tourisme de passage. La durée moyenne de séjour est de 2 jours, soit 3 fois moins que les destinations balnéaires. La station balnéaire Mazagan et le site de Sidi Abed devraient lui faire franchir un palier dans la compétition avec les pôles traditionnels, Marrakech et Agadir. Les deux stations offriront une masse critique litière de 14.000 lits.
Ce qui transformera la région de destination de passage en celle de séjour, indique Noureddine Sridi, délégué provincial du Tourisme.
La station Mazagan, aménagée par Sol Keizner, sera ouverte a l’automne prochain. Elle cible essentiellement la clientèle dite a haute contribution et internationale. Le site aménagé par CKMD a Sidi Abed (30 km au sud en allant vers Oualidia) aura, lui, un mix-marketing qui privilégie la demande locale. Ce complexe aura une capacité de 8.072 lits et générera 500 emplois directs.
Le département du Tourisme considère ce projet comme une première réponse au déficit de l’offre d’hébergement adaptée a la demande de nombreux touristes locaux qui se déplacent en famille.
A part les deux stations balnéaires en cours d’aménagement, une dizaine d’unités hôtelières viendront rafraîchir l’offre de la destination. Longtemps considéré comme le point noir de l’entrée de la ville, l’hôtel Doukkala sera bientôt démoli. Son propriétaire, le Saoudien Abou Al Jadayel, a présenté un projet d’un complexe touristique de 4 étoiles sur le site pour 100 millions de DH. Le projet a été validé par les autorités locales et les autorisations de construire sont en cours d’instruction. l’autre point noir est l’hôtel Marah ou Marhaba pour les nostalgiques. Il reste malheureusement encore en bute a des procédures juridiques. Deux autres établissements 3 étoiles d’une capacité de 160 lits et un 2 étoiles de 104 lits seront construits cette année. Un projet de construction d’un complexe touristique a reçu un avis favorable a Sidi Abed a côté du projet Biladi. Le promoteur compte construire un hôtel de 88 chambres et 10 suites, un centre commercial et un ensemble résidentiel de 157 villas. Le projet est estimé a 220 millions de DH.
Le centre d’Oualidia, où des unités touristiques s’installent, concurrence quelque peu El Jadida dans le secteur. Pour citer, la société Actif Invest, filiale de BMCE Bank, compte construire un 4 étoiles. Pour accompagner le développement de ces projets, le département du Tourisme en collaboration avec les instances locales réfléchit sur un plan d’action pour développer des niches complémentaires.
Il est question notamment de la mise en valeur de l’arrière-pays dans le rural. Il s’agit de circuits touristiques vers la kasbah de Boulaouane en passant par les Tazotas (constructions monolithiques), par les souks hebdomadaires et par des visites chez les fauconniers de Lakouassem.
La casbah de Boulaouane, site charmeur sur une colline entourée par l’Oued Oum Er-Rabia, a grand besoin de valorisation. Des circuits le long du littoral vers Oualidia sont également a l’étude. Des chapelets de plages vierges, comme le site Sidi Moussa, sont d’un attrait indéniable.
Zéro sanitaire public
Le développement touristique passe par la mise a niveau de la ville. Actuellement, toutes les voies de circulation d’El Jadida sont défoncées, parfois impraticables. Comme dans beaucoup de villes en développement, les problèmes de stationnement commencent a se poser avec acuité. La situation devient critique pendant la saison estivale lorsque la population de la ville augmente d’un tiers au moins. Les gardiens de voitures font la loi, et nombreux agressent ouvertement les automobilistes en toute impunité.
Des trottoirs, en principe du domaine public, sont envahis illégalement par les cafés, les snacks et des commerces. Les sanitaires font également défaut. Les touristes, très nombreux en été, sont obligés de passer par les cafés.
M. R.
Marocvoyage.net
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