En toute franchise avec Lang Jean Christian

Homme de défi, il accepta de prendre le DHJ a un moment où Talibe Abderrahime a voulu jeter l’éponge au lieu de tenir tête a ses supporters qui lui rendaient la vie dure même en séance d’entraînement ! Ousman Diouf, son adjoint fit le nécessaire en maintenant le cap durant six matches… Et voila que l’opportunité se présente a Toumi Abdellah, le président du club doukkali d’engager un entraîneur français inconnu dans la sphère footballistique marocaine mais qui a fait de belles choses en Tunisie !

J.C Lang puisqu il s’agit de lui, attiré par le football marocain, saisit lui aussi cette aubaine pour relever le défi de gagner la place qui permettrait au DHJ de jouer une Coupe africaine voire arabe ! Derrière ce challenge Lang voulait aussi se faire connaître par tout le monde du football marocain afin de s’imposer sur la scène footballistique comme un coach intéressé par la technique et le charme du football africain. En presque quatre mois de temps, il conquit le public, les joueurs et les dirigeants ! Lui-même lors de notre discussion prélude nous avoua qu il a l’impression d’avoir toujours vécu a El Jadida alors qu il n’a jamais mis les pieds au Maroc !

Décuvrez les différentes facettes de cet homme a travers cet entretien.

L’Opinion-Sports : Tout d’abord, félicitations pour le bilan positif avec le club doukkali dont les supporters aimeraient savoir qui vous a motivé a le prendre en mains ?

Jean Christian Lang : « La réponse est très simple puisque j ai déja travaillé en Tunisie en tant que directeur technique national en 2001. Cette année la nous avons gagné a Tunis même, les Jeux Méditerranéens… Le football d’Afrique du Nord m a toujours terriblement attiré parce qu il y a une vraie technique de jeu court, très pur, il y a des lacunes évidemment, mais ça me motive ! Les mini-jeux, les espaces courts, le taureau… ça me séduit ! a m a toujours passionné… Donc le Maroc comme la Tunisie est spécialiste de ce football qui m attire ! Et comme je ne connaissais pas le Maroc je m étais fixé un défi personnel, a savoir me faire connaître par le football marocain dont les différents clubs qui sont le WAC, le RCA, les FAR… etc. Et comme le DHJ était a la recherche d’un entraîneur, j ai voulu tenter l’expérience puisque le président m a offert la possibilité de venir aider le club et, chemin faisant me faire connaître au Maroc » !

Dois-je comprendre qu il n’existe aucun contrat qui vous lie au DHJ ?
Il ne s’agit pas de contrat mais d’un engagement de rester au DHJ jusqu a la fin de la saison avec bien s»r des objectifs et une manière de pouvoir travailler.

Un contrat moral alors ?
Un contrat plus moral qu écrit !

Donc libre de tout engagement ?
Ah oui oui complètement !

Peut-on connaître vos objectifs ?
Eh ben, en dehors du fait de me faire connaître par le football marocain, je m étais fixé comme objectif de finir dans les quatre premiers, a savoir pratiquement une coupe arabe ! Donc un parti très osé mais sur lequel je m étais appuyé parce qu il est difficile et que je suis un homme de défi, voila pourquoi j ai accepté ce challenge !

Difficile ! Est-ce le fait de changer de pays ou le passage d’un club « pro » a celui d’amateur voire la méthode de travail… Qui vous laisse dire que c’est difficile ?
Difficile parce qu au départ, il y a une différence qui paraît de l’extérieur énorme entre un club comme le WAC, le RCA, les FAR, etc et un club comme El Jadida qui est une petite province du Maroc et qui a un football aujourd hui agréable. Donc, la difficulté, c’est vrai, c’est de lancer un défi dans un club plutôt modeste, aux moyens modestes et de prétendre se qualifier pour une Coupe africaine ou arabe c’est un défi relativement difficile mais le passage du football professionnel au football amateur n’est pas en fait un vrai problème puisque, quant on est professionnel, on est habitué a travailler en tant que professionnel on a une mentalité de professionnel… Que les joueurs ne soient pas complètement « pros » par des contrats enregistrés a la fédération ou a la Ligue, ça n’est pas le problème (!).
Nous, les entraîneurs, nous sommes convaincus qu il faut travailler même avec les amateurs, même avec les enfants, il faut travailler d’une manière professionnelle ! Mon objectif c’était d’aider les joueurs a comprendre ce que le mot professionnalisme voulait dire, non pas seulement en terme de contrat mais en engagement personnel dans la vie, dans l’évolution du club » !

Donc un respect a un règlement établi ?
Voila, des règles qui sont pré-établies par l’entraîneur et le staff en général que les joueurs doivent respecter. Ce ne sont pas des règles draconiennes de militaires , ce sont des règles de respect ! Le respect du travail des autres, de la hiérarchie, des horaires, du partenaire, de l’adversaire, de l’arbitre, du public, etc. Et surtout et avant tout le respect de notre employeur, le DHJ. Donc le respect de nos patrons qui sont les dirigeants. En France, on a un proverbe qui dit « n’oublions jamais qui beurre la tartine »… Et c’est ce que je voudrais faire comprendre aux joueurs et c’est ce qu ils ont compris !

Donc on parle du groupe. Est-il en bonne santé ? Tiendra-t-il le coup jusqu a la fin de la saison pour atteindre l’objectif ?
a j aimerai le savoir (grand sourire) mais une chose, est certaine, le groupe a commencé a prendre naissance autour du match de Meknès parce qu avant il y avait une période de prise de contact, il fallait mieux se connaître pour établir une stratégie pour définir l’avenir de notre mission…
Après Meknès, il y a eut un petit sentiment de naissance d’un groupe de vingt deux joueurs qui sera le défenseur des couleurs du DHJ dans le championnat et qui sera surtout l’avocat de ce projet de finir dans les quatre, cinq premiers. Pour ce groupe il a été créé, il commence a m»rir progressivement, a s’épanouir et a créer ses propres règles. J appelle ça, la loi du vestiaire et le vestiaire doit avoir sa propre loi où l’entraîneur ne rentre pas parce que les joueurs ont décidé que pour rentrer dans ce groupe, pour rentrer dans ce vestiaire, il fallait avoir une certaine manière de vivre ensemble… Et aujourd hui je constate que le groupe n’est pas seulement constitué, n’est pas seulement solide, il a aujourd hui ses propres règles, ses propres habitudes et ses propres repères ! Moi je me régale, aujourd hui de voir que ce groupe la tout le monde en parle avec énormément d’affection et de respect aussi.

Bien, a partir ces objectif purement sportifs, vous vous êtes fixé d’autres challenges ?
Ah oui, oui, je m étais fixé trois objectif personnels… Le premier c’était de gagner, j ai la mentalité de gagneur, il me fallait absolument gagner le respect des joueurs – ça se gagne au travers d’une forme de compétence et d’intégrité. Le deuxième c’était de gagner la reconnaissance des dirigeants avec un travail sérieux programmé avec beaucoup d’application dans la vie du club a savoir, comment développer notre club, comment le rendre meilleur, comment progresser, comment établir un projet d’avenir pour le DHJ ? Le troisième c’était gagner l’affection du public des grands Doukkala. Je pense que j en ai gagné une grande partie parce que les résultats sont un peu meilleurs !

Oui tout baigne comme on dit mais comme vous êtes libre de tout engagement. Peut-on connaître les perspectives d’avenir ?
Vous n’êtes pas sans savoir que les entraîneurs professionnels sont soumis a des règles. A propos de l’avenir, le président a souhaité qu on se rencontre pour éventuellement voir la possibilité de faire un contrat d’une manière officielle et je pense que ça va se faire dans une quinzaine de jours a trois semaines mais a côté de ça, il faut que j avoue parce que je n’ai jamais pris personne en traître que j étais venu au DHJ pour essayer de me faire connaître au Maroc ! Donc j ai d’autres contacts avec d’autres clubs, que ce soit en Afrique ou en Europe ! Maintenant les propositions éventuelles du DHJ parce que je n’ai pas encore reçu de propositions officielles mais les discussions que nous aurions avec le DHJ m honorent et ça me fait terriblement plaisir parce que le DHJ j en ai découvert une partie, je pense avoir fait le plus compliqué, le plus difficile a décrypté un petit peu la manière de fonctionner des hommes et les possibilités du club… Je pense que les possibilités du club sont dans mon esprit et mon cœur énormes et je suis en dessous de la vérité dans mon esprit aussi parce que l’équipe est très très jeune, il y a un réel état d’esprit qui a pris corps aussi bien a l’entraînement qu en match, il y a des garçons auxquels je prédis un grand avenir et si toutefois ça devait être moi chargé de les amener a un plus haut niveau, j en serais ravi et fier.. Et j espère avoir bientôt l’occasion de pouvoir parler de mon avenir ! Dans l’immédiat, mon avenir c’est dans trois jours, dans dix jours voire jusqu a la fin du championnat ! l’avenir se décidera de lui-même mais je suis content que les dirigeants aient penser de contracter officiellement avec moi pour la saison a venir.

On a parlé de vous, des dirigeants, des joueurs mais pas de votre Staff?
Alors la, je suis très a l’aise pour répondre parce que je peux affirmer que j ai le meilleur staff du Maroc c’est clair c’est précis et c’est sincère ! M Barek Bihi est un directeur technique exceptionnel de compétence et d’intégrité, je me régale de travailler avec lui – Ousman Diouf, un adjoint qui connaît le football marocain sur le bout des doigts, un collaborateur précieux et compétent – Laâbad, le préparateur physique des gardiens je luis prédis un destin de très haut niveau. Il a une âme d’éducateur, il transmet bien son savoir. La preuve Ayoub Lama compte parmi les meilleurs gardiens de but du Maroc ! Vient juste derrière le préparateur physique, Mouhcine Daraoui, on a eu un cycle de travail de trois semaines, plutôt fort, difficile que les joueurs ont eu un petit peu mal a encaisser mais aujourd hui ou va finir notre saison sur les chapeaux de roue. Puisqu on a dansé sur le ventre de beaucoup d’équipes sur le plan athlétique. Donc je me rends compte que les quatre volets qui sont la préparation physique, la tension, la direction technique et les gardiens de but, je suis s»r de moi j ai le meilleur staff du Maroc. Vous ajoutez a ça un garçons comme Abdessamad, notre Kiné, toujours disponible, il aime son équipe, plein d’humour, il se fond avec les joueurs.
Sans oublier Datem Bayade dont l’intimité avec les joueurs est un secret professionnel !

Dites-moi si vous partez du DHJ, vous allez souffrir du manque de ce beau monde ?
Honnêtement si je dois partir puisque j ai des contacts, c’est normal. Si je pouvais, j aimerai tout le monde avec moi ! Mais par respect pour le DHJ que j aime, je ne le ferai pas ! Mais je serai tenté d’amener plusieurs éléments de ce staff (!)

Et pour conclure :
Je me plais beaucoup au Maroc, la ville d’El Jadida est très plaisante, le Marocain, est d’un naturel accueillant… Ma femme a adoré ce coin charmant du Maroc ! Je ne peux dire qu une seule chose, si je devais partir, je partirai avec le cœur très gros mais c’est le football professionnel qui est ainsi fait ! Mais pourquoi pas continuer l’expérience avec le DHJ parce que j ai planté quelques racines ici et pourquoi pas les entretenir pour l’avenir !

Abdellatif CHERRAF
L’Opinion

Auteur/autrice