Fable d’Oued Flifal

Flifal ou Flifla
Est un fleuve a Doukkala
Dont les masses médias
Ont beaucoup parlé
Le siècle passé

Mais autrement dit
Flifal est toujours existé
Et ça fait trois décennies
Qu il n’a pas manifesté

Et d’après la réalité
Et selon son identité :

Son père est un Maâchi
Descendu du barrage « Ben Maâchou »

Sa mère est une ounia
Descendante d’ « El ounate »

Et d’origine Chrif et Doukkali

Son casier judiciaire est vierge
Fleuve sans activités et son mariage
Il vit encore son troisième âge
Malgré le blocage
Qu a connu son village

Pendant les années de sécheresse
Quand le monde a vécu la tristesse
Il est devenu sensible et a l’angoisse :

En 90 a vu les grèves dans sa région
En 91 a lu la guerre sur sa nation
En 92 a entendu parler sur la constitution
En 93 a connu ce que sont les élections
En 94 a maîtrisé la situation
De son Etat Nation

Mais en 95 l’année des années
Depuis le 16 Mai
Selon le Procès des Procès
Le Procès Verbal
De la Banque Mondiale

Flifal a assumé sa responsabilité
Seul dans la campagne qui habitait

Parce que les campagnards ont immigrés
Et c’était le seul fidèle qui restait
Personne a ses côtés

Il est devenu solitaire
Obligé a se taire

Parce qu ils ont abandonné la terre
Vers ils ne savaient quoi faire

Puis en 96 mois de Février
L’après midi d’un mercredi
Flifal a tout compris
Et il a réagi

Parce qu il s’est senti
Abandonné et humilié
Frustré et trahi

Alors Flifal a voulu se changer
Et ne plus être ce qu il était

Il a réagi
Fou et enragé

Flifal a décidé
De tester les Jdidis
S ils sont des vrais Doukkalais

Mais
Quand il a voulu descendre
Il n’a trouvé personne a l’écouter
Et nul n’a essayer de comprendre

Flifal s’est mis en colère
Et a mis sa tête sous terre
En poussant des cris de tonnerre
Dans un état vulgaire

Donc Flifal est devenu fou
Il a roulé sans roues
Jusqu au panneau
Où il y a une pierre et une photo
Dit « le virage »

Et dans une discution en clin d’œil
De bouche a oreille
Il a décidé de trouver un travail
Pour quitter les vaches et la paille
Et laisser le bled aux volailles
Vers El Jadida comme un train sans rails

C était en mois de Ramadane
Que Flifal a tracé son chemin
Le temps où les Jdidis sont a jeun
Pour mettre fin a sa faim

Oui c’est un mercredi
De 96 en mois de Février

Flifal s’est évadé
De la « Monté verdé »
Dite « Jbel Lakhdar »
Vers les Jdidis
A la recherche des évadés
Et ses droits a l’égalité
A travailler et a la liberté

Alors il a calculé le tout
Et a sorti tous ses atouts

Angoissé et fou
A traversé des pierres et des cailloux
Jusqu au panneau
Marquant 40 km a l’heure
Attachez vos ceintures

Mais comme Lui était s»r
Qu il n’a ni heure ni ceinture
Non plus ni frein ni manivelle
Il a stoppé jusqu a la zone industrielle
Dans l’absence des responsables

Flifal a frappé fort le portail
Pour poser sa demande de travail

Mais il n’a trouvé ni bouche ni oreille
Et il a fait la pagaille
Jusqu au lever du soleil

Et le matin a bonne heure
Flifal a contacté un directeur
D usine avec son manager
Mais ils ont mal réagi
Alors Flifal a la dépression
A cause de leur incompréhension
De son état clinique et sa situation

Et il devenu agité
Devant cette irresponsabilité

Il a commencé a pleurer
A hurler
Et il a sué
Devant les yeux des ouvriers

Mais le directeur voulait le liquider
Il lui a montré
Le sentier de la faculté
En lui proposant d’emmener
Un certificat de scolarité

Flifal a descendu
Déprimé et anxieux
Dans un état nerveux
Dépressif et affreux

Jusqu au
Bureau du doyen
Pendant les grèves des étudiants

Mais le concierge
Lui a fait la rage
En refusant transmettre son message
Mais Flifal silencieusement
A parlé avec un étudiant
Au sujet de son problème

Mais sans que l’étudiant
Aie conscient
Lui répond :
« Vas jouer ?( ! )
Parce que ici
On préfère jouer qu étudier

Parce que l’avenir de celui qui jouait
Est meilleur de celui d’un Prof agrée »

Et notre étudiant lui a montré
Le chemin de « Stade Lâabdi »

Flifal s’est précipité
Avec une vitesse non limitée
Traversant les bidonvilles et propriétés
Jusqu au coin indiqué

Et devant la porte de terrain Doukkali
A lu « stade Lâabdi »

Et a foncé le portail pour entrer
Mais quand il a pénétré
Il n’a trouvé ni « Abdi »ni « Doukkali »

Et sur le champs de stade « Lâabdi »
Flifal commence a se demander
A quoi faire avec les Jdidis ( ?! )
Est-ce qu il va planter
Des hommes ou des pieds
Pour l’avenir du pays ?

Alors le silence lui a fait bouger
Et commence a crier

Son cri a dérangé
Le Centre Culturel Français

Le directeur du Centre Français
A téléphoné
Les gendarmes et les sapeurs pompiers
Pour que Flifal doit être sauvé
Parce que selon lui
Flifal mérite la vie

Mais
Mais dommage qu ils ont dévié
Le message du Français

Et ils ont collé un P.V
Pour que Flifal soit culpabilisé

Et les gendarmes l’ont arrêté
Pour cause d’immoralité

Et ils l’ont condamné
Dans un état critique de sa santé
Pour trouble d’ordre dans le pays

Alors Flifal est condamné
Pour un crime qui ne l’a pas commis

Les gendarmes l’ont enchaîné
L’ont mis en prison
Entouré des caisses de sables et ciment
Jusqu a l’arrivée du Commandant

Et le Commandant était compréhensif
Avec Flifal qui a déja l’esprit sportif

Le Commandant a tout compris
Même il a avoué
Que les gendarmes et les pompiers
Veulent que Flifal soit détourné
Mentalement en schizophrénie
Rien que pour plaisir au Français ( ?! )

Et il lui a lu ses droits civils
En proposant a notre Flifal
De passer deux semaines du miel
Entre deux grands hôtels
«Marhaba »et « Doukkala Abou Al Jadayel »
Gratuitement sans aucun « Rial »

Flifal a accepté
Mais dans la présence de l’autorité
Parce qu il cherche la clarté
Et vivre la réalité

La demande de Flifal n’est pas rejetée

Il est sorti de la gendarmerie
Tête haute et les Jdidis a ses côtés

Mais dans la dernière journée du miel
Flifal a voulu adresser une parole
Aux conseillers et responsables
En plein inondation et sable

Et en plein public et jour
Flifal a transmis son discours

Mais le soir pendant les informations
Flifal a senti la trahison

Parce qu ils ont dit
Que Flifal est enchaîné
Et lui est déchaîné

Toutes les chaines
Ont tapé la haine
Dans leur dernières informations
A la nation

La nuit
Flifal est passé
Par le deuxième stade de la dépression

Humilié et refusé
Détourné et victimisé

Il a agité

Et depuis
Il a rendu El Jadida en un puit
Dans le sommeil
Comme un jour de deuil

Tout le monde a avoué
Que tout ce que Flifal avait dit
Etait vrai
Mais il était mal traduit

Et puis les Jdidis ont peur
Ils sont venus avec des visiteurs
Portant des cadeaux et des fleurs

Avec des draps et des pots
Et un haut parleur

Flifal a dit ce qui suit :
« Chers Doukkalis
Faites ce que vous voulez
Mais faites du bien
Nouez des liens
Avec les concitoyens
Parce que sans citoyen
La vie n’est rien

Alors chers Jdidis
Je ne suis
Ni drogué ni contre bondie
Je n’ai la phobie ni la folie

Mais donnez moi un zodiac
Je veux br»ler en Italie

Et depuis que Flifal
A pris le zodiac
Et la planche a voile
Et s’est caché
Au fond entre les vagues

Des vagues des cris
Se sont montrés
Des ingénieurs et conseillers
En disant aux citoyens
Que tout va bien
Et ne plus penser a Flifal
Il est parti sans retour
Mais ils ont oublié
Ce que le défunt avait dit
En 96 le 8 Mai ( ?! ) :

« Le fleuve ne sera jamais fidèle..
Que quand il descend..
Vers sa source natale »

En 1997 , un de ses jours
Flifal était de retour
Avec un compte a rebours

Malheureux et déçu
Flifal est revenu
Mu et ému
De voir le tout
Comme en jeu
Déconseillé pour la vue

Mais comme conclusion
Sans illusions ni hallucinations
Flifal nous adonné une bonne leçon

Parce qu au clair des jours
El jadida a connu un détour

Parce qu il y a beaucoup de factures
Et peu d’infrastructures !!!!!!!!!!!!!!?

El Bachir Boukhairat

Auteur/autrice