Faits et méfaits de certains Mostafa Mazaganais (2)

Bonjour tout le monde !

Voici mon deuxième article relatant succinctement l’histoire contemporaine de notre ville bien aimée.

Vient maintenant le tour d’un personnage célèbre dans le milieu foot-ballistique des années quarante et cinquante, peu connu sur la scène publique en raison de sa nature souvent taciturne. Il s’agit bien évidemment ici de Mostafa Zouffri qui agissait flégmatiquement durant ses rares apparitions en public, était d’une silhouette et d’une corpulence athlétiques, d’un comportement imperturbable ; considéré par tous comme l’un des deux arrières centraux les plus redoutables avec le fameux et l’inoubliable Belhaj. Ces deux joueurs constituaient un duo inséparable évoluant au sein de l’équipe de football de Mazagan ; ils faisaient beaucoup plus de peur que de mal aux équipes adverses. Selon des sources bien informées, ces deux joueurs a la fois athlétiques et coriaces, étaient souvent chargés a chaque match joué localement ou a l’extérieur, d’asseoir une barrière dans la ligne de défense de la formidable équipe de football de Mazagan. Leur mission consistait immuablement a chaque match joué de « laisser passer le ballon et pas le joueur adverse ».

Mostafa Zouffri, travaillait comme sapeur pompier en compagnie de ses collègues de travail, dont l’extraordinaire gardien de but feu Gharbaoui (laisse laisse,Gharbaoui tah fel ghaiss, slogan très souvent répété par les enfants des années 50et 60), dont la modestie et la simplicité faisaient étonner plus d’un. Sans désapprendre de citer l’inoubliable avant centre feu Samame et son frère Khalifa l’ailier droit de l’équipe Mazaganaise de football, tous les deux jouissaient d’une rectitude exemplaire.

Mostafa Zouffri habitait dans une ancienne et modeste maison, située en plein « Souk Laqdim » (ancien marché), adjacente de la laiterie de feu Kanouni, en face « place Houata », qui devient chaque soir l’endroit prisé par certains adolescents Mazaganais de souche, pour jouer au balon ce que l’on appelait de coutume « s’naiâ ».
Il était d’une droiture exemplaire, paraissant peu en public. Au su et au vu de son entourage, il avait comme devise a laquelle il est resté fidèle depuis que je l’ai connu de vue :

« Je n’ai le temps de faire d’autre, c’est sport, boulot, dodo.»

Il va sans dire que la ville de Mazagan disposait, a l’instar des villes Françaises, d’un local spacieux situé a proximité de la minoterie SOMIC, détruite après son transfert a proximité de « Har ya », restée en ruine, sans qu on sache pourquoi, pour devenir par la suite un dépotoir et source de maladie pour une population taciturne, jouxtant cet endroit devenu d’outre en outre plus lugubre et dangereux pour la santé des habitants du quartier « Qalaâ ».

A mon opinion, on devrait sans la moindre hésitation, imputer la responsabilité de cette malfaisance au Conseil municipal de la ville du moment, qui était élu normalement pour défendre mordicus, les intérêts et le bien-être de son électorat, au lieu de ne penser qu’a remplir leur bouche et leur poche. Les Mazaganais appelaient communément ce local ” Services municipaux “, où étaient centralisés :

1/-Le Service des sapeurs pompiers (soldats du feu) de la ville, qui regroupait de solides gaillards de stature athlétique, très souvent en activité sportive, ainsi que leurs équipements adéquat;

2/-Les équipements des éboueurs qui ramassaient les ordures dans des charrettes a deux roues, tirées par d’énormes chevaux bretons, en sillonnant rues et ruelles populaires, donnant par intermittence des coups de cornette annonçant leur passage ;

3/-Les équipements des nettoyeurs des voies publiques utilisant des balaies, des pelles et des brouettes, qui laissèrent la ville d’une propreté exemplaire ;

4/-Les équipements des nettoyeurs des regards de canalisation d’eaux usées ainsi que les toilettes publiques, qui font malheureusement aujourd’hui grand défaut dans toutes les villes et villages Marocains, spécialement dans notre paisible et magnifique ville El-Jadida où il en existait début des années soixante pas moins de cinq.

5/-La carrosse de la fourrière qui sillonnait toute la ville pour attraper les chiens et les chats errants, et j en passe.

Le travail de toute cette armada de préposés aux nettoyages et assainissement, était rigoureusement contrôlé par des « caporaux » (cabrane), montés sur bicyclette pour sillonner les ruelles ayant subi le ramassage des ordures, le nettoyage des regards, ainsi que la propreté des toilettes publiques. c’est vraiment dommage que ces bonnes habitudes soient perdues pour toujours !

On comptait parmi les valeureux sapeurs-pompiers, plusieurs joueurs de foot, évoluant au sein de l’équipe Mazaganaise, dont faisait partie Mostafa Zouffri.
Faut-il faire remarquer pour la circonstance que ces « soldats de feu » étaient constamment occupée a faire des exercices de sport, de la gymnastique ou des simulations de sauvetage, alors que le restant du personnel d’autres services constituait la fanfare de la ville de Mazagan, composée d’anciens combattants ( de la seconde guerre mondiale 39-45, et la guerre d’Indochine 46-54), qui ont servi dans l’Armée française, se mettaient a jouer et répéter des airs militaires pendant les heures creuses, en vue de se produire lors des nombreuses festivités locales qui existaient jadis, et qui ont malheureusement disparu a jamais :
Le défilé des majorettes, les kermesses, les jeux de Figaro a la plage, le scoutismeetc ( On s’en souvient avec beaucoup de nostalgie et un peu d’amertume).

c’est vraiment dommage de constater aujourd hui la disparition subite de nombreux services rendus a la population Jdidie par le Conseil municipal, dont certains membres qui représentent infidèlement leurs élus, ne cessent durant leur mandat, de chercher et de ne penser qu a s’enrichir illégalement sans jamais faire preuve de civisme.

l’équipe de football d’El-Jadida des années soixante, dirigée rationnellement sous la bienveillante présidence de feu Yazid, qui a beaucoup donné a cette équipe en y injectant un nouveau sang, était a la fois solides et homogène.
Tous les entraîneurs et joueurs présents sur une photo prise le 24 Juin 1967, étaient pleins de vitalité et de vigueur.

J implore Dieu le tout Puissant de bénir l’âme de ceux qui sont décédés parmi ces valeureux entraîneurs et joueurs, qui ont su défendre stoïquement la réputation foot-balistique d’El-Jadida, et par conséquent, je souhaite de tout cœur a ceux qui sont encore en vie, une longue vie, surtout une très bonne santé et du bonheur.

Que Dieu le tout Puissant fasse entrer dans son paradis, les prestigieux joueurs de l’ancienne équipe de football de Mazagan : Feu Mostafa Zouffri jugé d’un sérieux inégalé par ses pairs, Belhaj, Samam, Gharbaoui et l’extraordinaire et vaillant gardien de but Ben M hammed (alias Abdi Oueld derb Lahlali) et d’autres, qui ont fait beaucoup pour la sécurité, la protection et la propreté de la ville en général, et le foot Mazaganais en particulier !

J implore Dieu le tout Puissant de pardonner leurs péchés.

Elmostafa ABDOUSS
Eljadida.com

Auteur/autrice