Faits et méfaits de certains Mostafa Mazaganais

Louange a Allah ; que les éloges et la paix soient sur notre Maître, notre Prophète et bien-aimé le Messager d’Allah Sidna Mohammed.

Bonjour tout le monde !

Le présent article intitulé « Faits et méfaits de certains Mostafa Mazaganais », est le neuvième du même titre, publié sur la page « eljadida.com ». Il sera possiblement le dernier, consacré cette fois-ci a un personnage tout a fait avenant. En effet et comme a l’accoutumée, on va ci-après relater laconiquement la vie sportive de feu Mostafa Berrada, qui appartenait a une ancienne famille Mazaganaise de la moyenne bourgeoisie Fassie.

Il était un « beau gosse bien élevé », qui avait de l’allure et un accent fassi trop prononcée, de taille et de corpulence moyennes qui plurent a tout un chacun, personnage battant et courageux, ayant interrompu prématurément ses études secondaires pour des raisons que j ignores, mais toutefois son intelligence et sa ténacité contrebalançait amplement le manque de culture qu il avait, contrairement au reste des ado. Mazaganais d’origine fassie qui ont pu sans cahin-caha, faire des études supérieures tant bien au Maroc qu a l’Etranger, occupé par la suite d’importants postes dans la haute hiérarchie de l’Etat, ou fait partie des hautes sphères de la Finance, du commerce et de l’industrie notamment a Casablanca, où ils ont pu évoluer très positivement.

Son père était un octogénaire encore leste et valide, d’aspect brun, se coiffait d’un fez rouge (symbole de modernité et de notoriété a l’époque), barbe blanche, portant une paire de grosses lunettes a verre épais, habillé traditionnellement d’une djellaba, dont la couleur varie selon les circonstances, chaussant une paire de babouches jaunes, se servant le plus souvent d’une canne qui l’aidait a marcher.

Il était généreux et possesseur d’un espace en pleine mer, situé a proximité de la coupole de l’Ermite Sid Daoui, pour y ériger un mur faisant environ un mètre de hauteur, ayant la forme d’un arc de cercle, constitué de pierres appelé en jargon Mazaganais (Bechkira) : une sorte de digue servant a empêcher les poissons de s’échapper lors du reflux de cette mer nourricière appelée communément « Mer de Sid Daoui ».

Après le ramassage des gros poissons piégés dans le « Bechkira » effectué par le gérant qui n’était autre que feu Ronda le grand champion du baby foot des années cinquante et début des années soixante, qui avait une véritable dévotion pour M. Berrada père.

La population environnant « Sid Daoui» (saint vénéré par les Mazaganais de confession Musulmane), généralement nécessiteuse, est donc désormais autorisée a s’approprier le restant des poissons dans le « Bechkira ».

A titre de rappel, je signale que cette zone exploitée depuis belle lurette par la famille Berrada, comprenait en sus du « Bechkira », un bassin dénommé par les enfants Mazaganais du moment « Charij lebgar », qui était une sorte de petite piscine construite naturellement en pleine mer, où l’on apprenait l’abc de la natation dès notre jeune âge, avant d’accéder au Moon «la jetée », réservée pour les enfants et les ado., qui ont déja suffisamment appris a nager et a plonger.

Parmi les nageurs qui ont marqué l’histoire de la natation Mazaganais, il importe présentement de citer le nom de Mostafa Berrada, considéré par les connaisseurs en cette discipline comme l’un des plus chevronnés dans ce noble sport. Il s’entraînait et le pratiquait en toutes saisons avec un dévouement exceptionnel, la plupart du temps au côté des jeunes et incontestables champions du moment a l’échelle nationale de ce sport trop prisé. A ces jeunes nageurs qui étaient souvent d’humour ludique, il leur servait de modèle pour ne pas dire « sherpa », dans le but de hausser leur niveau de compétition ; j en cite pour mémoire Mizhar, Mostafa Bouatra, Sellam qui était un mordu du scoutisme début des années soixante, membre du Parti de l’Istiqlal, animateur très actif au « Merkez » sis « Dar Bacha Hammou », ainsi que d’autres nageurs Mazaganais, de tous âges et de toutes confessions confondus, qui avaient tous constamment la pêche.

Pour éveiller des souvenirs nostalgiques chez certains Jdidis aimant a mourir leur ville natale, il importe dorénavant de déclarer haut et fort mais avec beaucoup de fierté, que les activités des sports nautiques de la ville de Mazagan ou El-Jadida selon l’époque, ont été des plus animées et des plus dynamiques a l’échelle nationale. Elles comprenaient en sus de la natation, sport aimé passionnément par Mostafa Berrada et préféré par une kyrielle de nageurs assidus au « MOON », les clubs de water-polo, de la voile, du ski nautique, et de l’aviron.

Au fil des jours et faute de relève et de suivi, les clubs précités ont commencé a s’effriter un par un puisque la plupart des dirigeants et adhérents étaient contraints de quitter Mazagan, après avoir sacrifié moult temps et argent, en pratiquant un bénévolat exemplaire; ils n’aspiraient qu a une et une seule chose :
Voir les sports nautiques Mazaganais toujours au summum.
Nous implorons, pour la circonstance, Dieu-Tout-Puissant de donner santé et longévité pour les vivants, de bénir les morts parmi eux. Ces gens la ont d» quitter El-Jadida avec beaucoup d’amertume, pour des raisons concernant leur avenir, ou celui de leur famille.

Toute sa vie l’a consacrée a la natation avec un dévouement exceptionnel depuis sa tendre jeunesse ; il n’aspirait qu a une chose, nager même quand ça pleuvasse, et faire le tour du port une fois, deux fois, plusieurs fois, seul ou avec ses talentueux coéquipiers jeunes mais très motivés Mizhar et Mostafa Bouatra ainsi que d’autres nageurs, auxquels je souhaite vivement bonne santé, bonheur et longue vie.

c’est ainsi que les sports nautiques Jdidis après avoir été au zénith de leur gloire, vont se retrouver ipso facto en pleine déconfiture. Pour cette raison, Mostafa Berrada ne pouvant probablement pas supporter de voir les sports nautiques en totale déliquescence et sombrer dans la décadence, qu il a commencé a broyer du noir et ruminer, en décidant de quitter le domicile familiale sis au fond d’une ruelle en face de la « Place Moulay l’Hassan » a El-Jadida ( place réservée jadis aux diverses activités festives et foraines : Cirqo, Souirti, Zitâetc), pour aller s’installer dans un bungalow a Sidi Bouzid, dont la splendeur, la beauté époustouflante de ses plages et leur étendue sont admirables et admirées par tout un chacun, et ce, en compagnie de sa petite famille.
Sa nouvelle demeure située dans un coin paisible, donnait sur une vue panoramique d’une mer qu il a toujours adorée. Il a choisi volontairement d’habiter régulièrement en ce lieu très peu animé a l’époque, a première vue un peu « sauvage » pendant l’hiver et l’automne, jugé d’isolé, où l’on pourrait mener une vie allègre retirée et calme.

Début des années soixante, il était très apprécié par les Jdidis pour sa sincère sportivité, avoir aimé et pratiqué de toute son âme son sport préféré la natation, aidé les jeunes champions du club nautique Mazaganais, a remporter des trophées, que Mostafa Bouatra (personnage lui aussi jugé d’une intégrité et d’une moralité irréprochables), conserve jalousement bien a aujourd hui, a dorer l’image de marque du sport nautique qui était au sommet de sa réputation fin des années cinquante et début des années soixante.

A mon sens et avec tous mes respect pour son choix, feu Mostafa Berrada personnage généralement insensible a la flagornerie, n’aurait pas d» opter pour la thébaïde, qui sait-on détruit pas a pas non seulement le moral mais aussi le physique. c’était son droit le plus total d’avoir choisi de vivre en ermite dans la solitude.
A ma connaissance, il était de son vivant philanthrope, probe et intègre comme son père et ses frères qui ont toujours fait, preuve d’une grande sociabilité et de modestie exemplaires dans le milieu Mazaganais.

Il est décédé suite a une longue et pénible maladie. Ses funérailles ont été célébrées par les Jdidis dans une ambiance morose.

Moralité : La vie est très courte, c’est une banalité de le dire sans que certains impies ne le croient vraiment. Je prie Dieu-Tout-Puissant de pardonner les péchés de Mostafa Berrada ainsi que tous les membres décédés du club de natation de Mazagan, qui ont laissé des souvenirs vraiment impérissables a enregistrer dans nos mémoires.

Que Dieu-Tout-Puissant l’ait en sa miséricorde!

Elmostafa ABDOUSS
Eljadida.com

Auteur/autrice