L hutre fait toujours la réputation de Oualidia

L huître, pur produit de la mer et réceptacle de tous les bienfaits marins, continue de faire la renommée de la petite cité balnéaire de Oualidia. Une station située a mi-chemin entre El Jadida et Safi. Deux îlots protègent sa lagune des vagues déferlantes. Oualidia est fort fréquentée par les touristes nationaux et étrangers. Les projets touristiques se multiplient et le prix de l’immobilier a considérablement augmenté au cours de cette année.

Mais la lagune a surtout acquis sa réputation internationale grâce a ses centres de production des huîtres. l’espèce la plus cultivée est la Grassostrea Gigas ou l’huître japonaise. Actuellement, huit parcs ostréicoles et un parc a palourdes sont en activité sur la lagune. La production de ce fruit de mer avait avoisiné les 200 tonnes donnant un chiffre d’affaires a près de 6 millions DH en 2005, souligne Mohamed Kamel, sous-délégué de la DPM Oualidia (Délégation des pêches maritimes). Le principal marché reste Casablanca qui absorbe jusqu a 60% de la production. Le reste est commercialisé vers les établissements touristiques de différentes régions du Royaume. l’huître de Oualidia est en effet vendue a des restaurants d’Agadir, de Rabat ou encore de Tanger. Mais aussi dans les grandes surfaces. La majorité des ventes s’effectue essentiellement durant les mois de décembre et de janvier.
Les producteurs se mobilisent surtout pour réussir cette fin d’année, période des bonnes affaires. Si cette période est ratée, toute l’année l’est aussi, indiqué un producteur. A Oualidia, l’ostréiculture a démarré au début des années 50. Le parc 007 aura été le premier a fonctionner. Les pêcheries se sont par la suite développées dans le site semi-fermé de Oualidia qui communique avec l’océan par une seule passe. Le confinement du sable a l’intérieur de la baie a de beaucoup réduit l’activité hydrique des eaux de la lagune. Le problème de l’ensablement se pose actuellement avec acuité. l’écosystème de Oualidia est dominé par le flux, ce qui favorise la sédimentation. Le phénomène vient d’être étudié par des experts de l’OTAN et de l’INRH (Institut national des recherches halieutiques) au cours d’un atelier de réflexion (cf.www.leconomiste.com). Un rapport sera remis au gouvernement marocain pour déterminer les interventions d’urgence.

La concentration humaine et des exploitations intensives ont également contribué a l’aggravation du déséquilibre d’un système déja très fragile. En attendant, la situation sanitaire est passée de la classe A a B. Ce qui impose des contraintes énormes pour l’évolution de l’aquaculture au niveau de la lagune. Les observateurs considèrent que les retombées négatives sur l’activité des huîtres influenceront considérablement l’activité touristique a Oualidia.

Quelque 100 personnes, dont 20% de femmes, travaillent actuellement dans les parcs a huîtres. Plus de 24 tonnes des naissains en tube ou une a une, selon la nature des écloseries, sont importés depuis la France. Pour traiter les huîtres, trois unités sont actuellement agréées pour la purification, le conditionnement et l’expédition des coquillages. La vente est strictement interdite si l’on ne passe pas par les stations d’épuration des parcs Ostrea N°007, Parc Tat N°1 et parc 5 appelé aussi Oualidia Bahr. Le parc Ostrea dont la production avoisine les 100.000 kg/an est le plus important. Cette pêcherie disposant de son propre laboratoire est entièrement autonome. Les deux autres parcs sont en convention avec l’INRH pour effectuer les contrôles avant la commercialisation. Les systèmes de purification sont basés sur des techniques par radiation par rayons UV (ultra-violet) dont la mission est d’éliminer tout contaminant bactériologique.

Un autre système est l’utilisation du chlore. Les coquillages restent en complète immersion dans des bassins de purification pendant 48 heures. Les huîtres filtrent alors les eaux propres et régurgitent les contaminants. Une fois épurés, les produits ne peuvent être commercialisés et ne peuvent être vendus sans étiquette de salubrité, explique le sous-délégué des pêches maritimes de Oualidia. l’étiquette d’enregistrement auprès de la DPM représente la traçabilité du produit et garantit la certification du vétérinaire. Un réseau de surveillance est constitué pour les gisements de coquillage, est-il expliqué.

Autant de précautions qui contribuent a la réputation des huîtres locales. Par ailleurs, la station balnéaire est aussi connue pour ses fruits de mer. Les touristes ont plaisir a déguster langouste et homard, parfois vendus directement par des marins-pêcheurs. Ces derniers travaillent sur une plage rocailleuse de l’autre côté de la baie et qui sert de mouillage a de nombreuses barques artisanales. Enfin, pour organiser ce secteur, un projet a été initié par le ministère des Pêches maritimes pour l’aménagement d’un village de pêcheurs.

Exonération d’impôts

Les produits de l’aquaculture sont exonérés d’impôts.
L’objectif du gouvernement est d’encourager cette activité encore a son stade embryonnaire au Maroc. Après Oualidia, l’ostréiculture est également en train de se développer dans la baie de Dakhla. Cette dernière avec son écosystème encore vierge est classée zone A par l’INRH.

Vertus

On attribue des qualités revitalisantes et thérapeutiques aux huîtres. Autrefois, l’huître était prescrite comme médicament pour les enfants a la santé fragile. Elle est en effet une source de vitamines, de fer, de cuivre et surtout d’iode, éléments indispensables a l’organisme.

A cela s’ajoutent aussi les vertus aphrodisiaques. Mais il s’agit alors surtout des huîtres plates, plus rares et plus chères.

Mohamed Ramdani
Leconomiste.com

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