L immobilier a El Jadida, vers où ira-t-on ?

Alors que la crise financière mondiale bat a plein fouet, les officiels marocains continuent a dire que le Maroc « n’est pas touché », pourtant, dans le secteur immobilier de façon particulière, plusieurs changements peuvent être palpables, et ce, depuis plusieurs mois : s’agissant d’une offre supérieure a la demande, d’une peine ressentie par les banques vis-a-vis aux non paiements de crédits par certains promoteurs immobiliers ou d’oscillation de prix mois après mois.

Quelques agents immobiliers a El Jadida et Oualidia nous ont pourtant confirmé une nette baisse d’opérations de vente qui sévit depuis l’été 2008, on entend même parler d’un nombre de plus en plus croissant de MRE et étrangers qui mettent leurs biens immobiliers en vente. Certains, par contre, regardent cette crise d’un œil positif, en considérant qu elle a entraîné une certaine baisse des prix, après avoir atteint des niveaux sans précédent.

Une baisse de prix, Oui ! Mais les acheteurs marocains, futés dans la plupart, se rassemblent autour d’une idée : attendre l’après saison estivale pour voir si les prix vont réellement baisser, car même si l’immobilier tend a devenir moins cher a Marrakech ou Casablanca, a El Jadida, on est loin d’avoir le même sort.

Ecoutons l’avis de deux professionnels du secteur a El Jadida:

Mr Samir Boukri
Gérant de l’agence immobilière « Immobilier El Jadida » a El Jadida

Effectivement, depuis presque 14 mois, la crise immobilière se sent de plus en plus, et pèse sur le secteur immobilier de la ville d’El Jadida, comme ailleurs dans les autres villes du Royaume du Maroc, qui lui aussi subit directement la crise mondiale enclenchée aux USA, en Europe et sous d’autres cieux.
La caractéristique de notre cas s’explique par un effet psychologique lui même étant a l’origine de la hausse des prix, qui est due aussi aux spéculations avec l’arrivée de l’autoroute, l’installation de nouvelles agences immobilières, l’arrivée d’étrangers trouvant Marrakech et Essaouira… de plus en plus chères, sous une enseigne d’un nouveau Maroc en perpétuel développement, et sous une nouvelle direction jeune, dynamique …etc.
Tous ces facteurs ont créé un contexte favorable a l’éclosion d’un marché immobilier, devenu très vite a la mode pour les européens, et très attractif pour les investisseurs, cette bulle va commencer a reprendre sa vraie taille lorsque l’on se rendra compte que le mètre carré dans quelques villes ou précisément au nord du Maroc devient de plus en plus cher que dans la rive nord.
Le changement opéré dans les plans d’aménagements des villes du Royaume, le manque de visibilité suivant cette opération, l’inexistence d’un observatoire de l’immobilier, l’anarchie régnant dans le secteur ont fait qu un coup de fouet immobilier freine cette course non maîtrisée qui normalement ne devait pas subir les méfaits d’une crise hors de notre pays, mais plutôt en tirer bénéfice.
J adapterais un adage marocain a notre situation : “La crise est unique les causes sont multiples”.

Mr Laurent Guinard
Gérant de l’agence immobilière « Arch Immo Coach Maroc » a El Jadida

Depuis le début de la crise « été 2008 », les marocains ne voulaient pas la voir, mais elle était pourtant, déja bien sur le territoire d’Afrique, et bien sur le Maroc. Elle est entrée discrètement au Maroc et aujourd hui elle est même devenue très grave.
En effet, après cette flambée de prix au Maroc, nous constatons maintenant une baisse de 15% a 30% selon les produits et les situations.
Le plus dur n’est pas encore arrivé pour plusieurs raisons : l’effet de l’inter-mondialisation, l’a spéculation qui avait fait monter les prix injustement, alors avant que les prix soient redescendus a leurs vraies valeurs et qu une baisse réelle se face sur cette nouvelle donne (après peut être vers fin de l’été 2010 cela devrait redémarrer un peu).
Un autre gros problème, c’est par exemple comme a El Jadida, le nombre impressionnant de constructions de même catégorie qui ne sont pas prêtes de trouver preneur, une urbanisation non réfléchie, dans le sens du bien être et de l’intérêt du développement intelligent, mais juste dans l’intérêt du profit, qui d’ailleurs ne sera pas pour autant au Rendez-vous.
Si aucune coordination n’est mise en place dans le sens d’une réflexion de construction durable en terme de qualité de vie, genre par exemple plus d’espaces verts, d’aires de jeux et d’équipements sportifs, l’immobilier au Maroc ira « droit dans le mur ».
Si l’immobilier au Maroc commence vraiment a souffrir, ce n’est pas du qu a la crise, alors Messieurs les concernés, mobilisez-vous ! il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Il faudra de toute façon rester patient car les beaux jours des bonnes années sont terminés, une nouvelle façon de consommer est en train de naître pour les années futures. Espérons que le Maroc prendra pas le train en marche de cette nouvelle manière future de consommer, alors unissons-nous tous ensemble pour l’avenir de ce beau pays et l’avenir de nos enfants.

Driss LEBBAT
Eljadida.com

Auteur/autrice