La jalousie

Au temps où les bêtes parlaient, dans un petit village, entre les montagnes, vivait une femme veuve. Son mari était spadassin ; la force faisait de lui une personnalité mythique, et dont les empruntes restent pour toujours gravées sur le m»r du Temps. Son service militaire ne lui permettait pas de visiter régulièrement sa conjointe. Pourtant, il l’aimait beaucoup. Son désir, l’unique d’ailleurs, est d’avoir un beau bébé de la femme qu il aimait. Fille ou garçon, peu importe. Cependant, les circonstances ont toujours cet aspect hasardeux.

Un jour, pendant qu elle dormait encore sur son lit de velours, on vient de frapper a sa porte :
– « Qui est-ce ? »
Une voix répondit : « c’est l’émissaire du colonel ».
– « Quel est le motif de votre visite Monsieur. Mon mari n’est pas la », répond-t-elle gentiment.
– « Vous le saurez tout de suite, Madame. Ouvrez tout d’abord».
Elle s’approcha de la porte, mais n’osa pas ouvrir. Un tas d’idées tourmentaient son esprit. Tout son corps vibrait comme une corde de guitare qui agitait sous la force et le talent des doigts qui rythment une harmonie dure, ou qu une vague en tumulte. Enfin, elle renonça, et ouvrit la porte.

– Bonjour-rr ».
– Bonjour ; Madame Cocteau ?
– c’est moi.
– Le chef de l’armée vous informe que votre mari Monsieur Cocteau est décédé hier soir suite a un accident. Toutes nos condoléances Madame.
Cette nouvelle l’a rendue inerte. Elle a devenue un corps sans âme. Elle ne sait plus comment répondre. « Il est mort ? »
– « Désolé madame, il est mort ».

Mme Cocteau tourna son visage, ferma doucement sa porte, et revint trébuchante vers son lit. l’affreuse nouvelle la rendait esprit et corps en état d’ébullition. Le voyage de son mari l’a profondément blessée. Elle est encore toute jeune, belle comme la lune qui déverse des larmes immatérielles dorées. Plusieurs hommes se sont présentés a elle, la demandant au mariage. Néanmoins, elle n’a qu un seul amour qu elle va protéger jusqu a la fin de son séjour sur terre. Au jour le jour, elle apprend comment être patiente et oublier les faits du temps qu on assume bon gré mal gré. Quoique ce soit difficile d’oublier les êtres qui nous sont chers, Madame Cocteau accepta sa vie actuelle et décida de continuer sa vie toute seule.

Tout est oublié comme si rien n’a jamais existé, et que rien n’existera. Elle a tourné son dos aux ténèbres et aux affres de la mort. Dorénavant, elle vivait tranquillement dans une petite maison, en compagnie de quelques poules et une chienne. Elle savait, après la mort de son mari, qu elle est enceinte. Elle attendait un nouveau né, qui pourrait lui donner sens et go»t de la vie.

Un dimanche, Mme Cocteau s’est réveillée très tôt, avant même que le soleil envoie ses premiers rayons et salue les premiers matinaux. En fait, Mme Cocteau ne se sentait pas bien ; elle n’a pas dormi toute la nuit. Elle a du vertige, elle vomissait, et tas de choses. Elle est tombée en liturgie. Mais un cri l’a réveillée subitement ; c’est un nouveau né. En fait, c’est une fille qui cherchait les mamelles de sa mère pour se nourrir. c’est une fille dont la beauté est remarquable. On dirait qu elle a hérité la beauté des pharaons. La mère était si contente et gaie. Elle avait, enfin, un compagnon a qui elle peut parler ; une personne qui lui permet de vivre en paix et avec qui elle peut partager les moments de la vie, loin de la pesanteur de la solitude très morne. Mme Cocteau a donné a sa fille le nom de Jawhara.

Lorsque Jawhara a atteint ses trois années, sa tâche était de garder les poules. Chaque année, elle devenait de plus en plus éblouissante et séductrice. A sept ans, on dirait la lumière de l’éclair a l’intérieur de la couleur brune des nuages. Sa beauté excitante serait la cause de son malheur. En effet, Mme de Cocteau est devenue jalouse, très jalouse de sa fille. Envieuse qu elle est, l’être qu elle attendait depuis longtemps pour vivre heureuse se transforma, en instant, en un spectre qui la poursuivait, qui guettait sa vie et son bien être. Vraiment, « l’autre, c’est l’enfer ? ». Mais est-ce vrai qu une mère pourrait haïr sa fille unique ? La mère ne pourrait vivre aussi tranquillement dans sa petite maison. La présence de Jawhara la gênait, menaçait sa vie privée.
– « Maudit le jour où je t ai vue ; maudit le père qui t a laissée sans racines », répétait la mère en grommelant.

La mère pensait a éloigner sa fille de la maison. Un jour, pendant qu il faisait beau temps, elle a demandé a Jawhara de préparer tout ce qu il faut pour un pique-nique a la montagne : du pain, de l’eau et de la laine. Jawhara a préparé ce qu elle doit préparer. Chemin faisant, la mère et la fille arrivèrent au sommet d’une montagne. La, elles ont décidé de se reposer, et de filer de la laine. Mme Cocteau faisait du textile. c’est un métier qu elle connaissait bien. Astucieuse qu elle est, elle prend le bout d’un fils de laine, et laissa le peloton aller dégringoler du sommet de la montagne vers le bas, et appela sa fille :
– « cours, ma fille, cours. J ai perdu le peloton. Va le chercher ».
Pendant que Jawhara descendait, avec précaution, parce qu elle a peur de glisser ou d’être mordue par les serpents qui vivaient sous ces grands rochers, sa mère se virevolta et dispar»t. Elle a pris le chemin de la maison ; elle savait bien que sa fille ne pourrait revenir toute seule, et par conséquent, c’est la délivrance.

La pauvre jolie fillette, pour pelotonner le fil, a beaucoup souffert. Chaque fois qu elle s’approcha du sommet, le peloton retombait de nouveau. Il lui fallait beaucoup de temps pour achever ce travail. Ce temps était convenablement suffisant pour la dérobade de la mère. Enfin, Jawhara a pu remonter. Or, sa consternation fut très grande lorsqu elle a trouvé le lieu, où elle a laissé sa mère, désertique. Jawhara commençait a crier : « où suis-je ? Où est ma mère ? » Ses cris s’entendirent d’un mont a un autre. Il n’y a que sa voix qui retentissait. On dirait que c’est le chant de la sirène qui chantait pour tromper les marins afin de les faire venir et de les dévorer par la suite. Elle a trouvé la chienne seule dormante a côté d’un rocher et quelques azymes.
– « Oh ma chère mère, pourquoi m as tu abandonnée ? Qu est ce que j ai fait de mal pour toi pour que je mérite ce châtiment ? Je te plains a Dieu qui savait, a lui seul, comment se venger de toi ».

Elle se t»t un moment, mais l’idée que sa mère l’a quittée lui semblait étrange. Pour revenir a la maison, elle a demandé de l’aide a la chienne. Or, cette dernière accepta sous quelques conditions. La chienne propose, en effet, a Jawhara le partage d’azymes. La fillette accepta et verse une grande part a la chienne. Pour ne pas se dérouter, elle a pris de sa main la queue de la chienne. Chemin faisant, chaque fois que la chienne réclamait son besoin de manger, elle s’arrêta et avala une autre part de pain. Le sentier était long, et la quantité du pain dont disposait Jawhara risque de finir. Que devait faire alors Jawhara avec la chienne pour qu elle l’amènera a la maison ? Il ne reste qu une portion très minime de pain qu elle ne pourrait pas se partager. Jawhara a la fringale. d’un seul coup, elle a avalé tout. La chienne, voulant manger a son tour, demanda a la fillette un autre morceau, mais la réponse était négative. Alors, la chienne, pleine de colère et de rage, tourna la tête et fait ses adieux a Jawhara. Car, une clause du contrat est brisée.

– « Nous, les animaux, sommes toujours fidèles a nos devoirs, a nos promesses, mais vous non, adieu maîtresse ». La chienne s’en alla, et elle a laissé la fille seule. l’âge de Jawhara ne lui permet pas de continuer, toute seule, son chemin. Elle ne savait pas où aller. Elle est délaissée par sa mère, puis par la chienne jonchée comme un débris sur terre. Malheur a tous ceux qui abandonnent leurs enfants. Qui pourrait s’occuper maintenant de cette petite fille ? Que mangerait-elle ? Qui prendrait soin d’elle ?

Jawhara passait beaucoup de son temps entre les arbres, qui poussaient sur la montagne, et qui lui servaient de lit de bois sec pendant la nuit. Elle ne savait plus comment se protéger, pourtant elle vivait encore. Le son des bois secs écrasés sous ses pieds déchire son coeur. Quand elle a faim, elle mangeait tout ce qu elle pourrait trouver, de l’herbe, du gland,Un jour, pendant qu un pasteur s’occupait de son troupeau, une vielle brebis regardait a gauche puis a droite, et commençait a frapper la terre par ses pattes de devant. Elle finissait bien par attirer l’attention du pasteur. Ce dernier pensa d’abord au loup qui pourrait surprendre son troupeau a tout instant, mais le spectre de Jawhara lui apparaît brusquement :
– « hein qui est la ? Répondez ».
Jawhara, toute pâle et tremblante de peur, resta immobile sur place. Le pasteur la rejoignit et la saisit de la main :
– « comment as-tu fait pour venir jusqu ici ? Qui es-tu ? ». Le pasteur n’a cessé un seul instant de contempler Jawhara. En fait, elle l’a séduit. c’est une beauté rare. Son histoire lui paraît drôle. Il n’a pas pu croire ce que peut faire pareille mère a une fille innocente.

Il y a quatre ans que Mme Cocteau n’a pas vu sa fille, et, cependant, elle n’a jamais pensé a aller la chercher. Le pasteur, quant a lui, a six frères. Ils passèrent toute la journée a la chasse, et lui, a la forêt viellant sur ses brebis. Le soir de ce jour la, c’est-a-dire le jour où il a rencontré Jawhara, le pasteur rentra tôt a la maison. Il a emmené avec lui Jawhara, et il l’a cachée avant le retour de ses frères. Il l’a cachée sous les bardelles des chameaux afin que personne ne puisse la remarquer. d’ores et déja, les frères du pasteur mangèrent de délicieux repas, et de la viande bien cuite. Leur consternation f»t très grande. Car, ce changement dans la manière de cuisiner leur paraît inhabituel. Cependant, ils ne savaient pas que c’est Jawhara qui préparait leur repas.

Pendant l’été, les champs sont devenus arides. Il faisait chaud, très chaud. Les frères décidèrent de décamper de nouveau. Or, le pasteur refusa sans même prendre le temps pour réfléchir. Jawhara constitue pour lui un trésor qu il voulait garder a lui seul en cachette. Ses frères, persévérants qu ils sont, ont décidé de chercher un autre pâturage. Au moment où ils rangeaient leurs affaires, ils ont trouvé Jawhara. En une seule voix, ils crièrent tous :
– « Qui est-ce ? Que fait-elle ici ? » Ils sont tous ébahis. Chacun, d’entre eux, voulait l’épouser, et l’avoir dans sa maison. Jawhara, intelligente qu elle est, proposa de leur faire du henné sur leurs mains, et, le lendemain, celui qui aura les mains rouges sera son époux. Elle a teinté la main du pasteur avec du henné et les autres avec de l’herbe vanillé et pétri. Le lendemain, toutes les mains avaient la couleur jaune, hormis celles du pasteur qui a les mains rouges. Jawhara a bien voulu récompenser son berger, et ce, en l’acceptant en tant qu époux. Tout le monde l’enviait. c’est la nature humaine. Les frères du pasteur ont décidé de partager les biens de leur père, et puis le laisser seul. Le pasteur avait une mule et une petite chamelle. Le reste de l’héritage était pour ses frères. Son destin avec Jawhara faisait de lui un homme solitaire, mais surtout un amoureux de la nature.

Le vent doux et pur, quand il soufflait sur les roses, une odeur extraordinaire s’exhalait. La nature a fait du pasteur un homme extatique. Désormais, il séjournait en compagnie de sa femme, seuls, et prenait soin de ses brebis, de la mule et de la chamelle. Ses frères crevaient d’envie. La cupidité les tue tous ; leur haine augmentait au jour le jour. Ils ont pensé a tuer la mule du pasteur par l’intermédiaire d’une personne étrangère.
Un jour, le pasteur a trouvé la mule morte, tuée par des coups de bâton sur la tête.
– « Mon Dieu qu est-ce que l’animal a-t-il fait, a son tour, pour qu il mérite tel châtiment ? », cria le pasteur.

Il savait que ce sont ses frères qui sont la cause, et savait, aussi, qu il est détesté par ses frères. Ce sont de mauvais cœurs qui voulaient anéantir un bon coeur. Malgré tout, le pasteur n’a pas renoncé au malheur qui a l’affectait. c’est un paysan madré. Il a mis la mule debout. En fait il a mis des baguettes de bois au-dessous de sa poitrine, il a collé un serpent a sa queue par un morceau d’étoffe et il a mis des rats vivants dans sa mesure. De cette manière, il fait penser aux autres que la mule est vivante et avale son fourrage. En fait, il ne voulait pas qu on disait que la mule du pasteur est morte, mais que la mule du pasteur garde sept ans son coup de pied.

Un jour, un colporteur, un épicier ou un marchand ambulant, qui montait un âne, passait devant les maisons et criait :
– « Du sel, des pendeloques, des pendentifs, etc. ». Ce jour la, Jawhara avait besoin du sel et demanda a Essafi, un voisin, d’aller en chercher. Elle ne pouvait pas sortir. c’était les conseils du pasteur qu elle devait forcément suivre et respecter a la lettre. Pourtant, le colporteur l’avait remarquée a travers la fenêtre dont elle se servait pour voir le monde extérieur. Il l’avait trouvée belle et séduisante, mais qu importe sa beauté, il est marié et père de six enfants.

Une voisine de Jawhara a besoin, a son tour, du sel. Elle est sortie pour voir l’épicier. Ce dernier ricana et proclama :
– « c’est un jour de sel. Votre voisine, elle aussi, m a demandé du sel, mais quelle beauté ! ». La dame f»t médusée. c’est Mme Cocteau, remariée et habitait dans le même quartier que sa fille. Elle s»t, illico, qu il s’agit de sa fille. Cette nouvelle augmenta de nouveau sa fureur. Elle n’a pas pu croire ses oreilles. En fait le pasteur et Jawhara n’habitaient plus dans les prairies. Ils ont une maisonnette au village.

Mme Cocteau laissa le colporteur attendre et entra a toute allure. Quelques instants après, elle reparaît de nouveau tenant dans sa main une petite bague. c’est une bague magique. Si quel qu un l’avala, il ne survivra plus. Mme Cocteau demanda a l’épicier de la mettre dans la bouche de Jawhara, et la récompense sera sans compte. Le colporteur, de son côté, leva la main droite et jura de se tenir a sa promesse. Le surlendemain, comme d’habitude, il passait devant la maisonnette du pasteur et criait : « sel, fils ». Jawhara l’entendait et demanda a Essafi d’aller lui chercher des fils de laine pour son tissage. Essafi sortait en courant et appela l’épicier :
– « avez-vous des fils de laine ? ».
– « Pour qui ? », répond le colporteur.
– « c’est pour ma maîtresse », réclama Essafi.
L’épicier rétorqua :
– « Va lui dire que j ai beaucoup de marques, qu elle sorte pour choisir ce qui lui plait. »

Jawhara, cette fois-ci, sortait de chez elle. Au moment où elle a ouvert sa bouche pour parler a l’épicier, ce dernier lui y jeta la bague, et Jawhara tomba sur le champ sur terre. Le soir, le pasteur, a son arrivée, trouva Jawhara morte, étendue sur la terre, entourée par Essafi et quelques voisins qui regardaient son corps. Le berger cria : « Jawhara! Jawhara, on t a tuée. c’est ma faute ; c’est moi qui t ai laissée toute seule. Hélas ! Que deviendrait ma vie sans toi ». Il pleurait et frappait son visage de ses mains. La fatigue le comblait ; ses yeux devenaient aussi rouges a causes des fleuves de larmes qui coulaient sur ses joues ridées. Visage pâle, un manteau noir sur le dos, ses jambes agitaient d’une hâte fébrile.

Aucune chance de la vie ; La mort de sa dulcinée est certaine. Il enleva son manteau noir et l’accrocha sur un tronc d’arbre. Il allait chercher sa chamelle. Avec des mains tremblantes, il mit la bardelle sur le dos de sa bête et retourna pour en porter le corps de Jawhara et l’emmener au cimetière. Chemin faisant, la bête marchait lentement. Ce n’était pas son habitude. Lorsqu elle est arrivée auprès du cimetière, elle ne voulait plus s’arrêter ; le pasteur n’arrivait plus a l’entraver. l’attitude de la chamelle faisait un spectacle inoubliable que tous les voisins venaient pour le voir. Désormais, on savait que la femme du pasteur est morte, et que ce dernier l’a transportée sur sa chamelle qui ne voulait plus s’arrêter. Soudain, un vieil homme, déja sur l’âge, cheveux blancs, barbe blanche étendue jusqu a sa poitrine, intervenait :
– « Veuillez ouvrir la bouche de la dame, il se peut qu elle a mangé quelque chose venimeuse ».
Alors, la chamelle s’arrêta toute seule ; tous les hommes attendirent avec impatience la performance de la compétence du vieillard.

Un homme, jeune, fort, mais, surtout téméraire, osa ouvrir la bouche de Jawhara. « Hein ! Venez voir, une bague dans sa bouche ! ». Tout le monde hurlait en un seul coup :
– « Retire-la, retire-la, oh, la pauvre ! Sauve-la pour l’amour du Dieu ».
D un geste qui illustre, d’ailleurs, sa bravoure, il a essayé de faire glisser le pouce et l’index de sa main dans la bouche de Jawhara et pinça la bague pour la faire sortir. Après l’avoir retirée et montrée aux hommes qui l’entouraient, les cœurs chavirés, pour savoir ce qui va se passer, le vieillard cria :
– « c’est elle, c’est elle, la bague magique. Que Dieu soit loué, elle est sauvée d’une mort certaine ».

Soudain, Jawhara ouvrit ses yeux, étonnante, elle ne savait plus où elle est, ni pourquoi cette multitude de personnes l’entourait. Tout le monde voulait entendre sa voix, lui parler de son affaire, etc. On lui offrait un tas de choses en cadeau. Même si l’homme est bien méchant par nature, c’est cette passion qui vit a son intérieur qui le rend aimable. Jawhara est revenue a son berger comme une sorte de purgation de sa peine.

MAKAN Abdeltif
Eljadida.com

Auteur/autrice