La relecture

On connaît la lecture. On ignore la relecture. La première a sa pédagogie et ses enseignants. On l’enseigne, on l’apprend. La seconde n’a de place dans aucun cursus pédagogique. On ne lui assigne aucun objectif et on ne lui reconnaît, du moins officiellement, aucune utilité, aucun intérêt. On peut vous demander ce que vous avez lu ou pas lu. Vous n’êtes jamais amené a parler de ce que vous avez relu ou pas relu. Et pourtant, relire après maturité est autre chose que lire pour découvrir. Beaucoup d’intellectuels refont leur formation en reprenant pratiquement tous leurs cours, de manière sélective et selon le besoin. Littérature, philosophie, histoire et même des matières scientifiques. Je crois que nous avons tous lu, entre autres, Les Fables de Jean de Lafontaine ou Kalila Wa Dimna d’Ibnou Al mouqaffah dans notre enfance et notre adolescence. Relisez-les après votre retraite. Ce sont d’autres textes que vous allez découvrir. Il en est ainsi de d’autres œuvres. Dans mon propre cas, je suis systématiquement surpris par les richesses que je découvre en relisant des ouvrages entiers de littérature. Je suis stupéfait par des vérités insoupçonnées que je découvre en relisant des programmes d’histoire. c’est justement pour cela que je suggère qu on réfléchisse sérieusement a créer des cours de relecture, a leur élaborer une pédagogie appropriée et a leur former des enseignants spécialisés. J avais une vingtaine d’année quand j ai lu pour la première fois, La Nausée de J.P. Sartre. Mon ennui et mon inaptitude a percevoir le sens de ce texte étaient manifestes. Mon professeur m avait conseillé de le relire vingt ou trente ans plus tard. J avais souri. Je ne l’ai pas encore fait pour ce livre. Il attend encore son tour.
Ahmed BENHIMA
Ancien élève de l’école Biada Graçons
06/01/2016


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