Le port dans un état calamiteux

Avant le 20e siècle, ce port était un port a barcasses , c’est-a-dire que les marchandises étaient d’abord transportées par les seuls moyens du bord, puis, menées a la rame, elles gagnaient une petite darse, dite darse portugaise, située au pied du mur d’enceinte de la ville. Les cargaisons étaient alors débarquées manuellement.

La darse portugaise est en réalité un ancien fossé des remparts portugais. Pendant le protectorat français, le port de Mazagan fut doté de deux jetées convergentes de 400 et 600 mètres de longueur. La grande digue et les bassins actuels furent construits en 1949. A partir de 1925, El Jadida était le principal port d’exportation des oeufs qui, pour plus de cent millions d’unités, prenaient chaque année le large pour être débarqués surtout en Espagne, en Angleterre et en France. Les exportations portaient également sur tout ce que produisait la région des Doukkala, a savoir le maïs, le blé, l’orge, les fèves, l’alpiste, les amandes, le pois chiche, les peaux de bœufs, de chèvres, de moutons ainsi que les laines en suint, le fenugrec et d’autres produits

Le port de Mazagan était jusqu en 1929 le deuxième port marocain. Il aurait pu devenir le premier port du pays, mais le développement et la proximité de Casablanca et de Safi ont freiné son expansion. Aujourd hui, le port se consacre exclusivement a la pêche et a la cueillette des algues. Mais a l’horizon 2010, ce port pourrait être transformé en marina. Son état est catastrophique ! Des flaques d’eau se forment sur la principale allée de cette importante infrastructure portuaire de la Deauville marocaine et de fortes odeurs nauséabondes se dégagent de cet environnement.

La plupart des vendeurs, arrivés de nulle part, s’installent et occupent quelques mètres carrés pour vendre du poisson aux automobilistes qui se rendent a ce port. l’insalubrité des lieux est insupportable, alors que certains clients, une fois arrivés chez eux, se rendent compte que le poisson acheté était congelé a l’origine. Les passants et les consommateurs semblent s’habituer a cet environnement pollué et ne semblent nullement gênés par l’état infecte des lieux. Qu en est-il des conditions sanitaires a respecter dans ce port?

c’est vrai qu une opération de revêtement de la chaussée a été faite, que le grand bassin du port a subi une opération de dragage et qu un hall de la vente du poisson en gros a été réaménagé. Néanmoins, il reste quelques travaux a réaliser encore… Ainsi, par exemple, il existe de grands hangars qui ont été laissés a l’état d’abandon depuis longtemps.

Alors pourquoi l’autorité compétente ne prend pas la décision de transformer l’une de ces infrastructures abandonnées en une poissonnerie de vente de poisson en détail équipée d’une chambre de congélation et d’une chambre froide avec une surface réservée a la commercialisation dotée d’étals de vente? Selon un vendeur de poisson dans ce port, c’est l’anarchie qui règne et qui a favorisé la prolifération du commerce illégal des produits de mer.

Abdelmajid Nejdi
Le Matin