Le “Tkaf” entre sorcellerie et médecine

L Opinion a El Jadida a récemment reçu mercredi 23 la visite du nommé Ahmed A., marié, un enfant et cadre commercial a Casablanca. Une visite qui sort presque de l’ordinaire, si l’on tient compte de la nature et de l’objet de cette visite. « Je suis victime de sorcellerie et je souffre atrocement de « Tkaf ». Je ne manque de rien, ma vie a basculé juste après le divorce avec ma femme. Je me suis remarié avec une « bint Annass ». Plus d’une année et demi sont passées sans pouvoir consommer ce mariage, a cause de « Tkaf » dont je souffre depuis mon divorce avec la première femme ». Ma vie est devenue un enfer et ma situation intenable ». « Je suis a bord du gouffre ! »voila tout est dit a travers ces tranches du témoignage accablant dont Ahmed est venu nous faire part a El Jadida.

Ahmed qui pesait a la « belle époque » quelques 120 kgs n’en fait présente aujourd hui qu une soixantaine environ. Sur son visage terni parla fatigue en dit sur l’ampleur et l’atrocité des souffrances qu il endure en silence. Ses peines ont atteint leur paroxysme quand il nous déclara suivante : « Ma femme divorcée me fait chanter pour pouvoir recouvrir ma « virilité ».
Les larmes aux yeux, Ahmed a provisoirement arrêté de travailler, vu la dégradation inquiétante de son état de santé. Et d’ajouter, « j en ai pris la pleine certitude après d’autres moult mais vaines tentatives avec d’autres femmes ». « Pour en avoir le cœur net, j ai arrangé, moyennant argent -bien s»r-, un rendez-vous avec mon ex. femme, l’invitant de venir passer les mois de mai et juin 2009 avec mois a El Jadida. J ai osé entretenir une relation illégale avec elle durant toute cette période et ça a marché, pas de « Tkaf » !

Pour limiter les dégâts, Ahmed avait proposé a son ex.femme de se remarier et venir vivre légalement sous un même toit avec sa deuxième femme au quartier Hay Mohammadi a Casablanca, mais elle a refusé catégoriquement son offre, préférant selon lui, continue de jouer « le maître chanteur »
Pour revenir au « tkaf », il s’agit en réalité d’une sorte de blocage, celui-ci est souvent fait par un être proche (épouse, fiancée, amie, etc.).Le « tkaf » se manifeste par l’impuissance sexuelle de l’homme, cela a pour effet de créer une réelle frustration chez ce dernier car ses envies sont intactes mais il n’a aucune réaction physique, si bien qu il est incapable de passer a l’acte.
Un avis que les médecins ne partagent d’ailleurs pas : « l’impuissance est le sujet tabou par excellence, affirme le Dr.Aziz Smirès-Bennani. Ceux qui en souffrent refusent souvent de consulter un médecin. Ils souffrent dans une solitude destructrice, qui conduit parfois au divorce voire au suicide. Et pourtant des thérapies existent. Elles sont proposées par les urologues-andrologues.. Et d’ajouter : « pourtant, l’impuissance sexuelle est un mal répandu. Une étude récente supervisée par le docteur Aziz Smirès-Bennani, chirurgien urologue-andrologue, confirme cet état de fait. Sur 742 hommes, sujets a des troubles sexuels, 72% se plaignent d’impuissance, 19% souffrent d’éjaculation précoce et 9% évoquent des troubles mixtes. Une majorité des hommes consultés souffrent d’un problème d’érection, a-t-il précisé.

Entre le marteau et l’enclume, Ahmed a essayé plusieurs moyens et frappé a toutes les portes pour s’en soigner, mais sans résultat. Au lieu de se repentir mon honnête proposition, « mon ex.femme a préféré faire monter la pression sur ma personne, pour réclamer gros ». Elle est allée dernièrement jusqu a simuler une agression, chose qui s’est avérée sans fondement, grâce a l’absence de preuves et aux témoins qui ont témoigné en ma faveur
– De grâce, que pourrais-je faire ? Aidez-moi, Dieu vous viendra en aide !

Mohamed LOKHNATI
L’OPINION

Auteur/autrice