Les débuts de la renaissance : la fauconnerie des Doukkala

Au coeur des Doukkala, et a peu de distance du centre rural du Had Ouled Frej, la tribu des chorfas Lakouassems, descendants directs du Saint Moulay Tahar Kassmi, représente de nos jours le dernier rempart qui préserve le temple d’une tradition ancestrale, ayant connu autrefois ses plus belles lettres de noblesse.

Considérée depuis un certain temps, comme une simple curiosité locale, bonne uniquement pour les exhibitions et les haies de circonstances, la fauconnerie des Lekouassems, connaît de nos jours, un regain d’intérêt et de reconnaissance.

Les belles parties de chasse dont fait preuve Marjane, le faucon de la renaissance, ainsi que ses congénères, est pour nombre de connaisseurs, le meilleur gage de lendemains moins frustrants et beaucoup plus prometteurs.

c’est aussi le prélude, d’une nouvelle génération de fauconnerie dans les Doukkalas qui pourrait bien représenter une plus-value de grande importance dans le développement touristique de toute la région.

Ainsi donc, c’est pour accompagner toutes ces mutations qui ouvrent de nouveaux horizons a cette tradition ancestrale, que, l’Association des fauconniers Lakouassems d’Ouled Frej a décidé d’aller de l’avant en participant a la journée d’environnement, organisée par l’Administration des Eaux et Forêts, où il a été question du lancement du Oualidia et M harza-sahel et le regarni d’une superficie de 370ha.

Tout un symbole. La participation des fauconniers Kouassems a cette journée, inscrite sous le symbole de la préservation de la nature, reflète, l’autre image a laquelle s’attachent les derniers gardiens d’une tradition singulière dans le Doukkala.

“Au stade où se trouve la fauconnerie aujourd hui, nous pouvons souligner, sans trop de prétentions que cette tradition dont les racines se perdent dans la nuit des temps, a dépassé son cap le plus difficile”, a déclaré El Ghazouani Mohamed président de l’association des fauconniers Kouassems d’Ouled Frej des Doukkala. Selon lui, cette résurrection, il la doit a un travail de fond, entamé depuis deux ans, au cours desquels, une large médiatisation a mis l’accent sur les risques d’une disparition irréversible de cette tradition, puisque seuls quelques rares vieux paysans, essayaient de garder encore un peu d’espoir pour la renaissance.

Il faut noter que depuis deux ans, la fauconnerie des Doukkala a rattrapé beaucoup de temps perdu. Le premier objectif qui consiste a faire renaître l’espoir parmi les Kouassems, ne fait plus de doute. En organisant des manifestations de grande envergure, auxquelles ont assisté d’éminents personnalités nationales et étrangères ainsi que les cadres officiels, les fauconniers, s’estiment rétablis dans un droit a la reconnaissance qu ils avaient perdue depuis longtemps.

Concernant les horizons d’avenir, les fauconniers kouassems qui ont renforcé leur association par des cadres nationaux, dont un docteur en environnement et un vétérinaire, comptent faire de l’année 2007, une véritable étape de revitalisation de la fauconnerie dans le Doukkala, et ce, en lui redonnant dans un premier temps sa réelle dimension de sport de chasse, pour la greffer par la suite dans la trame touristique de la région qui souffre énormément d’idées novatrices en mesure d’accompagner un futur très prometteur, surtout avec la création de la station balnéaire Mazagan, a Haouzia, qui ne manquera pas de placer la province d’El Jadida sur une meilleure orbite touristique.

Ahmed Chahid
Liberation via AllAfrica.com

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