Les fauconniers Lekouassems d’Ouled Frej s’ouvrent sur l’Europe

En marge des réunions consacrées au projet MOROCOMP, qui consiste au lancement d’une station pilote de compostage des déchets organiques biodégradables, entrant dans le cadre du programme Life pays tiers, et dont l’initiative revient aux Universités Chouaïb Doukkali d’El Jadida, et celle de technologie d’Athènes, le Professeur Maria Louazidou, Directrice de génie des sciences de l’environnement de l’Université d’Athènes et le groupe qui l’accompagnait, ont eu droit a une journée de détente, pour s’imprégner de l’air des temps dans l’arrière-pays des Doukkalas et se familiariser au mieux avec les spécificités de cette région, qui associe en parfaite harmonie, industrie et agriculture, tout en se réservant les premiers rôles en matière de tourisme au niveau National.

c’est dans ce contexte-la, que le Professeur Maria Louazidou et les universitaires qui l’accompagnaient dans le projet, ont pu découvrir ces exceptionnels ouvrages de pierre sèche, plus connus sous le nom de Tazotas, ainsi que la Kasbah de Boulaouane, cette immortelle sentinelle de l’histoire, avant d’aller s’émerveiller devant les démonstrations de dressage et de chasse au faucon, dont seuls les fauconniers Lekouassems d’Ouled Frej détiennent encore les ultimes secrets.

«c’est une expérience unique en son genre», nous a confié Maria Louazidou, «Ce savoir dans l’art de la fauconnerie est d’autant plus impressionnant qu il est arrivé a survivre dans ce coin reculé et surtout grâce a de vieux paysans qui ne disposent pas de moyens exceptionnels qui s’imposent dans ce genre d’activité».

Fascinée par le charme de ces faucons, toujours seigneurs même en captivité, l’invitée européenne a donné libre cours a ses sentiments et surtout au grand respect qu elle estime devoir au courage dont ont fait preuve les hommes de la tribu Lekouassems, en bravant les temps et les difficultés du long parcours, afin que soit perpétuée cette tradition ancestrale.

«J espère que ce patrimoine qui fait appel a un grand savoir en matière de fauconnerie, ne reste pas dans un petit enclos, entre quatre barrières», a souligné Maria Louazidou, tout en confirmant que l’art de la fauconnerie se fait très rare actuellement de par le monde, d’où la nécessité de préserver et sauvegarder cette tradition.

Tout en rendant un grand hommage au courage et a la persévérance de cette tribu située aux fins fonds des Doukkalas, cette nouvelle avocate qui a épousé instinctivement la cause des fauconniers Lekouassems, s’est aussi engagée a leur apporter sa propre contribution afin de consolider ce dernier rempart qui protège encore la fauconnerie du Maroc.

«J espère que dans l’avenir, on peut créer des accords particuliers entre l’association des fauconniers Lekouassems, la Grèce et moi personnellement. J espère aussi, pouvoir revenir une autre fois, pour vivre avec ces fauconniers cette formidable et unique expérience», a conclu Maria Louazidou, qui n’exclut pas la possibilité d’intégrer la fauconnerie Lekouassems d’Ouled Frej dans le programme Life Nature, par la constitution d’un réseau qui associera la Grèce, Chypre et le Maroc, avec comme principal objectif, le soutien des fauconniers Lekouassems d’Ouled Frej et la protection des faucons du Maroc.

Dans ce même registre et a court terme, un site Web, au profit de l’association des Lekouassems sera élaboré conjointement par l’équipe du Professeur Maria Louazidou et celle du Professeur Assobhei Omar, pour l’Université Chouaïb Doukkali d’El Jadida.

Reste a souligner que cette petite lucarne européenne qui vient de s’ouvrir devant les ambitions de l’Association des fauconniers des Doukkalas, et qui ne manquera pas de donner sur de plus vastes horizons, mérite qu on la considère avec beaucoup plus d’intérêt et surtout qu on la cadre dans sa juste dimension.

Ahmed Chahid
Libration via AllAfrica.com

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