Les journées du Patrimoine, ou comment survivra-t-il au jugement dernier

El Jadida, une ville qui existe depuis l’époque romaine, et dont les citations peuvent se retrouver dans des écrits aussi anciens que le premier siècle de notre ère. Ayant toujours était considéré comme une façade privilégié sur la mer atlantique, elle fut longtemps un mouillage de choix pour les phéniciens, puis pour les romains et surtout les portugais qui y ont construit il y bientôt 6 siècles, une forteresse qui se tient a ce jour comme un symbole de l’histoire d’une ville qui fait face a l’air moderne et risque de perdre sa mémoire face au développement économique galopant de la ville. c’est pour cela que l’Institut français d’El Jadida, en partenariat avec l’association de la cité portugaise et la direction régionale du ministère de la Culture et le Centre de recherche Maroco-lusitanien, ont organisé les premières journées du patrimoine vendredi et samedi dernier. Cet événement, profitant d’une météo très ensoleillées lors de la journée du samedi, a réunie pas moins de 700 curieux qui ont eu droit a une visite très complète de l’ancienne cité, ainsi que différents « landmarks » de la ville, offerte par 26 guides bénévoles formés pour l’occasion.

Les monuments racontent leur histoire

Des portes ombragés du « Mellah », les visiteurs se sont vu emporter des tumultes de la ville moderne vers la quiétude de la forteresse qui a gardé au cours des siècles, derrière ces murs, son authenticité spécifique et sa charge importante d’histoire a raconter. La visites met le point sur la visites de lieux de culte, dont une mosquée au minaret unique (5 coins au lieu de 4), une église espagnol, en plus de la synagogue et de la Zaouia kaddiria, affichant la cité comme un lieu au carrefour des civilisations, et qui enrichie l’histoire de la ville de multiples influences. l’ancien consulat des Etat Unis en plus des anciennes geôles, témoignent de l’effervescence d’une cité qui a tenu pendant des siècles, un rôle important dans les relations du Maroc avec le reste du monde, notamment d’un point de vue politique, économique et culturel. Classé au patrimoine de l’Unesco, ce joyaux du patrimoine marocain, s’est révélé par la bouche des guides, un endroit magique, en particulier au niveau de la mystique citerne portugaise, qui de part la lumière unique qui se profile de son ouverture vers le ciel, et qui donne un décor qui se retrouve sur de nombreuses cartes postales qui représentent la ville. La visite de ce soubassement de la ville, pousse l’humain a chercher dans les profondeurs de son être a comprendre ce qui a fait la vie d’une cité, et a se retrouver rêver de l’âge d’or de ce qui faisait l’ancienne Mazagan.

De la cité a la ville, une histoire en mouvement

Bien que la cité portugaise est le vestige le plus voyant de la splendeur passée de la ville, bien d’autre édifices montrent les évolutions de la ville au cours des siècles, notamment son passage de la vie moyenageuse des forteresses a l’époque d’un urbanisme moderne qui s’est étendu a l’extérieur des murs portugaises. Datant de la période française, de nombreux bâtiments qui font partie du paysage d’El Jadida, tel que le Centre régional d’investissement (ancien bureau Arabe), la poste ou encore Bank Al Maghrib, ont au dessus de leurs fonctions institutionnelles, un pesant historique que beaucoup de Jdidis ignoraient jusque la. Des endroits où les mazaganais construisaient la vie de la cité, tel que la place Hansali ou encore l’hôtel de France, sont devenus dans le temps des endroits dessués, au profit des centres commerciaux de la ville, et la jeunesse qui faisait la vie de ces endroits, les a déserté, sans pour autant trouver mieux. l’immeuble Cohen, une grande bâtisse familiale juive, offre un regard sur ce qui représentait les grandes familles jdidies, une bourgeoisie qui a façonné la ville et qui en a fait le joyau dont il ne reste malheureusement que des monuments, qui ombragent les trottoirs d’une ville qui péniblement essaie de survivre aux rafales du temps.

Un évènement citoyen pour les citoyens

Malgré un appui institutionnel “logique”, l’essence de cet évènement, non moins festif que les grands Festivals de la place, ont permit de redonner de la valeur culturelle a une ville qui en manque de plus en plus. En dépit de la grande valeur pédagogique et la mission citoyenne, cet événement s’est montré peu couteux et très rétribuer en terme d’émotion. Des déclarations même des organisateurs, cet événement anodin, puisque le publique jdidi a toujours été répondant aux conférences sur ce type de thématiques. De plus l’appel a bénévolat pour la formation de guide, a rencontré un succès notable, formant plus de 26 guides au secret de la médiation et du partage de connaissances.

Mohamed Ennair
Eljadida.com

Auteur/autrice