Les limites des transports collectifs durant les fêtes

Pour les fêtes religieuses en général et celle de lAïd Al Adha en particulier, les gares ferroviaires, routières et les stations de taxis sont prises dassaut par une foule immense de personnes désireuses de passer lAïd El Kébir en famille.
Les prix flambent. Les autocars, les grands taxis et les transporteurs clandestins (très nombreux) saisissent laubaine de la très forte demande pour majorer les tarifs dans limpunité la plus totale.
Lafflux massif des voyageurs démontre a chaque occasion linsuffisance des moyens mis en place pour répondre a la demande exceptionnelle.
En cinquante années dindépendance, il faut reconnaître que lextension du réseau ferroviaire est bien en deça de ce qui pouvait être espéré. Comme voies nouvelles, il n’y a eu que celles reliant Casablanca a El Jadida et laéroport Mohammed V. Ces dernières années, il y a eu le doublement de la voie reliant Casablanca a Meknès en attendant la réalisation de la double voie entre Meknès et Fès. Cest peu compte tenu de lexpansion démographique et donc de la demande.
La qualité des voitures (de seconde main) de voyageurs et le confort sont tout juste acceptables et très loin de ce qui se fait en Europe. Quant a la ponctualité, il reste encore beaucoup a faire et les clients continueront a supporter les nombreux inconvénients suscités par les retards.
Le transport routier de voyageurs est lui aussi très mal loti. La qualité des cars, leur état, la formation des chauffeurs et la ponctualité laissent souvent beaucoup a désirer. Avec des pratiques inavouables qui ont toujours cours sur les routes, le phénomène de surcharge est courant aussi bien pour ce qui est des voyageurs que des bagages. Exceptée une compagnie très ancienne qui maintient un certain standing de son parc de véhicules, la plupart des cars sont inconfortables.
Lorganisation de la plupart des gares routières, leur propreté et les services aux voyageurs laissent aussi beaucoup a désirer et cela est un handicap pour un pays qui veut développer un tourisme performant, international et national.
Les taxis sont une image du sous-développement persistant, les pays sub-sahariens ont leurs taxis-brousse, nous avons nos grands taxis.
Ils servent pour les transports urbain, inter-urbain et rural. Dans leur quasi-totalité, ce sont de très vieux véhicules ayant dépassé depuis longtemps lâge de la réforme, et rafistolés de toutes parts. Pourtant ils roulent, et en très grand nombre, semant la terreur dans les agglomérations comme celle de Meknès, causant de nombreux et dramatiques accidents sur les routes car ces tacots, tout juste bons pour la casse, sont habilités a transporter sept personnes, six passagers et le chauffeur !
Il y a donc bien du pain sur la planche pour les responsables de ladministration en charge du transport, des autres administrations concernées par cette activité, pour les élus a tous les niveaux.
La mise a niveau du secteur des transports en général et de celui des voyageurs en particulier, essentiel sur le plan socio-économique, est nécessaire et urgente.

Abou kamal
Albayane.ma

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