Les navires s’agrandissent, les quais toujours exigus

Kamal Sebri a été élu nouveau président de la Chambre des pêches maritimes Atlantique Nord, depuis la semaine écoulée. La circonscription est très étendue allant de Moulay Bouselham, en passant par Casablanca comme plaque tournante de commercialisation, et jusqu a Essaouira.
La zone d’intervention compte 6 ports et 8 points de débarquement avec près de 400 navires de pêche et 2.500 barques artisanales.

Sebri, un jeune armateur de 36 ans, a été élu a l’unanimité des membres présents. El Hachimi Mimouni, le président sortant, ne s’était pas représenté lors de l’élection du nouveau bureau qui se compose de 12 membres représentant les 4 segments du secteur. Ce dernier est représenté au sein de cette chambre par 41 membres. La pêche hauturière avec 10 sièges, 16 pour la côtière, 12 pour les barques artisanales et 3 pour l’aquaculture.

Le bilan précédent de la Chambre des pêches maritimes Atlantique Nord est jugé négatif. Des plans d’actions et des projets seront donc a l’étude pour les 4 segments dès la première réunion du nouveau bureau prévue pour la fin de ce mois. La salubrité des infrastructures portuaires est un point jugé très important. Le sujet est, d’ailleurs, d’une grande actualité d’autant plus qu une visite d’une délégation de vétérinaires de l’Union européenne est prévue.

L’exiguïté des quais est également un sujet qui devient préoccupant, dit le président. Actuellement, ce sont plus de 70% des bateaux de pêche qui ont été reconstruits avec des tonnages plus grands. Les réaménagements des installations et des bâtiments du port d’El Jadida sont, certes, jugés importants. Mais ce qui l’est encore plus pour les armateurs, ce sont les quais de débarquement, précise Sebri. Les appontements ne suffisent plus aux bateaux qui s’agrandissent et se modernisent. Les frottements et les entrechocs entre navires lors des relâches dans les ports expliquent leur état extérieur. Sur le terrain, la coque extérieure des bateaux en bois présente des éraflures profondes et des cabossages.

Actuellement, les bateaux paraissent vétustes de l’extérieur après seulement quelques mois de leur sortie de la cale de halage, explique le président. La cale de halage est un autre sujet préoccupant pour les armateurs. El Jadida, avec une trentaine de chalutiers, ne dispose que d’un seul sleep-way. La situation est encore plus critique a Casablanca avec une flotte de 200 bateaux pour une cale de halage qui ne permet le passage que de 4 unités par mois. Dans ce domaine, la ville de Safi est la plus avancée avec une vingtaine de cales de halage.

Sur un autre registre, les armateurs de la région comptent adhérer au programme «Ibhar» du ministère de tutelle. Ce programme, fort ambitieux, permettra la mise a niveau de la flotte côtière et artisanale. l’accompagnement de la pêche hauturière est aussi prévu dans le cadre d’aménagement du plan poulpe, indique Sebri.

L’aquaculture est également concernée. Pour ce volet, il s’agit de la sauvegarde du site Oualidia connu historiquement pour ses huîtres et ses fruits de mer. La réglementation du ramassage des algues, qui est un secteur de grande importance socioéconomique, est prioritaire. l’autre filière qui doit se développer est celle des madragues qui existent entre Moulay Bouselham et Kénitra pour l’élevage du thon rouge, souligne Kamal Sebri.

Parcours

Le nouveau président de la Chambre des pêches maritimes Atlantique Nord, Kamal Sebri, est originaire d’El Jadida. Il était connu dans les milieux des sports nautiques. Il est d’ailleurs ex-champion de voile du Maroc. Il a par la suite suivi des formations dans le domaine de la pêche et de la mer pour devenir capitaine de navire.

Mohamed Ramdani
L’Economiste

Auteur/autrice