Les nouveaux retraitésde l’ORMVAD : reconnaissance oubliée

Après la dislocation de l’Office national des irrigations (ONI), il fut créé, en 1966, neuf offices régionaux de mise en valeur agricole.Parmi ces structures, l’Office de mise en valeur agricole des Doukkala a pris la relève de l’ex-périmètre Doukkala-Abda de l’ONI. Il s’agit donc d’un établissement de promotion rurale et de développement social qui, grâce a la mobilisation et au dévouement d’un personnel expérimenté, a pu réaliser les objectifs qui lui étaient assignés.

Il était donc de bon usage, depuis déja une trentaine d’années, de célébrer en toute amitié les départs du personnel retraité lors d’une cérémonie solennelle. Cela faisait partie de la culture d’entreprise dont les principaux idéaux sont: servir l’agriculteur, entretenir la solidarité et l’amitié. La solidarité a été surtout l’œuvre des anciens techniciens dit «adjoints techniques» et qui étaient la principale cheville ouvrière de ces Offices, notamment dans les années soixante-dix et quatre-vingt. Je ne suis pas technicien mais je peux témoigner que cette catégorie a été a l’avant-garde de toutes les opérations importantes de développement agricole.

Cependant il ne faut pas non plus oublier le rôle essentiel d’une pléiade de grands noms qui se sont succédés depuis presque cinq décennies a la tête de ces structures tels : Raymond Aubrac, Tahiri, Paul Pascon, Bekkali, Ouled Chrif Benyounes, Abdrerrahmane Taouqi et bien d’autres.

c’est dans le cadre de ces valeurs de solidarité et d’amitié que l’ORMVAD organise annuellement une cérémonie en hommage a son personnel retraité.En ces occasions, le directeur prend la parole pour rendre hommage a ceux qui ont consacré toute leur énergie et qui se sont dévoués pour le bien général. Le directeur exprime,au nom de l’administration, sa reconnaissance envers ceux qui l’ont si bien servie.

Mais la où le bât blesse, c’est que l’ORMVAD vient de faillir a cette tradition de bon aloi. En effet, le contingent des 27 retraités de fin 2012 attend encore d’être honoré comme de coutume. Cette attente ne doit pas être prise comme une demande d’aumône mais comme une authentique marque de respect envers les personnels concernés, homme et femme.

L’attente en question a connu des évolutions dans le temps. d’abord, il leur a été dit, en janvier dernier, que l’établissement attendait la nomination d’un nouveau directeur par les autorités compétentes. Dans un deuxième temps, il leur a été signifié que c’était un problème d’organisation au niveau de l’association des œuvres sociales. A ce jour, on se demandesi offrir un verre de thé ne va pas ruiner le budget de la nation ou nécessite même la réunion du Conseil de Sécurité.

Il faut bien préciser que tout retraité devrait avoir droita la reconnaissance de son établissement. En effet, chacun y a eu un parcours singulier. Certains se souviennent par exemple, avec joie ou amertume, de quelques épisodes de leur vie professionnelle. En ce qui me concerne j ai parlé de mon expérience, en tant qu attaché de presse, dans cet Office dans un chapitre de mon autobiographie publiée a Paris chez l’éditeur l’Harmattan. Ce qui me fait chaud au cœur, c’est une coïncidence extraordinaire : le livre est sorti le jour même de mon départ en retraite et de mon anniversaire, ce que je considère comme une véritable consécration personnelle.

Mustapha Jmahri
ElJadida.com

Auteur/autrice