Lettres marocaines (5) : UNE VOIX!

Ce samedi 15 Mars 2008, nous sommes, en France, a la veille du second tour des élections municipales.

Les “périodes électorales” sont toujours des temps enfiévrés de la vie citoyenne : cette fois-ci, il s’agit d’élire les Maires des 36000 communes que compte ce pays, du tout petit “bourg” de 50 “âmes”, aux villes de moins de 10000 habitants, de plus de 30000, aux “grandes villes de plus de 100000 … jusqu a Paris, où il faut compter par millions, surtout si on y ajoute ce qu on appelle la “petite couronne”, constituée de ces fameuses “banlieues” qui ont, A TORT, une “réputation” désastreuse.

Comme vous le savez, j ai, comme Joséphine Baker, “deux amours” : El Jadida et Paris, deux “capitales”, n’est-ce-pas, l’une des Doukkala, l’autre… du Doukkali que je suis et demeure, même si ma demeure est ici…

De tous les élus, le Maire est, sans aucun doute, surtout dans les “petites” villes, mais même dans la capitale, ou bien a Lille, Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg (désolé pour “les autres”, mais 36000, je ne suis pas s»r qu “El Jadida.ma” me les publierait), sans aucun doute, disais-je, le plus “proche” des électeurs et électrices.

Ainsi, il est fréquent qu un maire soit d’une autre “couleur politique” que celle du député, pourtant élus tous deux par les mêmes électeurs.

Merci d’avance a ceux et celles qui me font l’honneur de me lire de me pardonner de ne pas, a chaque fois, donner le féminin de chaque mot que j emploie! Je suis s»r qu au Maroc, vous n’avez pas la même hantise d'”oublier” qu il y a aussi – et qu il devrait y avoir AUTANT – des maires femmes, des ELECTRICES, des DEPUTEES, etc, etc…

c’est qu en France l’heure de la PARITE sonne de plus en plus fort! Au point qu elle avance, la parité, a pas de géant… oh pardon… de géante!

D ailleurs, vous l’aurez évidemment observé : nous aurions pu avoir, pour la premiére fois de l’Histoire Française, UNE PRESIDENTE DE LA REPUBLIQUE. Madame Ségolène Royal, en Mai 2007, a été “battue” (désolé, mais c’est le mot, je n’y peux STRICTEMENT RIEN!) par Monsieur Nicolas Sarkozy … qui a – néanmoins – été élu Président, comme vous avez pu l’observer également, je n’en doute pas …

Si je prends un malin plaisir, mes chers Jdidis (et Jdidies … je n’en sortirai jamais, décidément), a vous conter sur ce ton badin une des plus glorieuses illustrations de LA DEMOCRATIE, a savoir la pratique régulière, loyale, volontaire et massive d’ELECTIONS LIBRES, après de longues semaines, de longs mois, de longues années de débats passionnés et passionnants, dans le climat le plus vivifiant qui soit : celui de la plus totale LIBERTE, c’est que je veux vous faire passer un message très simple, qui n’est EN AUCUN CAS, je dis bien EN AUCUN CAS, d’AUCUNE MANIERE, “subversif” , bien au contraire, puisqu il s’agit d’un message de paix sociale et de RECONCILIATION.

Oui : RECONCILIATION ET PAIX! Comment peut-on “s entendre” si on ne “se parle” pas librement? Comment peut-on “se parler” si on ne “s écoute” pas? Or comment parvenir a cette COMMUNICATION, a cette COMMUNION si les conditions de cet échange précieux ne sont pas réunies?

J ai eu l’occasion, au tout début de notre rencontre, le 7 Septembre 2007, date des dernières législatives marocaines, de vous dire, modestement, a mon tout petit niveau, a quel point vous teniez la l’opportunité formidable qui vous était si sagement donnée par Sa Majesté Mohamed VI (dont je ne louerai jamais assez les prodigieux progrès qu Il impulse a notre MAROC bien-aimé!) de vous déterminer sur CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE POUR LE MAROC.

A votre manière, éminemment respectable, VOUS l’AVEZ FAIT : vous avez CLAIREMENT demandé, en vous abstenant a plus de 60%, que la volonté du Roi et du Peuple soit davantage prise en considération par l’administration, depuis trop longtemps engourdie, de ce magnifique Pays qui est le nôtre.

Je suis absolument convaincu que le Roi, Sa Majesté Mohamed VI, vous a compris et que “les choses” vont bientôt changer, surtout pour les plus humbles, les plus vulnérables, les plus malheureux, les plus désespérés.

Chers amis, chers frères et soeurs, je suis tout sauf un “donneur de leçons”! Je suis simplement, mais fièrement, comme on dit pendant des élections, “UNE VOIX”, UNE SEULE. Comme vous avez, chacun et chacune d’entre vous UNE VOIX!

UNE VOIX!

Marcel Benatar
Eljadida.com

Auteur/autrice