Littoral d’El Jadida : les problématiques que devra résoudre le futur schéma directeur

L urbanisation a tout va du littoral ne risque-t-elle pas de le transformer en une zone où habitations non-réglementaires, migration rurale et dégradation de l’environnement formeront un redoutable cocktail explosif ?

Le lancement de l’appel d’offres pour la réalisation de l’étude relative au futur schéma directeur d’aménagement urbain (SDAU) du littoral intervient dans un contexte où l’ensemble de ces craintes sont a l’ordre du jour.

Ayant pour finalité d’établir les choix stratégiques prospectifs sur une durée de 25 ans, en plus des objectifs communs a tous les SDAU, celui du littoral d’El Jadida devra permettre d’anticiper toute urbanisation incontrôlée, identifier les grands territoires d’intérêt particulier pouvant accueillir des projets structurants et donner la liste des risques naturels et des sources de pollution qui menacent ce territoire.

Comme beaucoup de territoires marocains, celui couvert par le SDAU d’El Jadida n’est pas homogène. Résultat : il présente des difficultés notables en matière de maitrise des croissances urbaines et démographiques avec tout ce que cela engendre en termes de problèmes liés au logement, a la mobilité et a l’emploi.

Sa configuration actuelle est composée de zones urbaines, de couronnes périphériques et de zones rurales. Le développement des logements insalubres y est symptomatique d’une cohabitation mal gérée et mal maîtrisée entre ces trois zones. A ce sujet, le SDAU devra permettre une complémentarité entre les différentes zones et les faire profiter équitablement des richesses dont elles disposent dans leur ensemble.

Sur le plan administratif, 16 communes composent ce territoire. Parmi lesquelles une seule relève de la province de Sidi Bennour, les autres font partie de la province d’El Jadida. Aussi, sur les deux millions d’âmes qui y habitent, près de la moitié est rurale.

Sur le plan morphologique, quatre unités sont a mettre en exergue : la bande littorale d’El Oulja connue par ses cultures abondantes en primeurs, le Sahel destiné a une activité purement pastorale, la plaine Doukkakla-Abda a vocation agricole grâce a la fertilité de ses terres et a l’apport de l’Oued Oum Rabia et enfin le piémont Rhamna-Youssoufia-Tensift aux écosystèmes fortement dégradés.

Outre sa vaste assise naturelle, ce territoire présente aussi un potentiel halieutique et touristique indéniable. Le littoral s’étendant sur quelque 120 km offre une diversité de paysages et de produits touristiques rares. l’infrastructure portuaire y est importante même si elle souffre d’une « exploitation irrationnelle », selon le constat dressé par le ministère de l’Urbanisme.

c’est dire que cette aire ne manque pas d’atouts certes, mais qu elle demeure vulnérable en l’absence d’un schéma directeur qui puisse bien la cadrer.


Eljadida.com

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