Oualidia : mise a niveau et préservation de la lagune

S. M. le Roi a présidé la cérémonie de signature de la Convention
Le plan d’action va co»ter 329,85 MDH
Sa réalisation prendra fin en mars 201

Le jeudi 23/ 04 / 2010, moins de trois années après y avoir lancé plusieurs projets (novembre 2007), dont le renforcement de l’infrastructure urbaine de la ville, Sa Majesté le roi Mohammed VI a présidé a Oualidia la cérémonie de signature de la convention portant sur la mise a niveau de cette commune et la préservation de sa lagune. En raison de l’heureux événement que représente cette Visite Royale pour les habitants de Oualidia et pour l’ensemble des Doukkalis, Ahdate Doukkalia, qui comptait consacrer son dossier du mois au 40ème anniversaire de la Journée Mondiale de la Terre et de l’Environnement, a jugé plus opportun de faire connaître a ses lecteurs la teneur de cette convention, d’autant plus que celle-ci consiste pour une part importante dans la préservation de la lagune, en tant que site écologique et zone humide d’intérêt international, et de faire découvrir par ceux qui ne la connaissent pas suffisamment cette cité estivale réputée par ses fruits de mer, notamment ses huîtres, et fière de contenir en son sein les vestiges d’un palais construit par le Libérateur de la nation, feu Mohammed V.

La teneur de la convention

Selon un communiqué de la M.A.P., la convention, dont la cérémonie de signature a été présidée le 23/4/2010, par S.M. Le Roi Mohammed VI que Dieu l’assiste, porte sur la mise a niveau de Oualidia et la préservation de sa lagune.

Il s’agit d’un plan intégré pour le développement de cette ville, la préservation de sa lagune et la protection de son potentiel ostréicole, qui a été élaboré sur Hautes Instructions Royales par les départements ministériels concernés et les autorités locales de la commune. Sa réalisation aura lieu entre avril 2010 et mars 2012 et devra co»ter un montant de 329,85 MDH. Le suivi et l’évaluation de ses différentes actions seront assurés par un comité créé a cet effet sous la présidence du Ministère de l’Intérieur. Les acteurs engagés a travers la convention sont le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime, le ministère de l’équipement et des Transports, Le Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement de l’espace, le Département de l’Eau et de l’Environnement, le Haut commissariat aux eaux et forêts, la Régie de distribution d’eau et d’électricité et la Commune.

Les acteurs impliqués et leurs engagements

-Le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime : mise en œuvre de mesures appropriées pour l’amélioration de la culture ostréicole et réorganisation des activités développées dans les alentours de la baie.

-Le Ministère de l’Equipement et des Transports : réalisation des ouvrages de protection de la baie contre la pollution et notamment la construction d’une souille de récupération des boues et déchets qui refluent dans la baie
Le Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement de l’espace, adaptation de l’habitat a la nature écologique du site de Oualidia avec la restructuration des douars environnants et la mise a niveau des habitations de la commune.

-Le Département de l’Eau et de l’Environnement : prise en charge du financement de la décharge publique et de la réalisation de la station d’épuration des eaux usées.

-La Régie de Distribution d’Eau et d’électricité : développement du réseau avec ses trois stations de pompage et des conduites.

-Le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts : aménagement d’espaces verts et des plantations tout autour de la baie.

-La commune : prise en charge des aménagements de voiries et de places publiques.

La ville de Oualidia

Située a 78 km au sud d’El-Jadida, la ville de Oualidia, qui doit son nom a son fondateur le sultan saâdien El Oaulid ben Zidane, est une pittoresque petite ville de la côte atlantique dotée d’une des plus belles lagunes du littoral marocain. d’une superficie de 370 ha environ, elle s’étend sur un peu moins de 4 km de longueur, passant dans sa largeur de 800 m vers l’est a quelque 1250m du côté de l’ouest, et se divise en deux zones distinctes : une zone haute longeant de part et d’autre la route menant vers Safi et une zone basse bordant la lagune. La première, occupée par des habitations, des locaux administratifs et des services publics, est toujours en activité. La seconde, aménagée et équipée pour accueillir les touristes en été, ne s’anime que pendant la période estivale. En effet, la population qui ne dépasse pas les dix mille habitants oscille alors entre trente et quarante mille.
Partout où l’on parle de Oualidia, on la qualifie de charmante station balnéaire calme et paisible, avec sa plage, sa kasbah érigée par El Oualid 1634, son port de pêcheurs et son palais royal. Sans oublier bien évidemment ses parcs a huîtres et sa réserve de chasse.

Une lagune a protéger et un potentiel ostréicole a préserver
Le plan d’action vise a assurer durablement le développement de la commune. Et comme les atouts de celle-ci sont principalement sa lagune et la culture des huîtres dans les parcs occupant les berges de cette baie, il lie l’essor attendu a la protection de la lagune et a la préservation de son potentiel ostréicole.

Le site constitué par la baie ou la lagune s’étend sur 10 000 ha avec une façade continentale de 40 km.

En tant que site écologique et zone humide d’intérêt international, du fait qu il représente un espace de reproduction et un passage de choix pour les oiseaux migrateurs en voie de disparition, il est régi par la convention RASMAR (du nom de la ville iranienne où a été adoptée ladite convention) qui réglemente l’utilisation rationnelle des écosystèmes en zones humides dans le but d’un développement durable.

D un autre côté, le site est réputé par la production d’huîtres de qualité qu il faudrait préserver et développer selon les normes internationales en termes de qualité et d’hygiène alimentaire. On y compte huit parcs ostréicoles ainsi qu un parc a palourdes ; le plus ancien, puisque lancé vers les années 50, produit jusqu a 100 000 kg par an d’huîtres, en grande partie celles de l’espèce japonaise. Ce parc Ostrea, qui constitue avec deux autres les trois unités agréées pour la purification, le conditionnement et l’expédition des coquillages, dispose de son propre laboratoire, contrairement aux autres qui ont établi des conventions avec l’INRH (l Institut National de Recherche Halieutique) pour effectuer les contrôles avant la commercialisation. Le confinement du sable a l’intérieur de la baie qui communique avec l’océan par une seule passe crée le problème d’ensablement. Ce phénomène, ajouté a la sédimentation favorisée par le flux qui domine l’écosystème de Oualidia, risque d’entraver l’essor de l’activité ostréicole.

Un projet de développement humain

En mettant en œuvre les mesures appropriées pour l’amélioration de la culture ostréicole et en réorganisant les activités développées dans les alentours de la baie, la réalisation du projet réduira énormément le taux de ce risque. De même, en réorganisant les activités d’élevage, de production de lait et de viandes rouges ou de culture maraîchère, a l’est de la baie, elle assurera l’amélioration des revenus des éleveurs et des agriculteurs et garantira la préservation de leurs emplois. Ainsi, Oualidia saura être a la hauteur des projets touristiques et immobiliers qui y poussent comme des champignons.

A D
Ahdate Doukkalia

Auteur/autrice