petits ruisseaux !

A l’aurore du printemps nouveau,
Le berger devance ses animaux.
Sur un roc, il taille son fl»teau en roseau
En se servant du feu et d’un couteau.
Puis il chantonne : « petits ruisseaux !
Abreuvez de joie nos troupeaux !».

Du puits, il sort un tonneau en peau
Et remplit a ras bord l’auge d’eau,
Toutes les bêtes guettant leur part d’eau.
Pour faire luire ses plumes, l’étourneau
Se plait a taquiner pastoureau et chameau
Avant d’aller se percher sur un rameau.

Au sein de l’enclos de son hameau
N ayant rien d’une ferme ou d’un château,
Le berger, crâne nu sans le moindre chapeau,
Peut alors déposer son lourd fardeau.
Il ajoute une buche dans le fourneau
Et sirote son thé a la menthe bien chaud.

Dans son rêve, le pasteur reprend son morceau :
” ruisseaux ! Irriguez nos végétaux
Sans oublier les herbivores, les oiseaux, !
ruisseaux ! Désaltérez nos animaux
Source de lait pour nos pauvres hameaux !
Lait et miel font de nos seaux des joyaux !”

Un témoin muet, au sommet d’un coteau,
Attache les amarres de son vaisseau
Et tend a la brise du matin un drapeau.
Armé de couleurs vives et d’un pinceau
Il traduit ses sentiments sur un tableau
Qui fera du berger l’icône du chapiteau.

Moussa Ettalibi, Dr Sci.
Eljadida.com

Auteur/autrice