Combien de visiteurs parvient a drainer un photographe en exposant au Maroc ?
Combien y en a t-il parmi ces visiteurs, qui considèrent la photographie comme Art a part entière ?
Et si on y ajoute les contraintes de temps et d’argent : voyages, prospections des lieux a photographier, un matériel de plus en plus sophistiqué et de plus en plus co»teux a acquérir on peut se faire une idée sur les divers obstacles rencontrés par nos photographes et qui continuent a retarder, l’Envol de cet Art au Maroc.
Pour contourner ces obstacles, onze artistes photographes se sont réunis en 2011 sous l’impulsion de Mohamed Morchidi et Denis Gadenne. Ce groupe de franco-marocains, amateurs et professionnels, cherche a montrer des horizons variés, voire des points de vue et des sensibilités différentes, tout en veillant a une cohésion d’ensemble.
Nous sommes alors en face de onze champs de visions et un seul thème : Scènes De rue, Scènes De Vie . l’homme est au centre de tous les sujets. Qu il soit héros d’un instant ou simple comparse ; riche ou démuni ; jeune ou vieux il parvient a travers sa présence visible, suggérée, voire invisible dans l’image (Ombre, trace de pas dans la neige) a animer la rue et a lui insuffler la vie.
c’est d’ailleurs a travers ce qu on nous donne a voir, comment on nous le suggère que ces photos humanistes font passer leur message. La dérision, l’humour, l’ironie du quotidien sont omniprésents et constituent des atouts par le biais desquelles une interaction est établie avec le visiteur. Chaque photo pérennise un Instant. Chacune est une invitation au rêve, a l’évasion et au voyage, loin du cadre qui nous est donné a voir.
La photo t invite a chercher son passé et a te représenter son devenir. c’est de l’imaginaire de chacun qu elle vivra dorénavant.
Toute l’exposition était en photos blancs et noirs. Un choix délibéré par le biais duquel on cherchait a opérer une focalisation sur les formes, le jeu des ombres et des lumières, l’émotion et le mystère.
On y décèle aussi un certain regard, une humanité, un sens des autres, un zeste d’humour, un peu de rêve, beaucoup de passion et le désir d’aller plus loin dans l’expression de cet Art qu est la photographie.
Isabelle Fiand nous a confié : « Grâce a la magie de ce troisième œil, c’est le regard qui s’affine, la pensée qui s’aiguise, la totale prise de conscience de cet Art, de ses émotionsMoi, je photographie la vie, les gens, le réel Je photographie ce qui ne se voit pas, ce qui ne se voit plus, l’inattendu entrevu, entre soi, dans un rapport au monde transformé, transporté, transfiguré, transmis, transcris».
« Photographier, nous déclara a son tour Mohamed Morchidi, c’est plus qu un simple moyen d’expression ; mais peut être une « écriture » pour mille et une lectures ».
Rappelons que l’exposition dure du 06 au 31 mai a la galerie de l’AFM d’El Jadida et que les photographes y exposant sont : Serge Carpi ; Régis David ; Yannik Doublet ; Isabelle Fiand, Denis Gadenne ; Véronique Giampieto ; Dominique Le Cavalier, Mohamed Morchidi, Didier Pouillot ; Benoit Rousseau ; Lionel Saint- Léger.
Seul bémol, le groupe des franco-marocains, est devenu un groupe des français plus un marocain (Mohamed Morchidi). Le reste des nôtres s’est désisté a cause des charges et des contraintes précitées.
Mais cela n’altère en rien la poésie, la romance et la musicalité que les photos exposées dégagent.
ABDELLAH HANBALI
Eljadida.com
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