Regardons en arrière et rectifions l’itinéraire

Question à l’ordre du jour : « REGARDONS en arrière !».
Qu avons-nous laissé derrière nous sur terre, â ?
Partout où on a vécu, on a pollué l’atmosphère*1,
Les lacs, les océans, les mers, les estuaires, â !

On se plaint dans les artères*2 de mille manières !
Que la COP 22 mette fin aux actes grégaires
Sur les rivages des zones côtières,
Là où sont menées des activités « meurtrières ?»*3.

Bien que l’énergie soit le nerf de guerre,
On devrait imiter le dromadaire
Qui s’adapte aux vastes aires solaires
Pour puiser ses besoins alimentaires !

ENSEMBLE, prolétaires et cognitaires,
Aspirons à l’équilibre à part entière !
Loin des misères, notre esprit éclaire
Des travaux hors-pair dignes des croisières !

Nul mal à regarder bien en arrière,
Pourvu qu on se débarrasse des œillères !
Le plafond de 1°C supplémentaire
Risque de faire fondre la banquise planétaire !*4

Aussi pour l’heure, le CLIMAT est prioritaire*5 !
A Marrakech, comptons sur la FORCE SOLIDAIRE !
Que nos experts africains, insulaires, partenaires,â,
De la COP22 rectifient l’itinéraire !

L’appel de Bab Ighli*6 sera-t-il salutaire
Pour l’agriculture et la sécurité alimentaire ?
L’espoir est dans les solutions exemplaires
Emanant de l’eau, du vivant vert, de l’air et du solaire.

Moussa Ettalibi, Dr Sci., Rabat le 06-10-2016

* Je dédie ce modeste poème à la COP22.
*1 Augmentation des journées estivales, d’où les changements climatiques attribués aux activités anthropiques altérant la composition de l’atmosphère à cause des gaz à effet de serre. Selon le rapport du mardi 27 septembre 2016, pratiquement 92% de la population mondiale vit dans des lieux où les niveaux de qualité de l’air ne respectent pas les limites fixées par l’OMS (http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2016/air-pollution-estimates/fr/).
*2 Voies de communication à l’intérieur des villes et des agglomérations débordant d’ordures de toutes sortes polluant des zones en croissance exponentielle avec le temps et la population.
*3 Victimes d’une surabondance de nutriments organiques et inorganiques, provenant de fertilisants agricoles, de polluants d’origine industrielle, de la navigation via les océans et les fleuves et d’autres déchets comme les pesticides, etc., ces zones dites écologiquement mortes deviennent le siège d’une prolifération algale et bactérienne entraînant une désoxygénation et ne permettant pratiquement plus aux poissons et animaux aquatiques de vivre (http://www.notre-planete.info/actualites/4269-zones-mortes-ocean), d’où la chute dramatique des efforts de pêche et le risque élevé d’intoxication des consommateurs de produits de la pêche contaminés par les métaux lourds ou autres (Cf. Eau et Capital humain, Moussa Ettalibi, Adrar Edition, Rabat, 2015 ; ISBN 978-9954-35-284-7).
*4 Voir « Réchauffement climatique : fonte record de la banquise arctique en 2016 » par Laurent Sacco, Futura-Sciences. Publié le 20/07/2016. http://www.futura-sciences.com/planete/actualites/augmentation-temperature-rechauffement-climatique-fonte-record-banquise-arctique-2016-63612/. Pire encore, avec le réchauffement climatique, les tiques prolifèrent et peuvent transmettre à l’homme, par piq»res, des bactéries du genre Borrelia spp. qui se propagent dans tous les tissus du corps et causent la borreliose ou maladie de Lyme dont l’augmentation fait peur dans plusieurs régions. Attaquant tous les systèmes humains, la borreliose provoque des lésions graves, des douleurs insupportables, des paralysies, la fatigue chronique, des troubles psychiatriques, de la démence,â, à tel point qu elle est souvent mal diagnostiquée !!! Soulignons que la maladie de Lyme est devenue une épidémie galopante à ne plus négliger.
D un autre côté, les agglomérations côtières risquent même d’être englouties par des raz de marée au cas où la fonte des neiges et glaces dépasse un certain seuil avec l’élévation de la température ou suite à un Tsunami quelque part. En outre, le régime carnivore auquel s’adonnent les humains dans plusieurs pays à travers le monde contribue au gaspillage de l’eau par les élevages industriels de bovins et à la libération de méthane qui est un puissant gaz à effet de serre libéré par ces animaux. En outre, au lieu d’élever ces animaux avec l’herbe de pâturages, on a plutôt eu recours à des farines contaminées dont l’origine était douteuse comme à l’époque où sévissait la maladie de la vache folle ou encéphalopathie spongiforme bovine en Angleterre. Toujours dans la production animale, l’utilisation abusive d’antibiotiques pour booster la rentabilité s’est traduite par l’augmentation de la résistance des micro-organismes aux antibiotiques à tel point que certaines infections sont devenues potentiellement mortelles.
*5 Que la pluie sauve notre terre pour que le riche puisse sortir de sa verrière et que le pauvre puisse réviser ses manières en sortant de sa tanière, voir http://www.eljadida.com/actualite_news_el_jadida/que-la-pluie-sauve-notre-terre–a5279.html. Hélas ! Quand tout est à sec, tout presse : le sol, l’oued, l’angoisse, la poche, la caisse, â ! Finis les souks, les soirées, la kermesse, â, où régnait une certaine allégresse ! voir http://www.eljadida.com/actualite_news_el_jadida/quand-tout-est-a-sec-a4343.html.
*6 Bab Ighli est le site officiel de la COP22 qui aura lieu à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016. Ce lieu historique f»t, durant des siècles, l’entrée principale de la médina de Marrakech, la ville rouge (Cf. : http://www.eljadida.com/actualite_news_el_jadida/marrakech-la-ville-rouge-a1561.html ). Cette ville avec Fès est le symbole de la marocanité à travers les siècles (http://www.eljadida.com/actualite_news_el_jadida/marocanite-a5402.html ). Finalement, dans ce lieu où l’évolution historique incite vraiment à « REGARDER en ARRIERE â » tout l’enjeu « de la COP22 » est dans un triptyque logique : « Se serrer les coudes au point critique, croire en toute œuvre fantastique et faire de l’entraide un but civique », voir http://www.eljadida.com/actualite_news_el_jadida/confiance-fatidique-a4069.html. Du point de vue historique, la disparition de la culture de la canne à sucre au début du XVIIème siècle au Maroc (Moussa Ettalibi (1973) Aspects biologiques et économiques, Hommes, Terre et Eaux, ANAFIDE 8 : 27-65. http://www.anafide.org/doc/HTE%208/8-4.pdf), à la fin du règne des Saadiens au Maroc, était due à deux facteurs très importants à savoir la sécheresse et la concurrence internationale. Cette dernière était non prévue faute d’études prospectives à l’époque. En effet, l’arrêt de Bab Robb (Maâsrat ou sucrerie traditionnelle à Marrakech) provoqua le chômage des milliers de planteurs de canne à sucre parmi les esclaves d’origine africaine achetés en échange avec du sel gemme issu de la région d’Essaouira. Mise à part la reconversion de centaines d’esclaves en soldats au début du règne de la dynastie alaouite, le commerce de la plupart des esclaves ayant une certain apprentissage en matière de plantation de la canne prit alors une nouvelle tournure. Faute de sucre très apprécié qui était échangé contre du marbre de Carrare, les commerçants d’origines européennes (Portugal, Espagne, France, Angleterre, Hollande,â) et juive ayant eu pignon sur rue à Essaouira eurent l’idée d’acheter des cargaisons d’esclaves avec quelques bâtons de canne à sucre comme provisions et de les acheminer vers le Nouveau Monde (îles des Caraïbes, Guadeloupe, Cuba, Antilles, Jamaïque, Brésil, Sud des USA (Louisiane,Tennessee, Mississippi, Arkansas,â), etc.). Arrivés à destination, ces esclaves plantèrent sur place les bâtons de canne à sucre qui leur restaient du voyage. La canne à sucre, trouvant des sols fertiles et de l’eau, dépassa tous les espoirs, puisque ces régions devinrent productrices de sucre et concurrentes du Maroc. Cet exemple doit inciter les « Décideurs » à toujours relire l’HISTOIRE et à tenir compte des avis d’experts dans certains domaines. De ce fait, n’importe quelle affaire, sans exception, doit être désormais traitée avec une approche multidisciplinaire.

Moussa Ettalibi, Dr Sci.
Eljadida.com

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