Rencontre sur l’histoire d’El Jadida au temps des consuls

Sur l’initiative du Consulat général de Belgique a Casablanca et en collaboration avec la section locale de l’Union des Ecrivains du Maroc, la faculté des lettres d’El Jadida et Mazagan Beach Resort, une rencontre a été organisée le vendredi 15 octobre 2010 au centre de conférences de Mazagan Beach sur le thème « Mazagan -El Jadida au temps des consuls ».

Cette rencontre s’est déroulée en présence d’une assistance nombreuse composée de consuls de Casablanca, de professeurs, universitaires, journalistes et autres personnalités.

Après les mots d’introduction et de bienvenue prononcées par Mme Béatrice Lallemand, Président Directeur générale de Mazagan Beach Resort, Luc Jacobs, Consul général de Belgique a Casablanca et Abdelmjid Noussi, secrétaire général de la section locale de l’Union des Ecrivains du Maroc, le président de la séance M. Abdelouahed Mabrour, doyen de la faculté des lettres d’El Jadida remercia l’assistance ainsi que les organisateurs pour leurs efforts communs déployés pour la tenue de cette rencontre scientifique qui, dit-il, débattra d’un sujet spécifique de l’histoire du Maroc et de sa relation avec les pays étrangers.

Dans un deuxième temps, les cinq intervenants ont abordé chacun de son coté les différents aspects du sujet.

Le premier intervenant Aboulkacem Chebri (Directeur du Centre du Patrimoine maroco-lusitanien) aborda sous le titre « Mazagan, une histoire patrimoniale universelle » l’aspect séducteur de Mazagan, aux multiples noms et histoires. Selon Chebri Mazighen aurait été un village de pêcheurs où les Portugais, quatre siècles plus tard, édifieront une merveille humaine: la «Fortaleza de Mazago» aujourd hui patrimoine mondial. Après sa libération, Mazago est refondée au Brésil et renommée au Maroc Al-Jadida où se côtoient Musulmans, Juifs marocains et Européens. Devenue ville portuaire et consulaire, les Européens y édifient des bâtiments marquant une page de l’histoire de l’architecture humaine.

Le deuxième intervenant Mustapha Jmahri (Journaliste-historien) se focalisa sur « La présence consulaire a Mazagan : un aperçu général ». Dans son intervention, il expliqua que pendant près de deux siècles, la cité d’El Jadida- Mazagan s’est érigée en place consulaire importante. Entre 1760 et 1960, une quinzaine de nations d’Europe et d’Amériques y ont installé leurs représentations.

Cette importance consulaire de Mazagan, selon Jmahri, était d»e a plusieurs facteurs dont principalement : l’accessibilité de son port, l’essor du trafic maritime, l’accroissement de la population étrangère et la sécurité régnante dans la cité et sa banlieue. l’auteur qui prépare un ouvrage sur ce thème a livré dans cette communication les grandes lignes du phénomène consulaire a El Jadida.

Pour sa part, Azzeddine Karra (Directeur Régional de la Culture des Doukkala-Abda), relata dans son intervention « Mazagan dans le contexte de la présence portugaise dans la région de Doukkala » les étapes de la présence portugaise dans la région de Doukkala au début du 16ème siècle et qui représente une étape décisive dans l’histoire de cette région, réputée pour sa richesse agricole et son long passé historique.

L’intervenant souligna que les anciennes médinas et villages ont ainsi connu un changement radical dans leurs structures urbaines et architecturales. Un nouveau style architectural a vu le jour et surtout de nouveaux centres urbains ont été créés dans la région.

L’historienne belge Andrée Collin présenta, quant a elle, une intervention intitulée «Visions consulaires belges de Mazagan au tournant des XIXème – XXème siècles ». En partant du compte-rendu d’un ancien ministre de Belgique a Tanger de 1903 qui évoque l’importance de Mazagan, Mme Collin essaya de restituer ce rapport historiquement du point de vue de Mazagan où la Belgique a un agent consulaire depuis 1857 et un représentant diplomatique de carrière depuis 1868. l’intervenante évita de tomber dans le travers d’une communication purement historique mais en évoquant diverses anecdotes révélatrices du caractère du personnel consulaire recruté a l’époque et de son mode de vie.

La dernière intervention de Michel Amengual, (Journaliste) intitulée « Mazagan a travers les récits de voyageurs européens » fit remarquer que la région des Doukkala a une place singulière, du fait surtout que Mazagan a occupé une position stratégique, géographiquement, historiquement et politiquement. Selon Amengual, la ville est devenue, au fil des siècles, l’une des portes d’entrée majeures du Maroc, resté longtemps inaccessible aux non-musulmans jusqu a l’orée du 20ème siècle. Ce que l’on en a appris, on l’a su grâce a des récits de voyage, rapportés soit par des diplomates, des médecins, des navigateurs, soit par des aventuriers en tout genre, et leurs récits sont autant de témoignages particulièrement importants pour mieux comprendre comment a été préparée la colonisation, et comment se sont greffés entre autochtones et étrangers, des relations privilégiées.

Union des Ecrivains du Maroc
Section d’El Jadida


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