Roubbama !

Le bruit du moteur s’éteint
Le chant de l’oiseau soudain
Faiblissant
Le claquement des doigts
Puis la paume offerte
Et les voix s’élèvent devant la geôle
Et s’ébrouent
Les fenêtres de l’aurore d’or s’illuminent
Le ciel aussi
Mais la chambre dont la croisée fermée
Agonise
Dans le clair-obscur du lit défait
Chanson gaie d’un été
Chanson belle a br»ler
Chanson tendre, chanson
Oubliée
Les pas qui s’éloignent
Au son d’un tambour qu une main effleure
Ne retiendront pas les feuilles mortes
Ne laisseront aucune trace dans les rêves
A boucles ascendantes
S est ouvert le pays au ciel houleux
Nuages sans fin
Le fleuve a changé de go»t
La roche caressée par ses flots
A cédé aux bras impitoyables du Destin
S est effritée et les galets sans joie
Jouent pendant des jours trop longs
Même la guitare
Devant le verre vide
Ne reconnaît plus ses cordes
Et balbutie
Même les heures avides
S entremêlent a vide
Sans aucune notion du temps
Même le jour cède sa clarté
Et devient morose
Pour un oui
Ou pour un non
La chanson
La couleur
Ne sont plus les mêmes
Et dans ma chambre sans âge
Je déambule
Errant du Néant
A la recherche
De l’espoir perdu
De l’amour suicidé
De la vérité moribonde
En toi qui n’est plus
Ailleurs ?
ROUBBAMA

Dean Halim

Auteur/autrice