Contrairement a une idée très répandue,
« VIVRE » n’est pas donné a tout-le-monde!
Loin, très loin de la…
Certes, chacun (ou chacune) peut affirmer péremptoirement :
« je suis né(e) le…a tel endroit, d’un tel et d’une telle…
Et alors? Qu est-ce-que « ça » « prouve »?
Qu on « EXISTE », oui, mais rien d’autre!
Qu on est la, posé la, comme un meuble pensant.
« Je pense, donc je suis », disait Descartes
très justement…
Il n’a pas dit, que je sache, « je pense donc je VIS »!
N hésitons donc pas, enfin, a rebattre franchement les cartes :
Voila, je distribue, « au hasard », comme il se doit,
sans « tricher » ou « en trichant »,
qu est-ce-que ça change?
L’essentiel est bien que chacun ait « son jeu » entre les mains…
Fantastique! J ai deux as!
Et moi, pauvre de moi, deux « deux », hélas!
« EXISTER », c’est se satisfaire de ses deux as
et croire qu ainsi « les jeux sont faits »!
c’est donc bien que l’on peut « penser » et être stupide…
D ailleurs, en fait, peut-on être « stupide » sans « penser »?
Celui (ou celle) qui ne peut pas « penser » est absolument incapable
d être stupide, allons, voyons, un peu de bon sens!
Avez-vous déja vu une pierre, même précieuse,
se prendre la tête entre les mains et déclamer
« to be or not to be »?
Mais revenons a notre jeu, soyons un peu sérieux…
Deux as d’un côté,
Deux « deux » de l’autre…
Aucun doute, celui qui a deux « deux » va se mettre a « cogiter »,
bien forcé, comme Descartes!
Si c’est un couard, un pleutre, un pleurnichard,
il va rendre les armes sans même esquisser
le moindre geste de défi « insensé »…
Et offrir sa tête sur un plateau
a son bourreau hilare…
Si c’est un homme (ou une femme) digne de ce nom,
il va se dire « gagner avec deux as, ce n’est pas une victoire,
c’est de l’abus de pouvoir! »
Je n’ai pas besoin de plus de deux « deux » pour gagner,
pour gagner VRAIMENT,
sans avoir a rougir de ma VICTOIRE!
« VIVRE », c’est oser « imaginer », quel que soit le jeu
que « le sort », juste ou injuste, nous a mis entre les mains,
que non seulement la victoire est toujours « possible »,
mais qu une victoire, pour être une vraie victoire,
se doit d’être « belle », c’est-a-dire méritée,
obtenue envers et contre tout!
Alors, même si, après l’âpre bataille, on a « perdu »,
ce sera tout sauf une sombre « défaite »,
on pourra encore plus « faire la fête »
PARCE QU ON AURA « VECU »!
Marcel Benatar