Signature de convention de coopération entre l’Université Chouaib Doukkali et l’Université de Coimbra, l’Institut Camoes et la Délégation régionale du ministère de la culture d’El Jadida

De la valorisation du patrimoine vers une perspective intégrée d’attractivité et de dynamisation des territoires.

La protection et la mise en valeur du patrimoine culturel sont au centre de nombreuses démarches d’aménagement et de développement locales. Sources de dynamisation et d’attraction, mais également vecteur d’identité territoriale et support pédagogique. Le patrimoine culturel est aussi confronté a une série de plusieurs enjeux. l’augmentation des besoins financiers nécessaires pour la sauvegarde, la restauration et la mise en valeur du patrimoine a progressivement conduit l’ensemble des acteurs et intervenants, a plus d’implication et de réflexion. c’est le passage d’une logique de gestion des monuments a une démarche intégrée, inscrivant le patrimoine au cœur des stratégies de dynamisation des territoires. Un tel passage confronte les acteurs et intervenants concernés a de nouveaux besoins en terme d’expertise, de mise en cohésion, de travail en réseau, de partenariat et de coopération…

A El Jadida, ces horizons sont grands ouverts, et un grand pont a été solidement bâtit ce mercredi 8 octobre 2008, suite a la cérémonie de signature de la convention de coopération entre l’Université Chouaib Doukkali et l’Université de Coimbra, l’Institut Camoes (Portugal) et la Délégation Régionale du Ministère de la Culture d’El Jadida.

Honorée par la présence du Secrétaire d’Etat portugais aux affaires étrangères et a la coopération, son excellence Mr Joao Gomes Cravinho, en compagnie de Mr l’ambassadeur et ami de notre ville, Mr Joao Ros La, de Mr Yazid Zelou Gouverneur de la province d’El Jadida, le doyen de la faculté des lettres de l’université de Coimmbra, du président de l’Université Chouaib Doukkali Mr Mohamed Kouam, Mme Cristina Maria da Silva Robalo Cordeiro vice-recteur de l’Université de Coimbra, Fatima Zahra Zriouil doyenne de la faculté des lettres de l’université Chouaib Doukkali, Mr Abdelhanine Belhaj vice-président de ladite université et un panel d’enseignants, professeurs, chercheurs et représentants de la société civile; La salle Chaibia Tallal-cité portugaise a encore et, une fois de plus, incarné l’espace de dialogue, de communication et d’histoire d’identité commune.

Dans son allocution prononcée par l’occasion, Mr Kouam a tenu a mettre en exergue l’importance de la question de la sauvegarde du patrimoine culturel, qui est posée avec acuité, surtout a El Jadida, espace d’une richesse en patrimoine socioculturel et architectural diversifié, imprégné par la présence portugaise de dimension universelle. Nos efforts conjugués, qui ont débuté depuis plus d’un an ont abouti a ce résultat, dont nous nous félicitons. Mais, une telle jouissance nous oblige a nous mobiliser et a œuvrer en collaboration de l’ensemble de nos partenaires pour la réalisation de tous les points contenus dans les conventions qui seront signées.

Prenant la parole, son excellence Mr Joao Gomes, secrétaire d’Etat au gouvernement portugais, a déclaré être chez lui ici au Maroc, a El Jadida au sein de la cité portugaise. Il a été ébloui par cet environnement, patrimoine communal, ayant traçé une histoire, inscrit une identité, a-t-il déclaré. Il a, aussi, précisé que le présent travail est le fruit d’une étroite collaboration a plusieurs niveaux, dont celui de la commission mixte luso-marocaine : “Je ne cache pas l’importance de la coopération scientifique et je suis pour une perception pragmatique du tourisme culturel ayant pour base une valorisation des sites historiques. Il faut faire plus pour faire mieux. Mais, le retour et le recours a la société civile, indique Mr le secrétaire d’Etat, et ses composantes (sa vocation, ses compétences), reste primordial”.

Il a, aussi, fait appel a un inventaire systématique, scientifique de ce qui a aboutit ce qu a été détruit (par le temps ou par d’autres facteurs) ce que les portugais ont laissé, matériel et immatériel. Et les archives portugaises sont une source a consulter afin d’enrichir notre vision, notre histoire commune.

L’enseignement de la langue portugaise a l’Université Chouaib Doukkali, a l’instar de celle de Rabat et de Fès, reste le moyen le plus adéquat, pouvant et devant approfondir cette approche jusqu a l’instauration d’une branche d’étude de la langue portugaise a El Jadida.

Madame La vice Président de l’Université de Coimbra, a débuté son allocution par une citation de Notre Grand IBNOU KHALDOUN (XIVe siècle): “Les empires, comme les individus ont une vie…” Laquelle vie commente Madame La Vice Présidente, ressemblant au patrimoine, est (et a) un destin dialectique comme la civilisation, selon Abderrahman Ibnou Khaldoune: “Elle nait pour mourir et meurt pour naitre!”.

Poursuivant son allocution, l’intervenante a aussi attiré l’intention de l’auditoire sur la solidarité rétrospective, comme approche devant servir le devenir du patrimoine en général, et le patrimoine culturel en particulier. Elle a signalé que les conventions sont une action culturelle, mais aussi l’aboutissement de volonté politique.

Pour Mr Azzeddine Karra, Directeur régional du Ministère de la Culture a
Eljadida, et a travers la projection d’un riche diaporama intitulé “Regard sur le patrimoine marocco-lusitanien”, l’accent est mis sur le partagé, le commun historique, anthropologique, culturel et architectural du patrimoine a mettre en valeur. Et c’est une mission qui implique la coordination de différentes actions relatives a la préservation, la gestion et la valorisation de ce patrimoine. Ce qui demande une action visant la restauration de différentes dimensions de projet devant conduire a une planification pluriannuelle de projet global, l’animation de la réflexion et de la concentration avec les acteurs concernés et la mise en œuvre de l’évaluation.

Mr Abdellah Fili, enseignant a la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Chouaib Doukkali, a, quant a lui et a travers sa communication (dont ci-joint le texte intégral) mis l’accent sur l’importance de la gestion, la préservation du patrimoine marocco-lusitanien, qui est avant tout, une finalité essentiellement culturelle, et aussi, un élément du développement économique.

Il a, ainsi, signalé ,que la recherche, sur ce patrimoine a pratiquement toujours été une aventure individuelle !! “Mazagan n’est pas encore élucidée”. Jusque la le rôle de l’Université reste vital, et ce pour un projet de protection et de valorisation, conclut Mr Fili, en précisant que le patrimoine marocco-lusitanien peut devenir un enjeu premier en terme de stratégie de développement durable de notre région.

De notre part, observateurs, citoyens et acteurs concernés, nous nous réjouissons de l’aboutissement de telles actions, et nous souhaitons, avec la mobilisation de tout le monde, la continuité d’un tel processus.

Souhait profondément partage par notre ami Azzedine Karra, qui nous a déclaré, après la signature des conventions et la clôture de la cérémonie (terminée par une visite de la cité portugaise) que: “notre mission nécessite la mobilisation de connaissances multidisciplinaires ou spécialisées de bon niveau de la gestion de sites historiques.”” Notre direction ,explique Mr Karra,œuvre suivant une stratégie ayant comme vision:
– Le professionnalisme, en matière de gestion des affaires du patrimoine culturel;
– Le développement d’industrie culturelle et créativité permettant l’amélioration des conditions de vie des populations concernées;
– La formation des entrepreneurs, principalement impliqués dans la production, la gestion et la commercialisation de l’artisanat;
– La réalisation d’un inventaire du patrimoine culturel local valorisable par les industries culturelles et créatives a travers une approche de diagnostic participatif (impliquant l’ensemble des partenaires, y compris les femmes et les jeunes);
– l’élaboration, sur la base de l’inventaire, de plans de valorisation du patrimoine et appuis a la mise en œuvre des actions prioritaires privilégiant l’approche genre (produit dérivant du tourisme culturel);
– La réalisation de support de communication sur le patrimoine culturel, son histoire et ses techniques;
– La mise en place d’un mécanisme d’échange d’expériences au niveau institutionnel, professionnel et associatif;
– Et enfin,conclut;Mr le Directeur, l’exécution d’actions d’éducation et de communication pilotées en faveur de l’ensemble des habitants, en général, et ceux des cités(classées patrimoine historique) telles que la cité portugaise…”

Un programme ambitieux, une vision peut être utopique ! Mais n’a-t-on pas dit un jour ,que “de la discussion jaillit la lumière ?!” Alors, nous dirons que sur la base de rêves et d’utopie ont été bâties des réalités !

Photos : Abdelkbir Moutataoui

M. Benazzouz
Eljadida.com

Auteur/autrice